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Marx vivant…

 

Comment comprendre le monde, ses convulsions et ses évolutions, sans les outils d'analyse qui le permettent ? Et comment changer le monde, les rapports de pouvoirs et de dominations, sans l'avoir préalablement compris ? Ce qui semble une évidence ne l'est pas dans les faits.

Le travail de sape idéologique n'est pas nouveau, mais il a malheureusement porté ses fruits. La théorie a été jetée par-dessus bord. La confusion idéologique s'est installée. Et sur cette absence, elle a défriché le terrain pour les idées dominantes, celles de la classe dominante. Qui désormais taillent de lourdes croupières dans la capacité populaire à mener les luttes sociales et à construire l'alternative politique.

Que faire alors face au rouleau compresseur idéologique ? Encore et toujours revenir à Marx. Le lire et le relire, se le réapproprier et lui redonner vie dans le monde d'aujourd'hui.

Parce que ce retour à la théorie est essentiel, nous voulons cette semaine mettre un coup de projecteur sur trois auteurs de notre catalogue. Serge Ressiguier d'abord, qui vient de le rejoindre avec Marx en liberté, humour et imaginaire dans Le Capital (Livre 1, section 1 à 3) une nouveauté du mois dont la volonté d'une appropriation originale et ludique de Marx est affichée. Puis Paul Boccara et son incontournable introduction à la lecture du Capital : Le Capital de Marx, son apport, son dépassement, au-delà de l'économie. Qui nous donne à voir un Marx vivant détaché des dogmatismes et bien ancré dans le réel des luttes. Et bien sur Friedrich Engels avec son important Le Rôle de la violence dans l'histoire, et autres textes.

Trois auteurs pour ne pas se satisfaire d'interpréter le monde, mais bien pour le transformer...

 

Les éditions Le Temps des Cerises

 

extrait

AVANT-LIRE 


Marx n’est pas « toujours » actuel ; actuel, il l’est, mais plus qu’il y a 50 ans. C’est que le système dont il analyse méthodiquement le mouvement : le système capitaliste, dont les germes avaient déjà éclos ici ou là, et qui a pris le pouvoir en Grande-Bretagne il y a environ 250 ans, domine aujourd’hui le monde. Et il essaie de surmonter sa troisième grande crise systémique –les deux premières ont provoqué deux guerres mondiales- en brisant peu à peu tous les acquis arrachés depuis un siècle. 
Marx avait prévu ce qui se réalise : cette domination planétaire, où les damnés de la terre sont à la fois si lointains et si proches. 
Aujourd’hui, le capitalisme financier mondialisé tend à devenir chimiquement pur. 
Mais il n’y parviendra jamais vraiment, car les contradictions analysées par Marx sont au cœur du système. En germe, il y a là des possibilités de dépassement, de sortie du capitalisme. À nous de nous en saisir. 
Encore faut-il comprendre comment cela marche.
Lire « Le Capital » aujourd’hui ? Yes, we can !
Alors : « Lire le Capital » ? La tentation est vite refoulée : autant escalader l’Everest…or ce qui est proposé dans Marx en liberté est une clef nouvelle, jamais utilisée à ce jour, pour entrer dans Le Capital ; voici en effet, texte après texte, une invitation à explorer l’imaginaire de Marx :
* L’humour ; un ton décalé, humour noir compris.
* Les citations ; non pas celles, présentes en nombre et nécessaires qui livrent sources et documents, mais celles qui à la façon des métaphores créent des rapprochements surprenants, ouvrent des horizons inattendus : Homère, Virgile, la Bible (des lentilles d’Esaü à l’Apocalypse), Dante, Luther, Shakespeare et Robinson Crusoé défilent en compagnie de nombreux contemporains, mais aussi les mythologies, ou encore d’amusants proverbes utilisés de façon familière. 
* Comparaisons (avec le mot « comme ») ou métaphores (sans le mot « comme ») ; ce sont des déplacements de sens, des assimilations surprenantes mais toujours justifiées après coup...

lire la suite de l'avant-lire

 

extrait

Préface

Les formidables secousses de la crise financière de 2008, de la récession mondiale de 2009, des crises des dettes publiques européennes et de l’euro de 2010-2012, ont mis en cause les illusions sur l’équilibrage normal et de lui-même du système capitaliste, contrairement aux dogmes néo-libéraux. En même temps, a commencé à se réveiller l’intérêt pour les analyses critiques fondamentales de Marx dans Le Capital, sur les contradictions du système historique, ses aliénations, son caractère transitoire. De même, il y a un retour à un Keynes critique. Et cela pour la réponse à la crise systémique mondiale. Mais celle-ci n’est pas seulement économique. Elle concerne toute la civilisation.

