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Photo: Martirena

Comme l'a rapporté cnn il y a quelques jours, lors d'une conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président des États-Unis a qualifié notre pays d' « État en faillite » qui réprime ses citoyens, ajoutant qu'il n'envisageait pas de rétablir les envois d’argent des États-Unis vers Cuba, car il craignait que le « régime cubain » ne les confisque. Il a également affirmé, par exemple, que les États-Unis cherchaient à rétablir l'accès à Internet à Cuba et qu'ils étaient prêts à nous envoyer des vaccins contre la covid-19 si une organisation internationale les administrait et garantissait que les citoyens moyens ( ?) y aient accès. Le président a également déclaré que le communisme était un « système en faillite ».

L’expression de « système en faillite », bien que dit comme une simple déclaration et sans aucun fondement, n'en est pas moins une aberration, du fait de considérer comme défaillant un système qui n'existe encore qu'en théorie.

Mais le plus important, c’est que les principaux documents des administrations d’Obama et de Trump (Stratégie de sécurité nationale de 2015 et 2017 ; Orientation stratégique de Défense de 2012 ; Stratégie de Défense nationale de 2018 ; Rapport sur la stratégie indo-pacifique de 2019 – reip 2019, entre autres) considèrent la République populaire de Chine comme le principal rival stratégique des États-Unis, ce qui ne semble pas indiquer que le socialisme puisse être considéré comme un État « en faillite » par ceux qui lui accordent la catégorie de principal adversaire.

Par ailleurs, la quasi-totalité de la presse « libre » a répété en chœur l'idée d' « État en faillite », lorsqu'il était question de Cuba, et s’est consacrée à la diffusion de fausses informations sur la soi-disant « explosion sociale ». Bien entendu, cette presse n'a rien dit des financements de plusieurs millions de dollars provenant du budget des États-Unis, qui sont allés pendant des décennies à de prétendues ong, en réalité des organisations créées et basées principalement à Miami, pour encourager la subversion et le « changement de régime » tant désiré... à Cuba.

Aucun observateur ne peut ignorer que l’« explosion spontanée » s’est produite presque simultanément dans différentes parties du pays et après la période de « ramollissement » initiée dans le cadre de la guerre de quatrième génération, ses promoteurs considérant que la situation du pays était propice au coup en douceur du fait de :

  1. L'affaiblissement de l'économie cubaine du fait des mesures punitives perverses adoptées par l'administration Trump visant à empêcher l'entrée de devises étrangères dans le pays de quelque manière que ce soit, y compris les exportations de services de toutes sortes ;
  2. Les mesures punitives destinées à empêcher la fourniture de carburants ;
  3. La crise économique mondiale aggravée par la pandémie, qui touche également Cuba ;
  4. Les actions visant à empêcher l'acquisition de fournitures médicales, y compris celles nécessaires au développement de nos candidats vaccins.

Le bon sens oblige à une analyse du concept « État en faillite » auquel le président Biden a fait référence avec insolence lorsqu'il a parlé de Cuba. Nous pouvons, il me semble, convenir, aussi controversée et intentionnelle que soit toute définition à ce sujet, et sans même revenir sur ses origines troubles et à son utilisation pour justifier des interventions, qu'un « État en faillite » peut être compris comme un État dans lequel il y a une vacance du pouvoir, dont le fonctionnement, y compris les services de base, ne sont pas garantis, aux institutions fragiles et illégitimes et qui ne dispose pas des ressources nécessaires pour répondre aux besoins de ses citoyens.

Une personne saine d'esprit peut-elle penser qu'il y a vacance du pouvoir à Cuba ? Il n'y a aucun doute, la réponse est non, car le peuple cubain a démontré à de nombreuses reprises qu'il est capable de se doter des institutions qu'il juge appropriées et qu’il a décidé de la forme de gouvernement qu'il considère comme la meilleure pour la démocratie qu'il a librement choisie.

L'État cubain ne fonctionne pas ? Les services de base ne fonctionnent pas à Cuba ? Inutile de s'interroger sur la santé mentale de ceux qui nient la qualité de ces services. L'excellence du système éducatif cubain et la qualité de ses institutions, qui assurent au pays un potentiel humain capable de collaborer à la formation de milliers de professionnels d'autres pays, de fournir des services médicaux à ceux qui en ont besoin dans le monde, y compris dans des conditions exceptionnelles, de faire face avec succès à la pandémie actuelle, de produire des vaccins, des médicaments et l’intelligence sanitaire pour la contrôler, sont des éléments plus que suffisants pour dissiper tout doute.

Les institutions cubaines : éducation et santé, sportives et culturelles, universitaires et scientifiques, économiques et financières, militaires, religieuses, sociales... ne fonctionnent pas ? Aucune opinion qui nierait leur fonctionnement, ou qui les considèrerait comme fragiles ou illégitimes, n'est objective, et ne peut venir que de l'ignorance, d'esprits malsains ou politiquement motivés.

