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Par Karina Marron González*

La Havane, 2 octobre (Prensa Latina) La chronologie des attaques des États-Unis contre la coopération médicale cubaine révèle aujourd’hui l’obsession de l’administration de Donald Trump de nuire au prestige gagné par l’île en plus de 55 ans de solidarité internationale.

Bien que d’autres exécutifs nord-américains se soient efforcés de saboter cette collaboration avec des programmes comme Parole pour les professionnels médicaux cubains, qui encourageait la désertion de ce personnel en service à l’étranger, les locataires actuels de la Maison Blanche intensifient les actions et leur diversité.

Comme l’a exprimé le chancelier cubain Bruno Rodriguez lors la réunion de haut niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies pour commémorer le 75e anniversaire de l’organisation, ces programmes de santé et les gouvernements qui les sollicitent légitimement sont 'ouvertement attaqués'.

Mais cette posture prend une connotation plus nocive et irresponsable dans le contexte actuel de la pandémie de Covid-19, alors qu´il est nécessaire de renforcer les liens, attitude à laquelle Washington tourne le dos par des attitudes comme son retrait de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a souligné le chef de la diplomatie de la nation caribéenne.

Le Ministère des Affaires Étrangères (Minrex) de la plus grande des Antilles a dénoncé à plusieurs reprises la 'campagne intense et injurieuse' contre son pays qui s’est intensifiée depuis 2018.

Son but vise à remettre en question la qualité de la formation professionnelle des collaborateurs cubains, à éroder la confiance dans ces derniers et à saper ainsi les conventions internationales établies, tout en qualifiant les programmes de coopération de 'travaux forcés', d’esclavage moderne et de traite des êtres humains.

L’action médiatique, a manifesté la Chancellerie, se conjugue avec les pressions exercées sur les États bénéficiaires de l’aide sanitaire pour qu’ils s’en débarrassent.

Comme résultat tangible, le Minrex signale notamment l’arrêt des programmes de coopération au Brésil, en Équateur et en Bolivie, de la part de gouvernements qui ont laissé sans services de santé des millions de personnes.

Rien qu´au Brésil, d’août 2013 à novembre 2018, lorsque Cuba a décidé de mettre fin à l’accord tripartite avec l’Organisation Panaméricaine de la Santé en raison des calomnies du président Jair Bolsonaro récemment élu, plus de 3.600 municipalités et 60 millions de Brésiliens ont profité de la collaboration médicale cubaine et se sont ensuite retrouvés affectés.

En mai 2019, alors qu’une conférence était organisée au siège de l’Organisation des États Américains (OEA) sur les prétendus crimes contre l’humanité qui auraient été commis par l’île dans le cadre de la coopération médicale, l’ambassade de Washington en Équateur réclamait des informations détaillées sur les conventions avec Cuba, comme l´avait alors dénoncé une déclaration du Minrex.

Cinq mois plus tard, le gouvernement équatorien mettait brusquement fin à cette collaboration et ces services.

Le coup d’État en Bolivie, en novembre 2019, a également mis en évidence l’instigation et la participation de l’ambassade des États-Unis à La Paz à des actes hostiles contre les coopérants cubains, y compris de manière directe.

À ce schéma s’ajoutent l’inclusion de la nation caribéenne, en juin 2019, à la pire des catégories du Rapport unilatéral sur la Traite de personnes établi par le Département d’État nord-américain, suivie par le refus de visas à des fonctionnaires cubains liés à la collaboration médicale.

2020, ANNÉE ÉLECTORALE

L’année 2020, marquée par la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus, a pour la politique étasunienne un ressort mobilisateur avec les élections présidentielles qui se tiendront le 3 novembre.

L’île réapparaît dans ce scénario comme un thème de campagne en raison du poids des votes électoraux de l’État de Floride, où la communauté cubano-américaine, bien qu’elle ne soit pas majoritaire, possède des éléments influents.

