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Publié le 15 octobre 2025
Le bloc bourgeois macroniste est tellement faible que, sans son annonce sur les retraites, il n'aurait pu produire le moindre consentement et perdrait définitivement la capacité à imposer un budget et des réformes conformes aux exigences du capital. Cela aurait été insupportable pour ce dernier car maintenir le taux de profit dans l'affrontement capitaliste et impérialiste actuel impose de poursuivre la destruction méthodique de nos conquis sociaux.

Le risque pour le pouvoir était une dissolution et la fin du macronisme sans garantie d'une majorité d'extrême droite pour continuer de servir les profits. N'en doutons pas : le Rassemblement national n'a qu'un seul objectif, celui de prendre le pouvoir pour imposer un protectionnisme nationaliste, xénophobe, raciste, aussi violent pour les travailleurs et travailleuses que le néolibéralisme et qui tenterait de surcroît de se maintenir en achevant la République par une nouvelle Constitution qui créerait une ou plusieurs catégories de sous citoyens.

Macron et Lecornu ont donc cherché à éviter l'effondrement de leur bloc : réintégrer une partie de la population qui s'en était éloigné tout en s'assurant du soutien du capital par la promesse que rien n'est abandonné sur le fond, voire que cela peut être une opportunité pour reprendre le débat des retraites pour réussir - enfin - à introduire la capitalisation.

Cette manœuvre se fait au prix de l'annonce d'une concession sur la réforme des retraites qui montre que le mouvement social a réussi à en faire un débat incontournable et cela est très important pour la suite. C'est une brèche qu'il va falloir approfondir jusqu'à l'abrogation et la conquête de nouveaux droits.

Mais soyons clairs, rien n'est joué à cette heure : le Parlement ne s'est pas encore prononcé et la copie budgétaire présentée facture très cher au monde du travail cette potentielle suspension par un musée des horreurs de régressions sociales. Aucune des données fondamentales de la situation n'a changé avec ce discours de politique générale. La "stabilité" actuelle vise à broyer le monde du travail. 

Nous devons donc nous préparer à un affrontement de classe de plus grande intensité.

Cela nous impose deux grandes tâches :

Désigner toujours plus clairement notre adversaire qui n'est pas seulement le Président de la République - dont la destitution et son remplacement par un nouveau Jupiter ne réglerait rien -, mais bien les grands actionnaires des multinationales. Leur reprendre le pouvoir, c'est prendre la main sur la production dans l'entreprise et sur les décisions politiques à tous les niveaux, des communes au Parlement. Commençons par exemple par exiger de fixer nous-mêmes, salariés, syndicalistes, élus locaux et nationaux, des critères sociaux et environnementaux pour réorienter les 211 milliards d'euros d'aides publiques aujourd'hui offertes en cadeau au capital.
Élaborer un pacte d'avenir qui unira salariés, privés d'emploi, jeunes, retraités, toutes les forces sociales du pays, autour d'une nouvelle ambition de progrès et de paix pour la France et construire dans les entreprises et dans le pays les luttes pour obtenir des avancées pour sa réalisation.
Organisons en grand le débat public :

Sur les mesures d'urgences contre la vie chère, pour les salaires, l'emploi, l'industrie, les services publics.
Sur les grandes transformations pour dépasser les marchés (marché du travail, marché des produits et services, marché monétaire et financier, le marché mondial) dans un objectif de progrès social et écologique.
Sur la politique internationale pour donner à la France une voix indépendante pour la paix.
Ensemble, faisons de la crise une opportunité pour le changement !

Igor Zamichiei

 

source : https://www.pcf.fr/sur_le_discours_de_politique_generale_de_lecornu

Tag(s) : #PCF

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