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AVANT-LIRE
Marx n’est pas « toujours » actuel ; actuel, il l’est, mais plus qu’il y a 50 ans. C’est que le système dont il analyse méthodiquement le mouvement : le système capitaliste, dont les germes avaient déjà éclos ici ou là, et qui a pris le pouvoir en Grande-Bretagne il y a environ 250 ans, domine aujourd’hui le monde. Et il essaie de surmonter sa troisième grande crise systémique –les deux premières ont provoqué deux guerres mondiales- en brisant peu à peu tous les acquis arrachés depuis un siècle.
Marx avait prévu ce qui se réalise : cette domination planétaire, où les damnés de la terre sont à la fois si lointains et si proches.
Aujourd’hui, le capitalisme financier mondialisé tend à devenir chimiquement pur.
Mais il n’y parviendra jamais vraiment, car les contradictions analysées par Marx sont au cœur du système. En germe, il y a là des possibilités de dépassement, de sortie du capitalisme. À nous de nous en saisir.
Encore faut-il comprendre comment cela marche.
Lire « Le Capital » aujourd’hui ? Yes, we can !
Alors : « Lire le Capital » ? La tentation est vite refoulée : autant escalader l’Everest…or ce qui est proposé dans Marx en liberté est une clef nouvelle, jamais utilisée à ce jour, pour entrer dans Le Capital ; voici en effet, texte après texte, une invitation à explorer l’imaginaire de Marx :
* L’humour ; un ton décalé, humour noir compris.
* Les citations ; non pas celles, présentes en nombre et nécessaires qui livrent sources et documents, mais celles qui à la façon des métaphores créent des rapprochements surprenants, ouvrent des horizons inattendus : Homère, Virgile, la Bible (des lentilles d’Esaü à l’Apocalypse), Dante, Luther, Shakespeare et Robinson Crusoé défilent en compagnie de nombreux contemporains, mais aussi les mythologies, ou encore d’amusants proverbes utilisés de façon familière.
* Comparaisons (avec le mot « comme ») ou métaphores (sans le mot « comme ») ; ce sont des déplacements de sens, des assimilations surprenantes mais toujours justifiées après coup...
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Préface
Les formidables secousses de la crise financière de 2008, de la récession mondiale de 2009, des crises des dettes publiques européennes et de l’euro de 2010-2012, ont mis en cause les illusions sur l’équilibrage normal et de lui-même du système capitaliste, contrairement aux dogmes néo-libéraux. En même temps, a commencé à se réveiller l’intérêt pour les analyses critiques fondamentales de Marx dans Le Capital, sur les contradictions du système historique, ses aliénations, son caractère transitoire. De même, il y a un retour à un Keynes critique. Et cela pour la réponse à la crise systémique mondiale. Mais celle-ci n’est pas seulement économique. Elle concerne toute la civilisation.
Ce petit livre, qui vise à répondre à une demande sur les analyses du Capital, ne se contente pas de reprendre de façon résumée, les analyses fondamentales de l’œuvre maîtresse de Marx. Il indique aussi, plusieurs développements possibles pour l’élucidation des défis de notre temps. Cela concerne encore des dépassements de l’analyse économique elle- même, par celle des questions non-économiques et de toute la civilisation de nos sociétés. Sont évoqués, en outre, des rapprochements souhaitables avec les autres théories cri- tiques du capitalisme et de la société correspondante.
Sur le plan économique, si l’on doit partir des analyses théoriques critiques antérieures les plus radicales et rigoureuses, comme celles de Marx et des marxistes, plus encore que celles de Keynes et des keynésiens à ne pas négliger pour autant, il ne s’agit pas de les délayer dans des considérations simplistes, mais au contraire d’aller bien au-delà. Partir du Capital de Marx, se distingue de vagues considérations en son nom, y compris par des philosophes bien intentionnés. Mais cela ne peut, non plus, se réduire à l’abc de données théoriques. Il s’agirait d’avancer à partir de ses pointes extrêmes, comme l’analyse de « la suraccumulation et de la dévalorisation du capital ». Et le rapprochement souhaitable des analyses néo-marxistes avec les analyses néo-keynésiennes et autres théories hétérodoxes et critiques, ne signifie pas réduire les analyses au plus petit commun dénominateur et gommer les avancées néo-marxistes originales...
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