70e anniversaire de la victoire sur le fascisme :: « Un boulevard à nouveau ouvert »

Au Parlement Européen, à Bruxelles, le groupe Gauche unitaire Européenne / Gauche verte nordique organisait le mercredi 13 mai un séminaire à l’occasion du 70e anniversaire de la victoire sur le fascisme. La gauche européenne est consciente que la crise économique est accompagnée d’une crise idéologique, qui renforce souvent l’extrême droite. Les atteintes croissantes aux droits sociaux, démocratiques et syndicaux expriment un danger de fascisation réelle.

Le GUE/NGL regroupe des partis tels que le Parti communiste portugais, le parti AKEL de Chypre, Syriza de Grèce et le Front de Gauche en France, Die Linke d’Allemagne, le SP Nederland, le Parti communiste d’Espagne, Sinn Fein d’Irlande, etc. Ces partis participaient au débat ainsi que la Fédération internationale de la Résistance, de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC, France), le Conseil portugais pour la paix et la coopération (CPPC). Le PTB était également invité à prendre la parole.

« La résistance au nazi-fascisme, le rôle de l’armée rouge, les communistes et les autres démocrates »

Edenek Ondracek, du Parti communiste de Bohème et Moravie, a dénoncé : « Aujourd’hui, on ne parle que du rôle des Américains dans la libération de la Tchécoslovaquie [divisée aujourd’hui en Républiques tchèque et slovaque]. Or les Américains n’ont libéré qu’une ville du pays. Comment peut-on se taire sur le rôle décisif qu’a joué l’Armée rouge ? Les chiffres sont là : pour la libération de la Tchécoslovaquie,144.000 soldats soviétiques sont morts. Le nombre correspondant de soldats américains est de 181. »

« 70 ans après la deuxième guerre mondiale, l’offensive de l’extrême droite, les forces fascistes et nazies et les dangers de guerre »

Au nom du Conseil Mondial pour la Paix (World Peace Council), Mario Franssen de intal (Belgique) a souligné que « c’est le développement économique rapide des pays capitalistes dans la deuxième moitié du 19e siècle, la surproduction et la concentration du capital qui ont développé des contradictions inconciliables entre les pays capitalistes, forces motrices derrière les deux guerres mondiales ». Pour Mario Franssen, ces forces motrices restent présentes et augmentent dans le monde d’aujourd’hui et forment une menace permanente pour la paix.

Petro Symonenko, Secrétaire général du Parti communiste d’Ukraine (PCU) a pour sa part témoigné de la persécution dont est victime le parti communiste en Ukraine, avec notamment le vote de 4 lois anti-communistes au courant du mois d’avril 2015. Dès à présent sont interdits en Ukraine, l’emploi de l’idéologie communiste, les symboles et même le mot « communiste ». Cela signifie une répression immédiate physique, une pression mentale énorme. Des membres du PCU et d’autres militant de gauche peuvent être condamné jusqu’à 10 ans de prison pour l’emploi du mot « communiste » ou des symboles correspondants. En même temps sont réhabilités, au nom du patriotisme, les collaborateurs ukrainiens avec le nazisme.

« Histoire, révisionnisme, blanchiment du fascisme et rôle de l’Union Européenne »

Après les interventions de Pedro Guerreiro du Parti communiste portugais, Nikos Kouzoupis de AKEL (Chypre),Tony Busselen a pris la parole au nom du PTB.

Selon lui, la montée de l’extrême droite et des groupes nazi-fascistes est épaulée par la propagation à grande échelle des valeurs et des normes du conservatisme. Des grands partis de droite mettent des penseurs et écrivains réactionnaires comme Edmund Burke et d’autres à la mode, ce qui ouvre un boulevard à la fascisation.

« Si l’Europe des grandes multinationales accepte ces partis d’extrême droite et ces groupes fascistes comme alliés, c’est avant tout parce qu’elle veut en finir avec les acquis de la victoire sur le fascisme, il y a 70 ans. C’est-à dire avec la sécurité sociale, les droits syndicaux, les droits démocratiques, les services-publics, etc., par la militarisation de l’Europe. Tout ça pour que l’Europe devienne “l’économie la plus compétitive au monde” comme le traité de Lisbonne de 2010 l’a proclamé. Or de cette Europe, les peuples ne veulent pas. Et l’on voit dans plusieurs pays la résistance qui monte. »

source:http://ptb.be/articles/70e-anniversaire-de-la-victoire-sur-le-fascisme-un-boulevard-nouveau-ouvert