/image%2F1031403%2F20251105%2Fob_2046f4_communique-du-pcf-4.png)
Le Parti communiste français (PCF) exprime sa profonde inquiétude face à la dérive autocratique du régime d’Alassane Ouattara, « réélu » le 25 octobre 2025 pour un quatrième mandat inconstitutionnel, au terme d’un scrutin marqué par une abstention massive, des violences et de graves atteintes aux libertés publiques.
À peine quelques jours après cette élection contestée, l’ensemble de la direction du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) fait aujourd’hui l’objet de convocations arbitraires devant la police d’Abidjan.
Parmi les personnalités visées figurent Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du parti ; Justin Katinan Koné, porte-parole ; Michel Gbagbo, député ; Maître Habiba Touré, avocate et cheffe du cabinet du président Laurent Gbagbo ; Assoa Adou ; Demba Traoré ; Damana Adia Pickass ; Kassoum Fadiga ; Zéréhoué Yoro Édouard ; Sam Etiassé ; Hubert Oulaye, président du groupe parlementaire du PPA-CI à l’Assemblée nationale ; ainsi que Séhi Gaspard. Ces convocations, adressées sans respect des immunités parlementaires, s’apparentent à une mise sous pression politique visant à décapiter l’opposition.
Le PCF dénonce cette intimidation systématique et exige la libération immédiate des centaines de prisonniers politiques arrêtés depuis quelques semaines. Il appelle à une mobilisation internationale vigilante afin d’éviter tout drame, notamment pour les responsables âgés dont la santé pourrait être mise en danger par une nouvelle incarcération.
Cette situation s’inscrit dans une continuité tragique : celle d’un régime installé en 2011 à la suite d’une guerre dont des sources indépendantes et crédibles estiment le bilan réel à près de 35 000 morts. Le chiffre de 3 000 victimes, avancé dès le lendemain de la prise de pouvoir par Alassane Ouattara lui-même, sans aucune base vérifiable, a été repris et popularisé par les officines de propagande du régime afin de minimiser l’ampleur du drame.
Cette guerre a été marquée par de graves crimes contre l’humanité à Duékoué, où plusieurs centaines de civils furent massacrés par les forces pro-Ouattara, au terme d’un processus de sélection fondé sur l’appartenance ethnique – un crime resté impuni à ce jour.
L’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir ne fut pas le fruit d’un processus démocratique, elle fut le résultat d’une intervention militaire étrangère décisive, conduite sous la présidence de Nicolas Sarkozy, au cours de laquelle l’armée française bombarda la résidence privée de Laurent Gbagbo, alors chef de l’État en exercice.
Ces bombardements, d’une violence inouïe, ont marqué une rupture durable dans la souveraineté ivoirienne et dans la relation franco-africaine, substituant la logique de force à celle du dialogue politique.
Depuis lors, la vie politique ivoirienne demeure verrouillée : exclusion des principaux opposants, contrôle du fichier électoral, instrumentalisation de la justice et des médias, et usage systématique de la peur comme méthode de gouvernement.
Les communistes français rappellent que rien ne peut justifier un quatrième mandat présidentiel contraire à la Constitution ivoirienne. Le peuple de Côte d’Ivoire a droit, comme tout peuple souverain, à des élections libres, pluralistes et transparentes, à la fin de la répression et au respect de sa dignité.
Le PCF exprime sa solidarité fraternelle à l’égard du PPA-CI et de toutes les forces démocratiques qui défendent la légalité républicaine et la souveraineté nationale.
Il demande au gouvernement français et à l’Union européenne de rompre le silence complice et de condamner clairement les violations des droits humains en Côte d’Ivoire.
La France doit cesser d’être le soutien inconditionnel d’un régime dont la légitimité repose sur la force et la peur.
Le respect du peuple ivoirien exige aujourd’hui une rupture nette avec les logiques d’ingérence, de clientélisme et de duplicité qui ont trop longtemps guidé la politique africaine de Paris.
Le PCF appelle à une refondation des relations franco-africaines, seule capable d’instaurer une coopération réellement équitable et une solidarité authentique entre peuples souverains.
Paris, le 29 octobre 2025
Parti communiste français (PCF)
source : https://www.pcf.fr/cote_d_ivoire_ppa_ci
/image%2F1031403%2F20180510%2Fob_e8c081_movimiento-comunista-internacional-1.jpg)