L'ALBA-TCP doit être dans la première tranchée contre les démons de l'ingérence et de l'interventionnisme

Intervention de Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, lors du 10e Sommet extraordinaire de l'ALBA-TCP, depuis le Palais de la Révolution, le 10 juillet 2024, «Année 66 de la Révolution»

Auteur: Miguel Diaz-Canel Bermudez | internet@granma.cu

11 juillet 2024 11:07:59

discurso Díaz Canel
Le président cubain a déclaré qu'en ces temps difficiles, il est nécessaire de «multiplier la solidarité face à la polarisation politique et à la division de nos sociétés». Photo: Studios Revolution
Cher frère, président Luis Arce, nous partageons et soutenons tes paroles, et nous te remercions de nous avoir donné l'opportunité de participer à ce sommet de l’ALBA-TCP,

Cher président Nicolas Maduro,

Chers frères Premiers ministres Ralph Gonsalves, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Roosevelt Skerrit, de la Dominique et Gaston Browne, d'Antigua-et-Barbuda,

Chers représentants des pays qui composent notre Alliance,

Cher Jorge Arreaza, secrétaire exécutif de l'ALBA-TCP,

Je voudrais commencer par exprimer notre plus profonde solidarité avec les pays frères des Caraïbes qui ont été durement frappés ces derniers jours par la violence de l'ouragan Beryl.

Les pertes en vies humaines et les dégâts matériels causés par cet ouragan nous touchent comme s’ils étaient nôtres, et nous ratifions ici que vous pouvez toujours compter sur le modeste soutien de Cuba, où nous connaissons très bien l'ampleur de ces coups de la nature contre les petits territoires insulaires et leurs économies fragiles.

Dans cette optique et dans la volonté historique d'apporter ce que nous pouvons, les coopérants cubains qui ont subi les assauts de l'ouragan aux côtés des peuples où ils sont en poste et où ils continuent d’exercer, se sont immédiatement joints aux efforts nationaux pour aider les personnes qui en avaient besoin, dès le début de la récupération, car pour nous, il est très clair qu'aucun problème qui touche la région ne nous est étranger.

Compañeros,

Lorsque les premières nouvelles des mouvements irréguliers de certaines unités militaires boliviennes nous sont parvenues, nous avons immédiatement condamné ces actions, puis nous avons maintenu notre dénonciation et offert notre soutien à notre frère le président Lucho Arce.

Nous ne pouvons pas permettre le retour des infâmes attitudes et actions putschistes qui ont laissé un souvenir si douloureux dans Notre Amérique et qui visent à renverser la volonté populaire.

Pour nous, il est inacceptable que l’on prétende renverser l'ordre constitutionnel, légitimement établi, par la force des armes.

Les circonstances exposées par le président Arce, qui nous appellent d'urgence à ce sommet, confirment l’actualité et la nécessité de défendre avec force et détermination la Proclamation de l'Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix, adoptée il y a dix ans lors du 2e Sommet de la Celac à La Havane.

Dans des moments comme celui-ci, nous devons multiplier la solidarité face à la polarisation politique et à la division de nos sociétés promues par les adversaires de l'unité et de l'intégration latino-américaine et caribéenne.

L'extrême droite profite de cette polarisation pour, à travers la manipulation et le mensonge, attaquer des gouvernements d'orientation populaire, entraver leurs politiques de développement social et les progrès réalisés après des décennies de lutte des peuples.

Si elle parvient à ses fins, ce ne seront pas des périodes de calme. Ce sera la répression, la traque des leaders sociaux ; ce sera le néolibéralisme atroce, l’abandon des ressources naturelles aux transnationales. Ce seront de nouvelles décennies perdues et la régression de toutes les avancées en matière d'intégration qui nous reviennent et qui sont possibles si nous continuons à miser sur l'unité dans le respect de la diversité.

Nos peuples le savent, ce qui explique la mobilisation spontanée qui s'est immédiatement portée à la défense du président Lucho, même au péril de leur vie.

Un gouvernement d'orientation progressiste et populaire doit se défendre dans une union complète face aux puissants adversaires qu'il génère.

Il nous appartient à tous de promouvoir la solidarité et la coopération dans la région, dans le strict respect du principe de non-intervention directe ou indirecte dans les affaires intérieures de tout autre État, mais en soutenant, sans hésitation, les gouvernements progressistes lorsqu'ils sont attaqués par les oligarchies traditionnelles en coordination avec des référents externes et internes sous les auspices de l'impérialisme.

Il est urgent et nécessaire de rejeter les méthodes putschistes, qui s’emploient à émerger constamment et de dénoncer l'utilisation d'outils modernes de manipulation qui visent à stopper, frustrer et faire avorter les processus politiques progressistes dans Notre Amérique.

Nous le voyons se répéter à maintes reprises dans le Venezuela frère, où l'on tente de générer à nouveau de la violence, cette fois dans le contexte de nouvelles élections.

Nous le confirmons par l'ingérence constante des États-Unis dans les affaires intérieures du Nicaragua, où nous nous souvenons encore et souffrons des terribles événements de 2018.

Seule l'unité de nos peuples, de nos organisations sociales et de leurs dirigeants nous permettra de faire face avec succès aux plans de l'impérialisme et de ses alliés contre la souveraineté et l'indépendance de nos nations.

L'ALBA-TCP, notre Alliance, doit être et continuera d'être dans la première tranchée de cette bataille contre les démons de l'ingérence, de l'interventionnisme, du néocolonialisme, de l'esprit de la doctrine de Monroe qui, 200 ans après avoir été énoncée, continue de marquer les visées et les actions de l'empire à l'égard de Notre Amérique.

Hasta la Victoria Siempre !

Je vous remercie.

source : https://fr.granma.cu/mundo/2024-07-11/lalba-tcp-doit-etre-dans-la-premiere-tranchee-contre-les-demons-de-lingerence-et-de-linterventionnisme