Le Comité des droits de l'homme de l'ONU s'inquiète de l'utilisation de l'état d'urgence en Equateur
Quito, Nov 7 (Prensa Latina) Le Comité des droits de l'homme des Nations Unies (ONU) a publié aujourd'hui un rapport soulignant ses préoccupations concernant « les déclarations fréquentes et apparemment normalisées » de l'état d'urgence en Équateur.
7 novembre 2024 | 17:45
Le document, remis jeudi aux médias du pays sud-américain, note que l'état d'urgence déroge aux droits fondamentaux, tels que la liberté de mouvement, ainsi que la liberté d'association et de réunion.
L'organe des Nations unies a souligné que cette situation affecte de manière disproportionnée les groupes vulnérables, notamment les populations autochtones, les personnes vivant dans la pauvreté, les migrants et les demandeurs d'asile.
Ils ont également critiqué la persistance de cette mesure, qui « utilise le conflit armé interne comme justification, malgré les décisions pertinentes de la Cour constitutionnelle ».
Le Comité a rappelé que la mesure d'urgence et la militarisation des rues ne devraient intervenir que « dans des situations vraiment exceptionnelles ».
D'autre part, le texte décrit comme préoccupante la corruption qui affecte la fonction judiciaire dans le pays andin et l'absence de garanties pour protéger les juges, les procureurs et les autres professionnels de la justice contre les assassinats, les menaces, les intimidations et les attaques.
Le comité des Nations unies a demandé au gouvernement équatorien d'enquêter sur les allégations de corruption dans le système judiciaire, de poursuivre les responsables et de veiller à ce que les professionnels de la justice puissent exercer leurs fonctions en toute sécurité et en toute indépendance.
Le rapport fait également référence à la crise carcérale qui sévit dans le pays et réaffirme que l'État doit prendre des mesures pour garantir que toute personne détenue ou emprisonnée bénéficie de garanties juridiques.
Le document a été publié dans le cadre de l'examen du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de l'évaluation périodique de l'Équateur devant le Comité de l'organe international à Genève.
Ce mercredi, le président équatorien, Daniel Noboa, a proposé une réforme partielle de la Constitution afin de retirer les personnes privées de liberté de la catégorie des groupes d'attention prioritaire, établie dans les articles 35 et 51 de la Magna Carta.
La proposition, remise en question par les défenseurs des droits de l'homme, a été envoyée à la Cour constitutionnelle et devra ensuite être examinée par l'Assemblée nationale.
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source : https://www.prensa-latina.cu/2024/11/07/comite-de-onu-preocupado-por-uso-de-estados-de-excepcion-en-ecuador/