Il nous reste la question des ressources pour répondre aux besoins des citoyens. Il est clair que le blocus est loin d'avoir atteint son objectif ultime : ramener Cuba dans le giron impérial. Cependant, l'impact de la stratégie de Lester D. Mallory, conçue depuis avril 1960, est indéniable : « priver Cuba d'argent et de fournitures afin de réduire ses ressources financières et ses salaires réels, et provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. »

Bien que si nous nous comparons avec la Cuba d'avant la Révolution et compte tenu de ce que nous avons réalisé dans la récupération de notre indépendance, de notre souveraineté et de notre dignité, si nous analysons le chemin parcouru pour éliminer toutes sortes de discriminations et autres fléaux, et après avoir constaté les pertes matérielles et humaines causées par la guerre bactériologique – menée contre nous depuis la tristement célèbre Opération Mangouste en 1961, puis poursuivie avec l'introduction de la rouille de la canne à sucre (1978), de la peste porcine africaine (1971, 1979, 1980), de la moisissure bleue du tabac (1980), de la dengue hémorragique (1981), de la conjonctivite hémorragique (1981) – et tout en pleurant nos morts, nous nous sentons satisfaits de nos victoires même si nous savons qu’une grande partie de notre prospérité nous a été volée.

Bien que la prospérité ne se mesure pas seulement à l'abondance économique et matérielle, car elle est bien plus que cela, pour être heureux et épanoui, personne ne doute qu'il est nécessaire de satisfaire, avant toute chose, les besoins matériels. Et pour nous empêcher d'obtenir cette satisfaction, depuis Eisenhower, le 34e, jusqu'à Biden, le 46e des présidents étasuniens, certains républicains et d'autres démocrates ont maintenu et même renforcé le blocus, que seuls les naïfs, les mal intentionnés ou les mercenaires ont le culot de le minimiser ou refusent de voir la réalité.

COMBIEN DE PROSPÉRITÉ NOUS ONT-ILS VOLÉE ?

Au cours des plus de 60 ans de blocus, en dollars courants (le simple fait que le calcul doive être effectué en dollars étasuniens montre à quel point il est impossible de minimiser cette donnée), le coût a été d'un peu plus de 140 milliards de dollars. En « chiffres ronds » et sur 60 ans, le chiffre ne semblerait pas pertinent, quelque 2,4 milliards de dollars par an, sauf que s'agissant de dollars au pouvoir d'achat différent, la somme et la moyenne n'ont guère de sens. Pour cette raison, et pour être plus précis, il serait préférable de faire le calcul en considérant l'or qui aurait pu être acheté avec le manque à gagner durant chaque année de blocus, et alors le chiffre change considérablement (il suffit de rappeler que depuis 1971 le système de Bretton Woods a cessé d'exister, basé sur le chiffre de : 1 once d'or « troy » = 35 dollars ; à l'heure où j'écris ces lignes, il est de 1 804,84 dollars) pour atteindre plus d'un milliard de dollars.

Mais si nous effectuions le calcul en considérant le « profit perdu », c'est-à-dire le « profit ou bénéfice perdu... par l'action d'un tiers », alors le calcul doit inclure environ 70% que nous aurions consommés (chaque année et de manière incrémentale) et environ 30% investis (chaque année et également de manière incrémentale) ; ainsi que les résultats des investissements réalisés et les dévaluations accumulées et investies... pendant 60 ans, ce qui changerait le calcul.... pendant 60 ans, ce qui modifierait la progression pour approcher sûrement du trillion de dollars (million de millions, cette fois avec 12 zéros).

Ainsi, l'empire a pensé qu'il serait possible de profiter de la conjoncture de la somme de nos pénuries générées par le blocus et la crise économique, et de la pandémie mondiale, pour nous appliquer les nouvelles formes de guerre qu'il avait déjà utilisées avec succès auparavant dans d'autres régions du monde... et il a essayé de déclencher le chaos en utilisant ses agents et le malaise existant, mais la géostratégie a échoué.

Ils n'ont pas pu obtenir le chaos annonciateur dont avaient besoin l'empire et Biden, le « mondialiste », celui qui avait annoncé pompeusement le « retour » des États-Unis et leur intention de « diriger » le monde ; ils en avaient besoin (et il en ont encore besoin et continueront donc à agir) parce qu'ils savent que leurs objectifs géopolitiques sont irréalisables sans « récupérer » l'Amérique latine et les Caraïbes, de plus en plus insaisissables, leur « arrière-cour », où ils ont perdu leur position autrefois hégémonique et où se trouve Cuba, ce qui rend impossible la relance de la doctrine Monroe pour exclure du continent leurs principaux adversaires géopolitiques tels que la Chine, la Russie et même l'Iran.

source : http://fr.granma.cu/mundo/2021-08-03/pourquoi-cuba-nest-pas-un-etat-en-faillite-quest-ce-qui-inquiete-le-plus-les-etats-unis

Tag(s) : #Cuba

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