Nations Unies, 26 sep (Prensa Latina) Certaines des interventions de présidents latino-américains lors de la 74ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies se sont inscrites hier parmi les tentatives visant à éluder les responsabilités et accuser sans fondement les gouvernements voisins.
Le dirigeant du Honduras, Juan Orlando Hernández, a attaqué les médias qui critiquent sa gestion et s’est déclaré victime de la guerre dite de quatrième génération.
Dans le même ordre d’idées que certains qui l’ont précédé au débat de haut niveau de l´ONU, comme le Brésilien Jair Bolsonaro, Donald Trump des États-Unis ou Ivan Duque de Colombie, Hernandez a accusé le Venezuela de fomenter contre son administration.
Dans son discours il a évoqué la violence, les gangs et le crime organisé, des problèmes qui touchent amplement ce pays d’Amérique Centrale et qui sont à l’origine d’une migration permanente.
Il a également abordé la question du changement climatique et de la vulnérabilité de son pays face à ce phénomène mondial, tout en ignorant la criminalisation, la répression et l’assassinat des écologistes qui s’opposentau Honduras à l’exploitation forestière aveugle, à l’exploitation minière, à l’emploi d’agrotoxiques, et à d’autres actions qui affectent l’environnement.
Il s’est interrogé sur l’utilisation du Fonds Vert pour le Climat conçu dans le contexte de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, et constitué pour aider les pays en développement à s’adapter au phénomène et à en atténuer les effets.
Mention à part pour Ivan Duque qui, tout en soulignant que la Colombie est attachée à un ordre international fondé sur le multilatéralisme, la solidarité et l’autonomie, a insisté pour associer le gouvernement vénézuélien à des groupes criminels et narcoterroristes.
Ces affirmations ont été démenties à plusieurs reprises par Caracas, qui a affirmé que le chef de l’État colombien avait un lien direct avec le narco-paramilitarisme.
Dans un contexte marqué par les assassinats et les menaces contre les ex-combattants de l´ancienne guérilla des FARC-EP et les dirigeants sociaux, ainsi que par les appels constants à une présence intégrale de l’État dans les territoires, il a estimé que la violence trouve soutien dans les économies illégales basées principalement sur le trafic de drogue.
Le chef d’État a évoqué ce qu’il considère comme des progrès dans la lutte contre le trafic de drogues, alors que son gouvernement a été questionné pour avoir davantage parié sur l’éradication forcée et la pulvérisation nocive de glyphosate que sur la stratégie de substitution volontaire des cultures illicites, stratégie pourtant reflétée dans l’Accord de Paix entre l´État et l´ancienne guérilla.
Le changement climatique et ses conséquences sont les plus grands défis actuels, a-t-il ajouté, à un moment où il n’y a pas de décision définitive sur l’utilisation éventuelle de la technique controversée du fracking (fracturation hydraulique) en Colombie et au milieu des critiques des objectifs concernant la déforestation.
Pour sa part, le président de l’Équateur, Lenín Moreno, a appelé les États membres de l’ONU à mettre en œuvre des actions multilatérales pour relever les défis mondiaux.
Dans son allocution, Moreno a signalé parmi les principaux défis actuels la lutte contre le changement climatique, le développement durable, la gestion des crises humanitaires, les violations des droits de l’Homme, l’aggravation des inégalités ainsi que les menaces à la paix et à la sécurité internationales.
Cependant, malgré ces éclairs de lucidité, il n’a pas perdu de temps pour attaquer le gouvernement légitimement élu au Venezuela, qu’il a décrit comme 'de facto', bien qu’il soit dirigé par le président Nicolas Maduro, élu aux urnes par une majorité de la population.
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source : http://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=882806:les-faiblesses-de-certains-discours-latino-americains-a-lassemblee-generales-des-nations-unies&opcion=pl-ver-noticia&catid=19&Itemid=101