A l'heure où ces lignes sont écrites, nous ne savons encore rien de la constitution du nouveau gouvernement de notre pays. Mais il est certain qu'hier le peuple de France s'est mobilisé, comme il ne l'avait pas fait depuis des décennies, pour empêcher la peste brune de prendre possession du pouvoir, pour empêcher les pires régressions qu'elles soient sociales, démocratiques, sociétales ou écologiques. Pour empêcher que notre pays se fracture plus encore, se divise jusqu'au déchirement.
C'est le peuple qui a tranché, c'est le peuple qui a eu le dernier mot. Ni retour à la politique de Macron, ni extrême droite. C'est ainsi que doit se poursuivre la grande aventure du nouveau front populaire si nous voulons qu'elle soit synonyme d'espoir et de mise en œuvre de politiques de transformation sociale et écologique.
Nous le savons d'expérience, le personnage principal du prochain gouvernement doit être le mouvement social. Sans lui, droite et extrême droite multiplieront les obstacles à l’Assemblée nationale. Sans lui, le risque est grand de s'enfermer dans un tête à tête entre forces politiques qui risque de tourner à la politique du « moindre mal ». Sans lui, le risque est immense d'ouvrir en grand les portes du pays à l'extrême droite, qui n'aurait plus qu'à se baisser pour ramasser la mise sur les ruines d'une gauche qui aurait échoué.
C’est le début d’un combat qui doit s’envisager à long terme. Tout commence ! Il nous faut inventer un nouveau récit et alimenter l’espoir qui s’est créé avec cette victoire électorale. Avant toute chose, il sera nécessaire de mener la bataille idéologique et culturelle. « Salaires, climat, paix » doivent à nouveau s’imposer dans le débat public. Il faut que nos organisations se déploient, recréent du lien, des lieux d’échanges, de confrontations et d’actions pour changer du local à l’international. Il est urgent de regagner cette bataille d’idées.
Nous avons un rôle extrêmement important à jouer pour que cette mobilisation sociale, féministe, écologiste se construise dès cet été, pour que le débat sur les réformes à mettre en œuvre prenne corps dans les villes, les villages, les quartiers, les entreprises. Nous avons un rôle essentiel à jouer pour que des collectifs se constituent partout autour de son programme, afin de débattre, se mobiliser et trancher les débats qui existent au sein de la gauche.
Dans ce cadre-là, la fête de l'Humanité sera une nouvelle fois la grande fête populaire de toute la gauche et de la contre-offensive idéologique, le lieu où le mouvement social dans sa grande diversité se retrouve pour, dès la rentrée, peser de tout son poids sur les choix et les orientations politiques mises en œuvre dans notre pays.
Des centaines d'organisations syndicales, d'associations, de mouvements ont pris une part essentielle dans la construction du NFP, dans la campagne des législatives et de fait dans le résultat de dimanche dernier. Proposons-leur de participer à la fête de l'Humanité et de continuer de jouer ce rôle central pour qu'enfin nous nous engagions sur la voie de transformations profondes dans notre pays.
Plus que jamais, dans cette situation où l'espoir peut renaître, faisons de la Fête de l’humanité le lieu où tous ceux qui aspirent à ce changement profond se retrouvent pour agir, organiser la lutte et les mobilisations et porter la voix du mouvement social.
L’urgence de la situation politique nécessitait une mobilisation exceptionnelle et ces dernières semaines ont été particulièrement intenses. Cependant, nous avons toutes et tous pris du retard sur la préparation de la Fête, qui se fait déjà ressentir sur les remontées de bons de soutien. Ainsi, seulement 6000 bons de soutien ont été réglés quand nous devons en diffuser 70 000 pour réussir cette Fête.
Alors dès maintenant, sans attendre, il est essentiel de proposer très largement le bon de soutien à toutes celles et ceux que nous rencontrons pour converger les 13, 14 et 15 septembre prochains vers cette grande fête, qui dans cette situation politique complètement inédite constituera le premier rendez-vous politique de la rentrée, le rendez-vous de l'espoir retrouvé, de la solidarité internationale et de la paix.
Nathalie Simonnet
Membre de l'exécutif national, responsable à la promotion de l'Humanité
Thibaut Weiss
Directeur de la Fête de l’Humanité.