Dans ce contexte, le Département d’État et ses fonctionnaires n’ont cessé d´attaquer la coopération médicale de la plus grande des Antilles, passant par des déclarations sur les réseaux sociaux, des conférences de presse, des documents publiés et par le biais d´actions concrètes.

En mai, on a appris que l´Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid, pour ces sigles en anglais), qui fournit habituellement des ressources aux programmes de subversion contre le Gouvernement cubain, consacrerait 2 millions de dollars à des projets visant ses brigades médicales.

Ce montant viendrait s’ajouter aux 3 millions de dollars approuvés en août 2019, ce qui fait qu’en moins d’un an 5 millions de dollars sont sortis de la poche du contribuable étasunien pour tenter de déstabiliser des programmes qui donnent accès à la santé à ceux qui en ont besoin.

Juin a notamment été un mois très actif, nuancé par les menaces du secrétaire d’État étasunien, Mike Pompeo, à l’Organisation Panaméricaine de la Santé pour son rôle dans les accords du programme Más Médicos (Plus de médecins) entre le Brésil et Cuba, et par un projet de loi visant à sanctionner les pays qui engagent des services médicaux cubains.

Ce dernier, proposé par un groupe de sénateurs républicains, et appelé Mettre fin aux profits du régime cubain, a été dénoncé par des représentants de nations qui ont souverainement des accords de coopération avec l’île.

La loi, qui vise à réduire les revenus que l´île tire de cette manière, considère les États qui entretiennent ces liens avec Cuba comme des 'complices de la traite de personnes' et donc passibles de sanctions.

Cette mesure s’est donc accompagnée de l’inscription de Cuba, une fois de plus, au plus bas de la liste des pays qui n’auraient pas fait assez pour lutter contre la traite des êtres humains, un rapport établi à Washington par le Département d’État sans la participation d’organismes internationaux qualifiés, comme le dénonce La Havane.

Les autorités cubaines ont déclaré que les techniciens et les professionnels qui participent à ces programmes médicaux le font 'absolument librement et volontairement', et qu’ils continuent pendant ce temps à recevoir la totalité de leur salaire dans leur pays, en plus d’une allocation sur le lieu de travail.

C’est sur ces arguments que se rejoignent des études étasuniennes sur l´Amérique Latine et les représentants de diverses nations, notamment des Caraïbes, et dont les services de santé ont besoin des spécialistes cubains.

On pourrait également dire qu’une partie de la société nord-américaine rejoignent ce constat, puisqu´en effet, et à l´inverse des actions de son gouvernement fédéral, environ 15 conseils municipaux et communautés urbaines ont adopté des résolutions pour lui demander d’établir des accords de coopération avec l’île en la matière.

Récemment, lors du débat général de la soixante-quinzième session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le Président de Cuba, Miguel Diaz-Canel, a évoqué le prestige que les brigades médicales cubaines avaient gagné dans le monde entier.

Elles contribuent à sauver des centaines de vies et à réduire l’impact de la Covid-19 sous diverses latitudes, a souligné le mandataire en ajoutant que des personnalités internationales et des organisations sociales reconnaissent ce travail humaniste et plaident pour l’attribution du prix Nobel de la Paix aux Brigades médicales cubaines.

Face à l’urgence sanitaire, la nation caribéenne, en réponse aux demandes reçues, a envoyé plus de trois mille sept cents professionnels de la santé dans 39 pays et territoires, dont des partenaires des États-Unies comme l’Italie, la France et le Royaume-Uni.

L’administration Trump, cependant, persiste à continuer à contre courant, dénigrant, entravant et menaçant cette collaboration.

*Journaliste de la rédaction nationale de Prensa Latina.

peo/rr/ool/kmg

source : http://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=884943:attaquer-la-collaboration-medicale-de-cuba-une-obsession-de-ladministration-trump&opcion=pl-ver-noticia&catid=29&Itemid=101

Tag(s) : #Cuba

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