Santiago du Chili, 16 juillet (Prensa Latina) Les grandes économies d’Amérique Latine seront les plus touchées par la forte contraction économique prévue cette année en raison de la pandémie de Covid-19, a averti hier la Cepal.
Selon la Commission économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (Cepal), des nations comme le Pérou, avec une baisse du Produit Intérieur Brut (PIB) de -13 pour cent, l´Argentine -10,5, le Brésil -9,2, le Mexique -9,2 et la Colombie -5,2, figurent parmi les plus touchées par les effets économiques et sociaux de la pandémie.
C’est ce que reflète la Cepal dans son cinquième rapport spécial sur le Covid-19 intitulé Faire face aux effets croissants du Covid-19 pour une reprise équitable : de nouvelles projections qui reflètent une aggravation de la situation mondiale.
L’étude note que le choc tant externe qu’interne s’est intensifié, de sorte que les prévisions pour les sous-régions sont de -9,4% en Amérique du Sud, -8,4% en Amérique Centrale et au Mexique et -7,9% pour les Caraïbes à l’exclusion du Guyana, seul pays qui connaîtra une forte croissance.
L’impact le plus important concerne des services tels que le tourisme, l’aviation, le logement, la restauration, le divertissement et le commerce, à l’exception des supermarchés, des pharmacies et d’autres services jugés essentiels, et dans des productions à plus forte valeur ajoutée, tandis que les secteurs primaires n’ont pas été autant affectés.
Dans certains pays, le secteur du bâtiment a également été gravement affecté par l’interruption des travaux et les incertitudes qui pèsent sur le lancement de nouveaux projets.
Selon le rapport, la chute de l’économie entraînera une augmentation du chômage jusqu´à 13,5 pour cent, soit 5,4 de plus qu’en 2019, ce qui se traduit par un nombre de chômeurs de 44,1 millions, soit près de 18 millions de plus que l’année dernière.
Pour la Cepal, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté augmentera cette année pour atteindre les 230,9 millions, soit 37,3 % de la population latino-américaine, tandis que l’extrême pauvreté sera de 15,5 % de la population de la région, avec une aggravation des inégalités dans la répartition des richesses dans tous les pays.
Ces conséquences sociales s’exprimeront à des degrés divers, avec les plus fortes augmentations de la pauvreté (d’au moins sept pour cent) en Argentine, au Brésil, en Équateur, au Mexique et au Pérou, et l’extrême pauvreté augmentera principalement au Brésil, en Colombie, en Équateur, au Salvador, puis au Mexique et au Nicaragua (au moins de 4 pour cent).
La Cepal met également en garde contre le fait que cette région étant la plus inégalitaire du monde, ce problème va encore s’aggraver, notamment au Brésil, au Chili, au Mexique, en Argentine, au Pérou et en Équateur.
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