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La pratique conséquente de la critique et de l'autocritique promue par le leader historique de la Révolution cubaine, fondée sur la participation politique systématique et consciente de la société, a été et reste une condition essentielle pour garantir la capacité collective de résistance, irrévérencieuse face au travail bâclé et à leurs auteurs

Auteur: Rafael Hidalgo Fernandez | internet@granma.cu

5 décembre 2023 13:12:20
Fidel
Photo: Juvenal Balán

« Le révolutionnaire n’est jamais satisfait, ni ne peut l'être,

il doit être un éternel non-conformiste ». (Fidel)

 

La Révolution cubaine est une expérience historique unique pour plusieurs raisons essentielles. L'une d'entre elles est directement liée à la capacité dont a fait preuve sa direction historique, Fidel en premier lieu, pour identifier à temps et affronter avec succès d'importants obstacles externes, ainsi que des échecs et des erreurs internes qui, s'ils s'étaient aggravés, auraient mis en péril ou entravé sa continuité. C’est ce qui s'est produit plus d’une fois.

Pour cette dernière raison, on peut affirmer qu'une autre des caractéristiques de la Révolution a été sa capacité dialectique d'auto-renouvellement, mise à l'épreuve à nouveau 65 ans plus tard, lorsqu'elle est soumise à des défis multiples, inédits et décisifs de nature externe et également interne qui, combinés tels qu’ils le sont, menacent sa sécurité nationale et son existence même.

L'un des éléments essentiels qui permet d’expliquer cette capacité démontrée par Cuba de s'auto-renouveler à maintes reprises, au cours des décennies précédentes, a été l'action créative et clairvoyante de Fidel, toujours loyal à son axiome selon lequel le socialisme est la science de l'exemple.

En tant qu’expression concrète de cette adhésion stricte au rôle mobilisateur et formateur de l'exemple, la façon dont il avait coutume d’exercer et d’encourager la critique et l'autocritique, considérées ici comme des traits distinctifs de son honnêteté et de sa loyauté envers le projet révolutionnaire, ressort de son action politique.

Un autre élément caractérise l'action de Fidel dans ce champ de l'éthique politique : il pratique toujours l'analyse critique et autocritique, en dialoguant avec le peuple, en raisonnant avec lui, en l'écoutant avec respect et rigueur.

Pour Fidel, l'analyse critique et autocritique n'a de sens que dans la mesure où elle aboutit à une synthèse évaluative complète et complexe des causes des échecs et des erreurs, et surtout à des propositions de solutions appropriées et viables pour le bien-être collectif.

Pour ce faire, il ne sépare jamais les exigences éthiques des décisions politiques, ni les effets moraux et idéologiques de ces dernières sur le comportement collectif.

Ainsi, éthique et politique, et morale et politique, constituent des binômes indissolubles de sa pensée et de sa pratique révolutionnaires. Par conséquent, ce sont des référents axiologiques incontournables dans le processus de construction du socialisme prospère, démocratique et durable auquel Cuba aspire en tant que projet de société.

UNE RÉVOLUTION QUI RELÈVE LES DÉFIS

Renforcer la capacité de la Révolution à se mettre à jour, autrement dit, à rectifier ce qui est mal fait et à perfectionner ce qui fonctionne bien, dans le contexte international actuel, est également une nécessité de sécurité nationale.

Elle l’est, entre autres raisons, pour cette « simple » donnée de notre environnement géopolitique particulier : pour les élites politiques des États-Unis il ne peut y avoir qu'un seul résultat de valeur suffisante : notre disparition en tant que Révolution au pouvoir ; une option que seules nos responsabilités ou nos omissions rendraient possible, comme Fidel lui-même a mis en garde le 17 novembre 2005 au Grand amphithéâtre de l'Université de La Havane.

Cet objectif stratégique des « démocrates » et des « républicains » du Nord, de plus en plus agité et brutal, envisage comme tactiques combinées :

    Le développement de campagnes de mensonges et de désinformation à propos de la réalité cubaine, visant surtout les forces de gauche et les secteurs sociaux, qu'ils considèrent susceptibles de l'accepter et/ou de l'adopter comme référence dans un certain sens.
    La manipulation des erreurs et des échecs présents dans le processus de construction socialiste, qu'ils présentent comme des preuves définitives de la soi-disant « impossibilité » de construire le socialisme dans ce monde dominé par le capital.
    Des actions destinées à miner les relations internationales de Cuba et à saper la solidarité de la gauche avec la Révolution cubaine, ainsi que la cohésion interne de notre société.

