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Publié le 27 août 2025

Les communistes de Moselle, et l’association « Espace Jean Burger » (20 rue Charles Lutz, 57300 Hagondange), rendent hommage, à l’occasion du 80è anniversaire de la défaite du nazisme, aux résistantes et résistants du département avec une brochure d’une douzaine de pages, intitulée « Le groupe Mario ».

En 1940, la débâcle de l’armée française et l’arrivée au pouvoir de Pétain ouvrent une page sombre. La Moselle et l’Alsace sont annexées au Reich à partir de juillet 1940. Le 15 juillet, une ligne de démarcation est établie sur les anciennes frontières de 1871, isolant ces trois départements (Moselle, Bas-Rhin, Haut-Rhin) de la France occupée. Et le 18 octobre, l’Alsace et la Moselle font officiellement partie de l’Allemagne.

Plusieurs mouvements s’organisent pour résister, des filières d’évasion facilitent la fuite des prisonniers de guerre. Les opposants et les réfractaires sont nombreux dans la population.

C’est ainsi qu’est constitué le « groupe Mario » fin 1941. Trois hommes en sont à l’origine, Charles Hoeffel, Georges Wodli et Jean Burger, dit « Mario », d’où le nom du groupe.

La résistance en Moselle est particulièrement difficile, une frontière l’isole des réseaux en France, la présence de l’occupant y est plus forte, plus massive, la police nazifiée surveille et contrôle la population, y compris dans les usines et ateliers, notamment via de nombreux indics.

Lutter contre les nazis ne s’improvise pas et suppose une organisation, des hommes prêts à se battre, des armes, des moyens de propagande et de l’argent. Mario fera plusieurs voyages à Paris pour récupérer matériels et instructions.

Si la Moselle n’est pas un département « rouge », l’implantation de la CGT y est conséquente avec un maillage humain fait d’adhérents et de sympathisants. Six secteurs peuvent être recensés :Metz-Montigny, la vallée de l’Orne, la vallée de la Fensch, le bassin houiller, Saint Avold et Sarreguemines.

Il faut rassembler de l’argent et récupérer par tous les moyens de la nourriture pour les résistants clandestins, aider les prisonniers de guerre, les réfractaires (ceux qui refusent de s’engager dans la Wehrmacht) et les deserteurs.

Tout l’outil industriel de la Moselle est au service de la machine de guerre nazie . Le détériorer est un enjeu colossal et les Allemands se mobilisent pour empêcher toute entrave à la production. Tout sabotage est scruté comme un acte terroriste.

La répression est féroce. En août 1943 commencera le démantèlement du groupe Mario par la Gestapo renseignée par deux traîtres. Comme les prisons du département ne suffisent plus (pourtant on en recensera 32 en Moselle), une casemate du fort de Queuleu, gérée par la Waffen SS sert de nouveau centre de rétention. De nombreux militants seront envoyés au camp de concentration du Struthof, certains iront à Dachau.

La brochure estime que le groupe Mario a compté près de 3000 membres. 918 personnes venant de 170 communes de Moselle ont été arrêtées lors du démantèlement du réseau. 85% ont été déportées dans un camp de concentration ; près de 300 y ont trouvé la mort.

Article publié dans CommunisteS, numéro 1051 du 27 août 2025.

source : https://www.pcf.fr/moselle_groupe_mario

Tag(s) : #PCF

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