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Le blocus, intensifié à l'extrême, reste l'élément central qui définit la politique étasunienne à l'égard de Cuba. Photo : TIRÉE DU COMPTE X DU MINISTRE CUBAIN DES RELATIONS EXTÉRIEURES 

Monsieur le Président,

Excellences,

Mesdames et messieurs les délégués,

Le blocus viole le droit à la vie, à la santé, à l'éducation et au bien-être de tous les Cubains. Nos familles le ressentent à travers les pénuries dans les magasins, les longues files d'attente, les prix excessifs ou les salaires dévalués.
Le gouvernement déploie de grands efforts pour garantir le panier alimentaire familial réglementé, qui ne suffit pas à satisfaire tous les besoins, mais qui répond aux besoins indispensables de toutes les familles, sans exception, à des prix extraordinairement subventionnés.
Pour cette année, cela exige plus de 1,6 milliard de dollars. Avec seulement un tiers du montant des dommages causés par le blocus entre mars 2022 et février 2023, il aurait été possible de couvrir confortablement ces dépenses.
Le blocus prive l'industrie nationale du financement nécessaire à l'achat de machines agricoles, d'aliments pour les animaux, de parties et de pièces détachées pour les équipements et l'industrie, et d'autres intrants nécessaires à la production alimentaire, qui se trouve gravement affectée.
À travers des licences strictes, Cuba peut acheter par la voie commerciale des produits agricoles aux États-Unis, mais elle est assujettie à de conditions draconiennes et discriminatoires qui violent les règles universellement acceptées du commerce international et de la liberté de navigation. Elle est également contrainte de les payer à l'avance et de les transporter dans des navires de ce pays, qui doivent revenir à vide à leur port d'origine.

Alors que, dans le monde entier, le commerce est à double sens, il est interdit à Cuba d'exporter vers les États-Unis et elle n'a pas accès au crédit, pas même auprès d'institutions financières privées ou multilatérales.
Les familles cubaines subissent des coupures d'électricité qui, parfois, ont été accablantes. Dans le cas du secteur de l'énergie et des mines, les dommages pour cette période dépassent les 491 millions de dollars. La composante principale de ces préjudices se trouve précisément dans le système électro-énergétique national, qui totalise plus de 239 millions de dollars.
Avec cet argent, nous aurions pu garantir l'approvisionnement et la maintenance programmée, ainsi que les pièces de rechange essentielles afin d’éviter les coupures de courant et assurer le fonctionnement de l'industrie électrique.
Les malades, y compris les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes, souffrent du manque ou de l'instabilité des médicaments à usage hospitalier, y compris les traitements contre le cancer et les maladies cardiaques, de même que la population rencontre des difficultés quotidiennes pour se procurer à temps de l'insuline, des antibiotiques, des analgésiques, des hypotenseurs et d'autres produits de première nécessité.
Notre pays est capable de produire plus de 60 % de sa liste de médicaments de base, des niveaux qu’il n’a pas été possible de garantir pendant cette période de renforcement extrême du blocus en raison du coup cruel porté à nos finances.
Avec l'accord de la famille, je vais partager avec vous, avec une profonde tristesse, la situation de Maria, une fillette cubaine d’à peine 6 ans, qui a subi une opération chirurgicale pour retirer partiellement une tumeur de grade 4, logée dans la zone intracrânienne. Elle a reçu un traitement alternatif de chimiothérapie pour combattre la tumeur, mais il a été impossible de lui administrer de la Lomustine, un médicament étasunien auquel nous n’avons pas pu accéder en raison du blocus, alors que c’est le traitement le plus efficace, avec d'autres médicaments de première ligne pour ce type de tumeur de haut grade qui affecte le système nerveux central.
Aujourd'hui, la petite patiente se trouve en rechute et reçoit un schéma de chimiothérapie de sauvetage. Pour elle, comme pour d'autres enfants cubains, le blocus continue de faire la différence entre la vie et la mort.
Yadier et Abel sont des adolescents de 14 ans. Ils souffrent de paralysie cérébrale. Cette maladie provoque une spasticité qui limite leur fonction motrice, provoque des mouvements involontaires qu'ils ne peuvent pas contrôler, ce qui rend leur vie quotidienne difficile.
Le dévouement de leurs enseignants et d’autres professionnels qui les ont accompagnés durant ces années leur a permis d'atteindre la meilleure fonctionnalité au niveau moteur, intellectuel et de communication possible, ainsi qu'une intégration sociale maximale.
Cependant, combien leur vie pourrait-elle être différente s'ils n'étaient pas empêchés d'avoir un accès direct, sur le marché étasunien, à la toxine botulique de type A, un médicament injectable qui prévient les spasmes et qui donne des résultats encourageants chez ce type de patients !
Comme beaucoup d'autres cas semblables, ils sont les victimes directes du siège impitoyable imposé à Cuba.
Le gouvernement des États-Unis ment lorsqu'il affirme que le blocus n'empêche pas l'accès aux médicaments ou au matériel médical.
Dans les moments les plus difficiles de la pandémie de COVID-19, lorsque le nombre de cas avait atteint son maximum et que nos services de soins intensifs étaient débordés, il a été interdit à Cuba d'importer des respirateurs pulmonaires, sous prétexte que les fournisseurs européens étaient des filiales de sociétés étasuniennes, ce qui constitue sans aucun doute un acte cruel et inhumain, ainsi qu'une grossière violation des règles commerciales et du Droit international.
Cuba a dû développer sa production nationale de respirateurs pulmonaires avec ses propres prototypes.
L'extrême cruauté du blocus a été démontrée, avec brutalité, lorsque notre principale usine de production d'oxygène médical est tombée en panne au plus fort des cas de COVID-19 dans notre pays.
La tentative de deux entreprises étasuniennes de fournir de l'oxygène médical à Cuba,  a mis en évidence l’exigence d’une licence spécifique du gouvernement étasunien, même en période de pandémie.
Cuba dispose également de preuves des manœuvres des agences du gouvernement des États-Unis pour empêcher la vente d'oxygène médical à notre pays par des entreprises étrangères de deux pays d'Amérique latine.
Le blocus a entraîné des difficultés et des retards dans l'importation et l'arrivée dans notre pays d'autres fournitures et matériel médical indispensable à la lutte contre le virus, notamment pour l'industrialisation des vaccins cubains.
Pendant la pandémie, le gouvernement étasunien a appliqué des exemptions humanitaires temporaires aux pays victimes de ses mesures coercitives unilatérales et autres sanctions.
Je pose la question : pourquoi Cuba a-t-elle été exclue de cette aide humanitaire temporaire ?
En réalité, le gouvernement des États-Unis a utilisé la COVID-19, de manière opportune, comme une alliée dans sa politique hostile à l’encontre de Cuba.
Le blocus est considéré comme un crime de génocide selon la Convention pour la prévention et la répression de ce crime, clairement décrit dans son article II, paragraphes B et C.
La décision perverse de renforcer le blocus, de manière inédite, en cette période d'épidémie et de profiter de la crise économique mondiale découlant de la pandémie pour promouvoir la déstabilisation du pays, révèle en toute clarté la nature profondément cruelle et inhumaine de cette politique.
L'exploit de sauver et de préserver la vie de nos compatriotes dans des circonstances aussi difficiles ne peut s'expliquer que par l'effort gouvernemental et collectif de notre peuple, pendant des décennies, pour construire un système scientifique et sanitaire robuste, à caractère profondément humaniste et de grande qualité, accessible à tous les Cubains, gratuitement.
Bien que l'attention portée à l'être humain ait été et continuera d'être la priorité du gouvernement cubain, l'impact du blocus sur la qualité de vie et les services fournis à notre population est indéniable et douloureux.