Cette dernière ligne d'action explique la tentative politique et idéologico-médiatique du gouvernement étasunien de démontrer que la construction du socialisme à Cuba a été un échec et a atteint un point de non-retour.

Cette matrice d'opinion s'est infiltrée dans des secteurs encore minoritaires de la population cubaine, mais à un niveau qu'il ne faut pas sous-estimer.

Le fait est historiquement et sociologiquement explicable : ceux qui sont nés pendant et après les années difficiles de la décennie 90 n'ont pas eu, et ne peuvent pas avoir, la même perception de progrès social et individuel que ceux d'entre nous qui ont atteint le troisième âge et qui ont vécu les moments de plus grand progrès social dans le pays.

Ils n'ont pas connu l'impact sur l'état d'esprit collectif d'avoir, souvent de manière perceptible, une nouvelle école, un hôpital avec des services du premier monde, tant en qualité scientifique qu’au niveau de la prise en charge des patients, des nouvelles routes qui rapprochent les distances, des bâtiments qui, sans être beaux dans tous les cas, améliorent certainement les conditions de vie de la population.

Et d'autres acquis, dont le plus important de tous : avoir atteint la pleine souveraineté et l'indépendance et être devenue une « république des lumières », comme l'imaginait José Marti.

Dans ces circonstances, certaines thèses fatalistes émergent, telles que « tout est perdu » et « nous ne faisons rien de bien », parmi d'autres discours semblables ou permettant la détérioration de l'image de la Révolution promue par la Maison-Blanche.

SUIVRE L'ÉTOILE DE FIDEL

Une telle perspective fataliste est très éloignée du pouvoir national forgé durant ces années ; elle sous-estime les réserves subjectives de caractère patriotique et révolutionnaire qui n'ont pas encore été contestées de façon suffisante et elle sous-évalue le pouvoir organisationnel atteint au niveau des masses, malgré sa détérioration évidente, mais récupérable dans une situation de risque flagrant pour la sécurité de la Révolution. Ainsi, elle place les désirs des restaurateurs externes et internes dans une situation d'avantage qu'ils n'ont pas encore et qu'ils n'auront jamais, si nous sommes capables de suivre l'étoile de Fidel, comme c'est clair pour la majorité de notre peuple et pour la direction actuelle de la Révolution.

Dans un contexte où rien n'indique que l'administration des États-Unis va modifier les rigueurs du blocus, ni la politique de subversion ; sans ressources financières pour acquérir les biens de base dont notre population a besoin ; et sans la possibilité objective de réaliser les sauts productifs immédiats dont la société a besoin de toute urgence, avec ses propres ressources et avec une gestion d'entreprise adaptée aux exigences du moment, il reste comme option subjective de produire un saut qualitatif dans la gestion politique et éthique à tous les niveaux, comme l’a exigé le Rapport central du 8e Congrès du Parti.

Ce saut implique, en premier lieu, d'élever l'exemplarité de chaque représentant du Parti, de l'État et du gouvernement, de manière convaincante pour la population à tous les niveaux. Cela suppose de parvenir, à travers une communication politique adéquate, à faire en sorte que la société dispose, en temps utile, des informations précises sur l'ampleur des défis extérieurs et des erreurs internes, ainsi que sur le moment, la manière et avec qui y faire face.

Cela exige également d’apporter des changements plus radicaux en matière de participation politique de la société, et surtout des travailleurs dans le contrôle de la gestion de la production et des services : le moyen le plus efficace de lutter contre ceux qui, de façon sournoise, par inaptitude ou manque de sensibilité politique, portent atteinte à l'unité interne dont la Révolution a besoin dans la conjoncture actuelle. Tout cela découle de la manière fideliste de faire de la politique et de penser à long terme.

Dans ce contexte, la pratique conséquente de la critique et de l'autocritique promue par le leader historique de la Révolution cubaine, basée sur la participation politique systématique et consciente de la société, a été et reste une condition essentielle pour garantir la capacité collective de résistance, irrévérencieuse face au travail bâclé et à ses auteurs, loyale et avec une considération sincère pour les valeurs de dignité que la Génération du Centenaire nous a léguées.

C'est ce qu'exige le moment historique actuel, maintenant sans la présence de Fidel, qui nous demande chaque jour d'être plus cohérents et plus conséquents dans le dévouement à notre peuple, surtout dans les actes.

source : https://fr.granma.cu/cuba/2023-12-05/lexercice-de-la-critique-et-de-lautocritique-chez-fidel-un-recours-ethique-et-politique

Tag(s) : #Cuba

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