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Contribution du Parti Communiste de Belgique à la 22e Rencontre Internationale des Partis Communistes et Ouvriers

Chers camarades,

Au nom de tous les membres du Parti Communiste de Belgique et de son Comité Central, je souhaite remercier le Parti Communiste de Cuba pour l’accueil fraternel et chaleureux pour cet IMCWP. Je voudrais aussi commencer par réitérer notre pleine et entière solidarité avec le peuple de Cuba et son gouvernement socialiste ainsi que notre soutien à la lutte contre le blocus criminel imposé depuis plus de 60 ans par l’impérialisme américain. Nous exigeons la levée immédiate du blocus.

Nous sommes réunis ici pour discuter d’un thème, "Solidarity with Cuba and all the struggling peoples. United we are stronger in the anti-imperialist struggle, together with social and popular movements, in the face of capitalism and its policies, the threat of fascism and war; in defense of peace, the environment, workers' rights, solidarity and socialism". Le débat que nous devons avoir au sein du mouvement communiste international nécessite une mise au point car nous ne pourrons avancer vers l’unité révolutionnaire et le socialisme qu’avec des principes et de la clarté.

Depuis 8 mois, la Russie capitaliste a envahi l’Ukraine et nous avons avec une quarantaine d’autres partis du MCI condamné cette invasion. Les tragiques événements et les derniers développements (envoi d’armes, fonds supplémentaires à Zelenski par les USA, l’OTAN, l’UE et les gouvernements bourgeois qui la composent, ainsi que des sanctions d’un côté, appel des réservistes, attaques sur les pipelines, l’attaque du pont de Crimée et les bombardements sur Kiev, de l’autre) nous forcent à garder la tête froide et à analyser la situation en termes de classe.

Nous soutenons la lutte des peuples ukrainiens et russes et de leurs avant-gardes révolutionnaires contre leur propre bourgeoisie, contre la guerre, pour le socialisme et l’amitié entre les peuples. Depuis le début de la guerre, nous avons analysé la guerre en cours comme une guerre interimpérialiste. Nous n’adhérons pas aux thèses qui affirment qu’il n’y aurait un seul impérialisme, celui des États-Unis, refusant de reconnaître le caractère impérialiste de la Russie actuelle.

Il faut ici reprendre les thèses de Lénine sur l’impérialisme qu’on ne peut résumer à la seule guerre mais bien à la phase monopoliste du capital, fusion des secteurs bancaires industriels, l’exportation de capitaux, la conquête de nouveaux marchés et in fine la redéfinition et un nouveau partage du monde entre forces impérialistes.

S’il y a bien une pyramide impérialiste au sommet de laquelle se trouve l’impérialisme US, nous n’avons rien à gagner à choisir entre l’un ou l’autre impérialisme, russe, belge,
européen, euroatlantique, pas plus que nous n’avons à gagner entre un impérialisme hégémonique ou un monde multipolaire qui reste l’expression de la barbarie capitaliste et qui est porteur d’un risque accru de guerres entre impérialismes pour l’hégémonie.. Le capitalisme multipolaire n’est pas l’objectif du prolétariat.

Notre tâche actuelle est d’orienter et de mener la lutte sans concession contre notre propre bourgeoisie, contre la guerre et le capitalisme. Cela signifie lutter contre l’OTAN et les USA mais aussi contre l’Union Européenne et surtout contre la bourgeoisie belge. Tout comme nous refusons de réduire l’impérialisme à une politique militaire agressive (OTAN-US), nous refusons l’analyse qui affirme que les autres composantes (pays) du bloc euro-atlantique serait soumis à Washington alors qu’ils se sont unis volontairement pour défendre l’intérêt de leurs monopoles. Il existe des contradictions au sein de ce bloc, comme par exemple l’abstention de la Belgique, pays impérialiste, sur les dernières sanctions contre la Russie parce que ça menaçait ses intérêts, notamment dans la sidérurgie.

