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La voie vers une paix stable et durable

Auteur: Laura Bécquer Paseiro | laura@granma.cu

23 juin 2016 09:06:04

TROIS ans et sept mois après l’amorce des dialogues de paix, les délégations du gouvernement de Juan Manuel Santos et des Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (FARC-EP) ont annoncé à La Havane avoir conclu un accord historique sur le cessez-le-feu et la cessation des hostilités bilatérale et définitive.

Dans un communiqué commun émis dans la capitale cubaine, siège des conversations, les deux parties ont précisé que cet engagement concerne également l’abandon des armes, les garanties de sécurité et la lutte contre les organisations criminelles responsables d’homicides et de massacres.

Les aspects convenus ce mercredi 22 juin constituent des questions clés du troisième point de l’agenda intitulé Fin du conflit. Reste encore à rapprocher les positions en ce qui concerne la mise en œuvre, la vérification et la ratification de l’Accord final, ainsi que certaines questions secondaires en suspens sur d’autres sujets.

Au mois de janvier, les deux parties avaient demandé à l’ONU une mission d’observation pour surveiller le cessez-le-feu comme une source de règlement des conflits.

« Demain sera le grand jour ! Nous travaillons pour une Colombie en paix, un rêve qui commence à se réaliser. #OuiALaPaix », a écrit le président Santos dans son compte du réseau social Twitter, avant son départ pour La Havane.

Le commandant des FARC-EP, Timoleon Jiménez, a écrit dans ce même réseau social ce qui suit :« Nous sommes arrivés à la Table des conversations convaincus de la nécessité de Paix, interprétant les aspirations des majorités, ni vaincus ni détruits. »

Les deux délégations arrivent à ce moment après avoir parcouru un long chemin, dans un processus où « rien n’est décidé tant que tout n’est pas décidé », comme l’ont rappelé les parties à d’autres occasions.

Les accords conclus en matière de développement agraire intégral, de participation politique, le problème des drogues illicites et les réparations aux victimes confirment cette volonté.

L’HISTOIRE D’UN CONFLIT

Les actuelles conversations entamées le 19 novembre 2012 à La Havane ont progressé comme jamais auparavant dans les efforts pour mettre un terme à une guerre qui a provoqué le déplacement de près de 6 millions de personnes et la mort de 220 000 Colombiennes et Colombiens.

La Fondation Paix et Réconciliation recueille les tentatives précédentes pour mettre fin à un conflit vieux de plus de plus de 50 ans.

En 1982, le président Belisario Betancur lança un projet d’amnistie visant à démobiliser les groupes guérilleros dans le pays. Ces rencontres débouchèrent sur le premier accord de cessez-le-feu avec les FARC (le principal mouvement insurgé fondé en 1964).

La reconnaissance des FARC en tant qu’acteur politique figura parmi les points à l’impact le plus fort. Il s’ensuivit la création de l’Union patriotique, le parti politique de ce groupe guérillero.

D’autres groupes de la guérilla, comme le M-19 (Mouvement du 19 avril) et l’EPL (Armée populaire de libération) conclurent également un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement.

En 1984 furent signés les Accords de la Uribe entre le gouvernement de Belisario Betancur et les FARC. Cependant, trois ans plus tard, le non-respect de ces accords par le gouvernement, l’absence de garanties pour la vie politique, les attaques et la présence de plus en plus marquée des paramilitaires prirent le pas sur les aspirations de réconciliation. L’Union patriotique fut décimée.

La possibilité de dialoguer se concrétisa en 1991 avec Cesar Gaviria à la présidence. L’agenda établi pour les conversations à Tlaxcala, au Mexique, avec les FARC, l’ELN (Armée de libération nationale) et l’EPL – regroupés dans la Coodination de guérilla Simon Bolivar – et d’autres, comprenait dix points. À cette occasion, l’administration de Gaviria concrétisa des accords de paix avec le Parti révolutionnaire des travailleurs (PRT), le mouvement indigène armé « Quintin Lama »,alors que les FARC poursuivirent la lutte armée.

Ces tentatives furent suivies d’années de rapprochement, mais sans parvenir à établir un processus général. Il fallut attendre la présidence d’Andreas Pastrana (1998-2002) pour que se mettent en place d’autres pourparlers avec les FARC, connus comme le Processus de paix de Caguan, démarré en 1999.

Dans le cadre de leur agenda, appelé « Politique de paix pour le changement », le gouvernement et la guérilla abordèrent des questions comme les droits humains, les

réformes politiques et agraires, le paramilitarisme, entre autres. Cette tentative fut un échec, une fois de plus, du fait du manque de volonté de chaque partie et de l’improvisation. Le 20 février 2002, le processus s’acheva et avec ce nouvel échec les espoirs d’une réconciliation nationale s’envolèrent.

source: http://fr.granma.cu/cuba/2016-06-23/la-voie-vers-une-paix-stable-et-durable

Tag(s) : #colombie, #paix

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