Équateur, 20 jours de manifestations

Équateur, 20 jours de manifestations

Quito, 11 octobre (Prensa Latina) Les manifestations en Équateur marquent aujourd'hui leur 20e jour. Des routes ont été fermées dans certaines zones montagneuses, en signe de protestation contre le gouvernement de Daniel Noboa et ses mesures économiques, notamment la hausse du prix du diesel.
11 octobre 2025 | 11h39
Selon le dernier rapport du Service intégré de sécurité ECU 911, des barrages routiers ont été installés ce samedi dans les provinces d'Imbabura et de Pichincha en raison de manifestations organisées par la Confédération des nationalités autochtones de l'Équateur (Conaie).

Hier soir, des centaines de personnes ont manifesté dans le nord de Quito pour protester contre la répression des forces de sécurité contre les habitants de San Miguel del Común, une ville située au nord de la capitale.

La Police nationale (CONAIE) a publié un communiqué faisant état des « graves événements » survenus dans cette communauté, où « pendant plus de 12 heures, la Police nationale et les Forces armées ont mené une opération de répression, de violence d'État et d'infiltration ».

Les agents en uniforme ont pénétré violemment sur le territoire, tiré sur des habitations, lancé des gaz lacrymogènes à l'intérieur et terrorisé des familles entières, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, a dénoncé le mouvement indigène.

De son côté, la Police nationale a nié la présence d'infiltrés à San Miguel del Común et a indiqué que les agents menaient une opération autorisée par l'autorité compétente, suite à une alerte concernant le stockage présumé de matériel pyrotechnique et d'explosifs dans la zone.

De leur côté, des milliers de soldats avaient été déployés à Quito la veille dans le cadre des manifestations pour « garantir la sécurité du pays, protéger les infrastructures stratégiques et maintenir l'ordre public ».

Dans la capitale, une marche de divers secteurs sociaux est prévue ce dimanche 12 octobre, de Villaflora, au sud de la ville, jusqu'au parc El Arbolito, dans le centre.

L'Agence nationale des transports a averti que l'utilisation des transports publics ou commerciaux pour transporter les manifestants vers Quito ou d'autres villes était interdite, car toute preuve de collaboration ou de soutien logistique entraînerait de lourdes sanctions.

La grève nationale, menée par le mouvement indigène, a débuté le 22 septembre pour protester contre la fin de la subvention au diesel. Les manifestants réclament également une réduction de la TVA, un investissement accru dans la santé et l'éducation, et la fin de la répression.

Une cinquantaine d'organisations internationales de défense des droits humains du continent ont condamné dans une lettre publique le recours excessif à la force par les forces de sécurité en réponse aux manifestations sociales.

Le gouvernement, pour sa part, insiste sur la nécessité de mesures économiques et a réitéré qu'il ne renoncerait pas à la suppression de la subvention, décision à l'origine de la vague actuelle de protestations, ni qu'il n'était disposé à dialoguer avec « une minorité » qui ne représente pas le pays.

rc/avr

source : https://www.prensa-latina.cu/2025/10/11/ecuador-20-dias-de-protestas/