Déclaration commune : Face aux actes de torture et de terrorisme d'Etat contre les prisonniers politiques paraguayens

Déclaration commune : Face aux actes de torture et de terrorisme d'Etat contre les prisonniers politiques paraguayens
10/23/24, 3:29 PM
Face aux actes de torture et de terrorisme d'Etat contre les prisonniers politiques paraguayens

Depuis le 12 octobre, Francisca Andino, Carmen et Laura Villalba, prisonnières politiques paraguayennes, ont fait l'objet d'une nouvelle attaque du système pénal et des forces répressives de l'État paraguayen. Au petit matin, sans prévenir leurs avocats ou leurs proches, elles ont été agressées dans leurs lieux de détention (la prison pour femmes d'Asunción dans le cas des deux premières et la prison régionale de San Juan Bautista dans le cas de Laura V.) par des agents militaires non identifiés, cagoulés et munis d'armes de gros calibre, qui les ont emmenées dans la nouvelle prison de Minga Guazu, dans le département de l'Alto Paraná. 

L'opération spectaculaire et extrêmement violente a été suivie par l'imposition d'un régime de détention anticonstitutionnel, inhumain et terroriste, dans lequel Francisca, Carmen et Laura sont isolées les unes des autres et du reste de la population carcérale, dans des cellules individuelles sans électricité, ni accès à l'eau potable, coupées de toute source d'énergie. Elles sont isolées les unes des autres et du reste de la population carcérale, dans des cellules individuelles sans électricité, ni accès à l'eau potable, coupées de leur famille et de leurs amis, sans leurs médicaments, manteaux et autres effets personnels. L'accès à une alimentation de base est réduit et à de larges intervalles, tout comme la possibilité de sortir prendre l'air est limitée à un maximum d'une heure par jour, sur une terrasse de prison, isolés de la population carcérale, entravés, cagoulés et encagés, avec des agents militaires hostiles, cagoulés et lourdement armés qui les surveillent.

Ces conditions de détention illégales et dégradantes rappellent les pires décennies de terrorisme d'État des tyrannies militaires fascistes de notre pays et du continent, et font également partie d'une offensive globale contre le mouvement populaire qui lutte pour la défense et la conquête de droits fondamentaux tels que la stabilité de l'emploi, l'accès à la terre, à la retraite, à l'alimentation et autres. Elle coïncide également avec l'intensification des actions répressives dans les départements militarisés du nord de la région orientale du Paraguay. Nous assistons à une avancée militariste et répressive qui cherche à justifier une augmentation du budget des institutions corrompues et criminelles telles que la Force d'intervention conjointe et les ministères de l'intérieur et de la défense. 

Comme à l'époque de l'opération Condor, mais sous une forme pseudo-légale, la coordination des États terroristes est renouvelée. Le 2 octobre, la Commission nationale des réfugiés (CONARE) d'Argentine, sur ordre du gouvernement de Javier Milei, a révoqué le statut de réfugié politique de cinq femmes adultes, d'un homme adulte et de 12 filles, garçons et adolescents membres de la famille Villalba. Ces personnes avaient été exilées en raison des menaces pesant sur leur vie et leur liberté au Paraguay et en Argentine.

Laura Villalba a récemment été condamnée arbitrairement et illégalement à 25 ans de prison plus six ans de « mesure de sécurité » dans le cadre d'une nouvelle farce judiciaire. Elle est la mère d'une des filles torturées et exécutées par la FTC le 2 septembre 2020. Carmen Villalba est emprisonnée illégalement depuis trois ans et trois mois, car elle a déjà purgé sa peine ; Elle est la mère de Carmen Elizabeth -Lichita- Oviedo Villalba, disparue de force depuis le 30 novembre 2020, dans le cadre des mêmes opérations d'infanticide des FTC. 

Le terrorisme d'État paraguayen a franchi toutes les limites de la légalité et de l'humanité, s'apparentant aux régimes terroristes les plus cruels d'aujourd'hui. Nous exigeons la cessation immédiate de la torture criminelle à laquelle sont soumis les prisonniers politiques paraguayens, la libération immédiate de Carmen Villalba, détenue illégalement en prison, et l'annulation de la condamnation illégale de Laura Villalba. 

Quelques jours après quatre ans de disparition forcée de Lichita, nous exigeons qu'elle soit retrouvée vivante, ainsi que le jugement et la punition des responsables de ce crime et de la torture et de l'exécution des filles Lilian Mariana (11 ans) et María Carmen (11 ans), qui ont eu lieu en 2020. 

23 octobre 2024

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La déclaration est ouverte aux signatures

source : http://www.solidnet.org/article/Paraguyan-CP-Joint-Statement-Given-the-acts-of-torture-and-State-terrorism-against-Paraguayan-political-prisoners/