À cela s’ajoute le plan des monopoles pour leurs profits. La guerre est bien la solution du capitalisme pour surmonter la crise en relançant l’économie par la production militaire et en jouant sur l’approvisionnement énergétique au détriment des peuples. La guerre est « utilisée » pour augmenter la spéculation et permet aux monopoles des matières premières et de l'armement et de l’alimentation, de « fixer » des prix plus élevés et de se faire des montagnes d'or. En réalité les prix augmentaient déjà depuis mi-2021 quand les monopoles voulurent récupérer les effets de la crise économique pendant le Covid. La crise de l’énergie, qui frappe directement les ménages de la classe ouvrière et des couches populaires, permet de démasquer le caractère de classe des gouvernements, bourgeois, au service des monopoles. Ces gouvernements poursuivent leurs mesures antipopulaires et antiouvrières en attaquant les salaires, les pensions, en continuant la casse des services publics de santé et d’enseignement (pour faire de la jeunesse populaire de la chair à patrons ou la militariser).

Face à cela, nous continuons à mobiliser pour la lutte contre la vie chère, pour un panier des ménages et une énergie abordables, contre l’envoi d’armes, d’argent et de soldats, contre la guerre impérialiste en Ukraine. Nous refusons la précarité et la frugalité que veut nous imposer la bourgeoisie qui nous fait croire que nous sommes sur le même bateau en déclarant que la crise demandera des efforts de tous. Cela signifie que la classe ouvrière et les couches populaires doivent mener la lutte de manière indépendante, classe contre classe. Les spéculateurs et les accapareurs de guerre doivent payer.

Pour cela, une autre de nos tâches essentielles est d’élever la conscience de classe et définir des objectifs de lutte, loin du réformisme, de l’électoralisme et de l’opportunisme. C’est un des points importants que nous développerons dans notre 37e congrès que nous tiendrons en décembre prochain. Après le 36e congrès en 2018-2019 qui nous a remis idéologiquement sur la voie révolutionnaire après des décennies de réformisme, le 37e congrès doit concrétiser politiquement et organisationnellement les intentions du 36e congrès.
Un autre point important de notre réunion est comment lutter contre la menace fasciste qui augmente et qui est l’arme du capitalisme pour orienter la colère légitime des travailleurs.
À cet égard, nous devons faire attention à deux points : 1) nous ne pourrons lutter contre la menace fasciste sans lutter contre le système qui le produit, le capitalisme., nous n’avons pas à lutter contre le fascisme pour sauver la démocratie bourgeoise qui nous écrase chaque jour. 2) dans le contexte de guerre interimpérialiste en Ukraine, nous ne pouvons accepter la rhétorique antifasciste de la Russie pour justifier l’invasion de l’Ukraine. La prétendue dénazification annoncée au début de la guerre cache mal l’anticommunisme et les objectifs nationalistes grand- russe de Poutine ainsi que la répression du mouvement ouvrier-populaire et des communistes en Russie, les récentes destructions de monuments soviétiques en Ukraine et les tentatives d’association par les impérialismes occidentaux de la Russie capitaliste à l’héritage de l’URSS.

Enfin, nous ne pouvons terminer sans notre soutien à la lutte du peuple palestinien contre la colonisation, l’apartheid, pour un seul État palestinien. Notre parti sera d’ailleurs présent ce samedi 29 à Bruxelles pour soutenir la marche du retour.

Pour conclure, l’objectif du prolétariat c’est la fin du capitalisme. En ce qui nous concerne, cela ne peut se faire que par une lutte conséquente contre notre impérialisme : l’UE, l’Euro, l’OTAN, l’Etat bourgeois belge ; pour le socialisme, l’amitié entre les peuples et la paix. L’espoir réside dans nos luttes classe contre classe.

Vive l’internationalisme prolétarien.

 

 

source : http://www.solidnet.org/article/22nd-IMCWP-Contribution-by-Communist-Party-of-Belgium/

Tag(s) : #PCB, #RIPCO, #IMWCP

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