Ce petit livre, qui vise à répondre à une demande sur les analyses du Capital, ne se contente pas de reprendre de façon résumée, les analyses fondamentales de l’œuvre maîtresse de Marx. Il indique aussi, plusieurs développements possibles pour l’élucidation des défis de notre temps. Cela concerne encore des dépassements de l’analyse économique elle- même, par celle des questions non-économiques et de toute la civilisation de nos sociétés. Sont évoqués, en outre, des rapprochements souhaitables avec les autres théories cri- tiques du capitalisme et de la société correspondante.

Sur le plan économique, si l’on doit partir des analyses théoriques critiques antérieures les plus radicales et rigoureuses, comme celles de Marx et des marxistes, plus encore que celles de Keynes et des keynésiens à ne pas négliger pour autant, il ne s’agit pas de les délayer dans des considérations simplistes, mais au contraire d’aller bien au-delà. Partir du Capital de Marx, se distingue de vagues considérations en son nom, y compris par des philosophes bien intentionnés. Mais cela ne peut, non plus, se réduire à l’abc de données théoriques. Il s’agirait d’avancer à partir de ses pointes extrêmes, comme l’analyse de « la suraccumulation et de la dévalorisation du capital ». Et le rapprochement souhaitable des analyses néo-marxistes avec les analyses néo-keynésiennes et autres théories hétérodoxes et critiques, ne signifie pas réduire les analyses au plus petit commun dénominateur et gommer les avancées néo-marxistes originales...

lire tou extrait

 

Friedrich Engels

Le Rôle de la violence dans l'Histoire
et autres textes

présentation de Michel Pigenet

12€

extrait

Le rapport de la politique générale aux formes du droit économique est déterminé dans mon système de façon si décisive, en même temps, si originale, qu’il ne serait pas superflu d’y renvoyer spécialement pour en faciliter l’étude. La forme des rapports politiques est l’élément historique fondamental et les dépendances économiques ne sont qu’un effet ou un cas particulier, elles sont donc toujours des faits de second ordre. Quelques-uns des systèmes socialistes récents prennent pour principe directeur le faux-semblant d’un rapport entièrement inverse tel qu’il saute aux yeux, en faisant pour ainsi dire sortir des situations économiques les infrastructures politiques. Or, ces effets du second ordre existent certes en tant que tels, et ce sont eux qui dans le temps présent sont le plus sensibles ; mais il faut chercher l’élément primordial dans la violence politique immédiate et non pas seulement dans une puissance économique indirecte.

De même, à un autre endroit, M. Dühring 

part de la thèse que les situations politiques sont la cause décisive de l’état économique et que la relation inverse ne représente qu’une réaction de second ordre… Tant que l’on ne prend pas le groupement politique pour lui-même comme point de départ, mais qu’on le traite exclusivement comme un moyen pour des fns alimentaires, on garde quand même en soi, si belle figure de socialiste radical et de révolutionnaire qu’on prenne, une dose larvée de réaction.

Telle est la théorie de M. Dühring. Ici, et en beaucoup d’autre passages, elle est tout simplement posée, on pourrait dire décrétée. Nulle part dans les trois épais volumes, il n’est question, fût-ce du moindre semblant de preuve ou de réfutation de l’opinion adverse. Et les arguments pourraient être aussi bon marché que les mûres, que M. Dühring ne nous en donnerait pas. La chose est déjà prouvée par la fameuse chute originelle, où Robinson a asservi Vendredi. C’était un acte de violence, donc un acte politique...

lire tout l'extrait

Tag(s) : #Marx

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