Haïti : la faim, la répression et la mort cachées par les médias

Haïti : la faim, la répression et la mort cachées par les médias
Libardo Muñoz / samedi 16 février 2019

En ce moment, des milliers d'Haïtiens protestent et font face aux balles du gouvernement autour du palais présidentiel à Port-au-Prince au huitième jour de manifestations contre la faim et les pénuries alimentaires, mais les grands médias semblent avoir les yeux bandés.

L'attaque de la police a déjà fait 8 morts et au moins 100 blessés parmi les Haïtiens lors des manifestations de colère qui ont commencé le 7 février et qui exigent la démission du président Mose accusé d'être le centre d'une corruption qui a mal utilisé plus de 200 millions de dollars versés par la République bolivarienne du Venezuela pour aider à atténuer les dommages causés par un cyclone.

Quinze anciens ministres ont été accusés de faire partie d'un réseau de corruption qui a détourné et s'est approprié l'argent de l'État au moyen de contrats irréguliers pour la construction de routes, le tout avec l'approbation du président haïtien.

Les scènes de violence dans la rue montrent des voitures en flammes, des manifestants qui s'affrontent avec la police qui réprime brutalement et sans discrimination la foule qui atteint le palais de Port-au-Prince et des blessés demandant des soins médicaux.

L'ambassade des États-Unis dans la capitale haïtienne a demandé aux citoyens de cette nationalité de quitter le pays, étant donné l'incertitude de ce qui pourrait se passer dans les prochaines heures.

La pénurie de carburant a aggravé la situation non seulement à Port-au-Prince, mais aussi la famine qui empêche les gens d'acheter de la nourriture et l'on craint une explosion de pillages dans certains marchés.

Lors de la dévastation causée en 2008 par un ouragan, Haïti a été envahi par l'USAID, un masque des Etats-Unis, qui est aujourd'hui dénoncé comme interventionnisme illégal qui déguise les coups d'Etat en silence.

Les grands médias ne semblent pas intéressés par la crise humanitaire qui a provoqué une réaction violente et massive en Haïti, un pays qui, par une révolution triomphante, le 1er janvier 1804, a proclamé une République populaire, reconnue aujourd'hui, comme le début de la libération des Caraïbes.
 

source : https://www.prensarural.org/spip/spip.php?article24003