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Il était une fois le colonel Fabien - Une série historique de Gérard Pellois (épisode 5)
 

Publié le 19 février 2025
Les forces de l’Axe - Allemagne, Italie, Japon - sont en guerre sur tous les fronts : en Russie, en Afrique, dans le Pacifique, et l’Allemagne occupe une grande partie des territoires européens.

En France, la pression se fait de plus en plus grande contre l’occupant. La répression également, arrestations, internements, exécutions en nombre ne parviennent pas à arrêter les FTP. Faute de mettre la main sur « Frédo », son père Félix, sa sœur Denise avec son mari sont désignés comme otages.

Son père et son beau-frère seront fusillés, le 11 août 1942. Denise sera internée au Fort de Romainville.

Le PCF organise sa force militaire autour de l’OS, des Bataillons de la jeunesse et de la MOI (Main-d’œuvre immigrée), qui deviennent les FTPF en avril 1942. Le but est de maintenir un climat d’insécurité pour les forces d’occupation et les collabos et de libérer le pays. Plusieurs détachements de combattants aguerris partent pour Bordeaux, Rouen, Nantes, Nord-Pas-de-Calais...

La direction des FTP envoie Frédo dans l’Est. En avril, il arrive à Clerval (25) où il est hébergé chez Villeminot, marchand de vins. Ils mettent en place le premier maquis de France et montent « la compagnie Valmy », environ 25 hommes, en deux détachements, l’un de « légaux », l’autre des « volants » ; les légaux sont des patriotes qui ont un travail pour couverture. Quatre prisonniers de guerre soviétiques évadés les rejoignent, l’un d’eux trahira. Frédo devient le « capitaine Henri ».

En l’espace de quelques mois les coups de mains se multiplient, souvent avec les moyens du bord, déraillements de trains, vol de tickets d’alimentation, centrales électriques, écluses, vols d’armes et de munitions...

La nuit du 13 au 14 juillet ils font sauter le transformateur de l’usine LIP qui fabriquait des altimètres pour l’aviation. Le 22 septembre, jour anniversaire de la bataille de Valmy, ils font sauter un train de permissionnaires allemands. La Gestapo, la gendarmerie et les collabos commencent à s’inquiéter. Le groupe est recherché activement et la présence d’« Henri » est connue. Une prime de 100 000 francs est prévue pour les délateurs.

Le 15 octobre 1942, Villeminot est arrêté et tabassé, il ne parle pas. Le 17, cinq autres hommes sont arrêtés. « Henri » est à Seloncourt (25) où il installe une imprimerie. Le 18, apprenant l’arrestation de Villeminot, « Henri » se rend au « Creux de l’Alouette », à Voillans (25), avec quatre de ses camarades.

Le 25, alors qu’ils font sécher leurs vêtements auprès d’un feu, cinq gendarmes armés, accompagnés du délateur, ouvrent le feu immédiatement, quatre patriotes sont touchés, dont « Henri », la balle est entrée sous la tempe droite et ressortie sous l’œil gauche, un seul n’est pas blessé, trois gendarmes sont occupés à le maîtriser. C’est le moment ! « Henri » réussit à s’enfuir ainsi que deux autres également blessés qui ne pourront suivre.

Les autorités nazies sont vites informées, les recherches s’activent. « Henri » est en slip, sans arme, sans papiers et en sang. Il traverse le Doubs à la nage, un paysan lui donne des vêtements. Sept kilomètres plus loin, il s’installe dans une porcherie, et y reste trois jours. Le propriétaire ne le dénoncera pas. Une chaîne s’organise qui réussit à lui faire passer tous les barrages et à faire également passer Andrée. Courant novembre ils sont à Paris, traqués, sans papiers, sans argent.

Article publié dans CommunisteS, numéro 1030 du 19 février 2025.

source : https://www.pcf.fr/il_etait_une_fois_colonel_fabien_5

Tag(s) : #PCF

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