Nous pensons, avec Fidel, que « sans une presse révolutionnaire, il n'y a pas de Révolution possible »
Auteur: Miguel Diaz-Canel Bermudez | internet@granma.cu
14 mars 2025 11:03:14
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Photo: Granma
À tous les travailleurs de la presse cubaine et en particulier aux jeunes qui font leurs débuts dans la profession.
En célébrant ce 14 mars la Journée de la presse cubaine, nous sommes animés, en premier lieu, par le devoir et l'émotion de commémorer la naissance du journal Patria, fondé par José Marti en ce jour de 1892, « pour rassembler et aimer, et pour vivre dans la passion de la vérité ».
Je ne crois pas que, avant ou depuis, des mots plus beaux et plus justes aient été prononcés, pour décrire la mission du journalisme dont la Révolution a besoin dans sa recherche inlassable d'une société plus juste et plus solidaire. Ou, comme Marti l’appelait de ses vœux : « Avec tous et pour le bien de tous ».
C'est pourquoi nous ressentons le besoin constant de revenir aux raisons de Patria, chaque fois qu'une journée de célébration nous convoque à l'indispensable réflexion sur le rôle de la presse dans notre société.
Car, même s'il s'agit d'une journée de juste hommage à ceux qui, à travers leur dévouement et leur engagement, relèvent le défi quotidien de faire connaître ce que nous sommes et ce que nous faisons, au milieu du siège impérial le plus féroce, il est aussi de notre devoir de souligner, de signaler, et si possible, de rectifier, tout ce qui entrave et affaiblit la communication entre le peuple et ceux d'entre nous qui assument aujourd'hui la responsabilité de le représenter à partir des tâches les plus diverses au sein du Parti, du gouvernement, de l'Assemblée nationale et des organisations politiques et de masse.
Même si nous sommes un petit archipel naviguant dans un monde, caractérisé principalement par l'utilisation et l'abus de l'information comme arme de pouvoir, contrôlée par une poignée de conglomérats médiatiques, qui font partie ou sont associés à des oligarchies nationales et mondiales, nous sommes une société libre de l'assujettissement imposé par les marchands modernes à la pratique du journalisme.
Cependant, la presse cubaine, malgré tous les progrès et la croissance qu'elle a connus ces dernières années, continue de souffrir du fardeau de pratiques obsolètes en matière de langage, de formes et de temps, conséquence logique d'années d’une pratique dans les tranchées.
Et du fait que l'heure du danger n'est pas encore passée, ces fardeaux pèsent encore lourdement. Or, pour cette même raison, notre presse est aujourd'hui agressivement mise au défi par la technologie et la merveilleuse originalité de notre peuple, de se transformer, de manière créative, en viralisant la « passion de la vérité » face à l'invasion obscène de mensonges et de manipulations qui assaillent les audiences à partir de réseaux numériques manipulés par la haine.
Nous avons récemment appelé à une nouvelle « Revendication de Cuba », à l'instar du combat exemplaire mené par José Marti, depuis un journal nord-américain, face à ceux qui tentaient de dénigrer notre peuple. Il ne s'agit pas de rendre la haine par la haine, comme l'Apôtre ne l'a pas fait en son temps. Il s'agit d'opposer la vérité d'une nation engagée dans la recherche d’issues au harcèlement impérial, avec une dignité exemplaire qui inclut l'indispensable autocritique.
Cela ne nie pas, et ne peut pas nier, le fait irréfutable que la presse cubaine, l'authentique presse cubaine, a été et demeure un rempart de résistance. Et que le journalisme cubain, au-delà des désaccords et des revendications, a su agir avec l'éthique et la passion des authentiques révolutionnaires, profondément engagé envers le peuple dont il est issu, envers la Révolution qui l'a formé et envers les valeurs qui nous définissent en tant que nation.
Nous sommes tous conscient de combien les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont transformé le paysage médiatique, à force d’actions de désinformation, de fausses nouvelles et de manipulation de l'opinion publique. Dans ce contexte, le journalisme cubain a la responsabilité de se surpasser, en tant que phare de la véracité et de l'éthique. Nous devons utiliser les outils numériques non pas pour suivre les tendances, mais pour éduquer, former la conscience et défendre la vérité.
À Cuba, la presse révolutionnaire est véritablement indépendante, car elle n'est au service ni de capitaux ni d'intérêts étrangers. Elle est au service du peuple et ce service doit être assumé comme une obligation de refléter plus et mieux, plus intégralement, les préoccupations, les réalisations et les défis de notre société.
En même temps, notre presse a la liberté, que l’on punit ou marginalise ailleurs, de donner une voix à la solidarité avec les peuples qui luttent pour leur libération, comme le peuple palestinien, victime d'une guerre de persécution et d'extermination et d'une guerre médiatique qui cherche à justifier l'injustifiable. Depuis Cuba, nous continuerons à dénoncer ces injustices et à amplifier les voix de ceux qui luttent pour la paix et la dignité de tous les peuples, et pour cela, nous comptons sur la presse cubaine à l'avant-garde.
Aujourd'hui, la presse cubaine est entre de jeunes mains. Il vous appartient de perpétuer l'héritage de Marti, de Fidel, de tant de journalistes qui ont accompli leur œuvre et donné leur vie pour la Révolution. Cet héritage est fondamental pour la formation des nouvelles générations, non seulement aux techniques du journalisme, mais aussi aux valeurs de l'éthique, de l'honnêteté et de l'engagement social, en tant que protagonistes d'une presse innovante, critique et révolutionnaire.
Nous croyons, avec Fidel, que « sans une presse révolutionnaire, aucune Révolution n'est possible » et que la presse doit être un rempart pour la défense de la vérité et de la justice, ainsi qu'un instrument de mobilisation et de sensibilisation de notre peuple. Raul nous a également rappelé que la presse doit être un espace de débat et de réflexion, au service du peuple.
Pour défendre ces idées, nous avons souligné la nécessité de moderniser et de transformer notre système de communication politique, publique et de presse, en vous invitant à être des innovateurs et à tirer le meilleur parti des nouvelles technologies. La Loi sur la communication sociale, qui est entrée en vigueur en octobre 2024, est une composante essentielle du progrès politique, économique, social et culturel de notre nation.
Nous sommes convaincus que la communication politique et numérique peut et doit être un outil d'accélération de construction d'un monde plus juste et plus solidaire. Nous nous engageons à continuer à travailler ensemble, à renforcer nos réseaux et à faire progresser les principes et les valeurs que nous avons partagés.
Compañeras et compañeros,
En cette Journée de la presse, nous réaffirmons notre engagement envers la vérité, la justice et la Révolution. La presse cubaine n'est pas une entreprise commerciale, c'est un service. Ce n'est pas un instrument de domination, c'est un outil de libération.
Restons fidèles à l'héritage de Marti, qui disait : « La presse n'est pas approbation bienveillante ou colère insultante, elle est proposition, étude, examen et conseil. »
Que notre presse demeure un phare de lumière chargée de vérité dans l'obscurité des idées des temps dans lesquels vit le monde ! Qu'elle demeure, comme elle l'a toujours été, un instrument au service de la Patrie, du peuple et de l'Humanité !
Vive la presse cubaine !
source : https://fr.granma.cu/cuba/2025-03-14/message-pour-la-journee-de-la-presse-a-cuba