3 septembre, par Paul Dennemont
Au cours de la semaine écoulée, nous avons publié 4 articles évoquant le combat du Dr Raymond Vergès contre la répression et la fraude électorale à la Réunion, extraits de l’ouvrage d’Eugène Rousse, édité en 2007 à l’occasion du 50ème anniversaire de la disparition du député réunionnais.
Voir Témoignages des lundi 26, mercredi 28, vendredi 30 et samedi 31 août. Le dernier volet étant consacré à la fraude au scrutin municipal du 20 mars 1949 à Saint-Louis, reconnue par le représentant du Préfet, mais cautionnée au Palais de Justice de Saint-Denis par le juge Lambert, prononçant, le 11 octobre, l’acquittement des fraudeurs.
Dès le lendemain, au Conseil Général …
« Les faits relatés et dont la liste est loin d’être exhaustive expliquent que Raymond Vergès ait pu se départir de son calme habituel, lors de la séance du Conseil Général qui se tient au Palais Rontaunay le 12 octobre 1949. Ce jour-là, il est procédé à l’installation des conseillers généraux élus les 2 et 9 octobre et au renouvellement du bureau du Conseil Général. Élu dans le 2ème canton de Saint-Denis le 2 octobre 1949, le docteur Vergès préside la séance en sa qualité de doyen d’âge. Le secrétariat est assuré par Claudine Saramito , jeune avocate métropolitaine, élue communiste du 2ème canton de Saint-Paul, et par Roland Jamin, maire et conseiller général communiste de la Possession.
…La fraude dénoncée avec force
Dans son discours, Raymond Vergès déclare d’une voix ferme : L’assemblée qui s’installe ne représente pas le peuple créole. Certains, qui sont dans cette salle, n‘y viennent point siéger par la volonté du peuple souverain. Leur élection n’est due qu’à la fraude la plus cynique et aux méthodes de pression éhontées, empruntées aux gangsters de la démocratie américaine… Le verdict rendu hier par un juge, à la sauvette, tremblant de peur, montre que toute honte bue, la fraude est protégée dans ce pays par une magistrature de classe. Avec le peuple créole, avec le peuple de France, nous continuerons ici, comme partout, le combat contre l’oppression, pour la liberté.
Cette allocution, prononcée dans une salle où le groupe communiste est minoritaire, est rendue inaudible par les cris poussés tant à l’intérieur de la salle par les élus de droite que par les partisans de ces derniers, massés sur les gradins à l’extérieur de la salle. .. ».
A suivre
Paul Dennemont
source : https://www.temoignages.re/culture/hommage/article/1949-il-y-a-75-ans-raymond-verges,111507