Monsieur le Président,

Depuis plus de six décennies, Cuba a résisté à un blocus économique, commercial et financier impitoyable. Plus de 80 % de notre population actuelle n'a connu qu'une Cuba soumise au blocus.
Le gouvernement des États-Unis n'a pas renoncé à ses objectifs de priver notre pays des revenus financiers indispensables, d'abaisser le niveau de vie de la population, d'imposer une pénurie continue d'aliments, de médicaments et autres produits de base et de provoquer l’effondrement économique.
Avec acharnement et une précision chirurgicale, les secteurs les plus sensibles de l'économie sont attaqués et l'on cherche délibérément à infliger le plus grand préjudice possible aux familles cubaines.
Le blocus est un acte de guerre économique en temps de paix, qui vise à annuler la capacité du gouvernement à répondre aux besoins de la population, à créer une situation d'ingouvernabilité et à détruire l'ordre constitutionnel.
Ces objectifs ont été clairement décrits dans le tristement célèbre mémorandum du sous-secrétaire d'État Lester Mallory du 6 avril 1960, déclassifié de nombreuses années plus tard, que je cite :
« Il faut mettre rapidement en œuvre tous les moyens possibles pour affaiblir la vie économique (...) en privant Cuba d'argent et de fournitures afin de réduire les salaires nominaux et réels, dans le but de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. » Fin de citation.
Telle est la nature et tels sont, depuis son origine jusqu'à aujourd'hui, les objectifs de la politique de coercition économique et de pression maximale appliquée par l'actuel gouvernement des États-Unis à l'encontre de Cuba.
La conduite étasunienne est absolument unilatérale et injustifiée. Il n'y a pas une seule mesure ou action de notre pays visant à nuire aux États-Unis, à porter atteinte à son puissant secteur économique ou à son activité commerciale.
Aucun acte de Cuba ne menace l'indépendance des États-Unis ou leur sécurité nationale, ne porte atteinte à leurs droits souverains, ne s'immisce dans leurs affaires intérieures ou n'affecte le bien-être de leurs citoyens.
Il n'est ni légal ni éthique pour le gouvernement d'une puissance de soumettre une petite nation, pendant des décennies, à une guerre économique incessante afin de lui imposer un système politique étranger et de se réapproprier ses ressources. Il est inacceptable de priver un peuple entier du droit à la paix, à l'autodétermination, au développement et au progrès humain.
Le peuple cubain n'est pas le seul à subir les terribles conséquences d'une politique illégale, cruelle et inhumaine. Beaucoup d'autres dans le monde sont également victimes de ces injustices, de la « philosophie de la spoliation » qui mène à la « philosophie de la guerre », comme l'a dénoncé le commandant en chef Fidel Castro Ruz à cette tribune en 1960.
En ce moment tragique, je réitère le soutien total et la solidarité de Cuba avec le peuple  frère palestinien, qui est aujourd'hui massacré sur sa propre terre illégalement occupée. Il faut stopper cette barbarie.

Monsieur le Président,

Les autorités étasuniennes ont tenté de semer l'idée de l'inefficacité du gouvernement cubain et de l'échec de notre système.
Elles disent, avec cynisme, qu'elles « soutiennent le peuple cubain » et prétendent faire croire que les mesures coercitives unilatérales n'affectent pas les familles et qu'elles ne sont réellement pas un facteur significatif dans les difficultés de l'économie nationale.
Certes, le blocus n'est pas responsable de tous les problèmes que connaît notre pays aujourd'hui, comme l'a dit le président Miguel Diaz-Canel, mais celui qui nierait ses effets très graves et ne reconnaîtrait pas qu'il est la cause principale des privations, des pénuries et des souffrances des familles cubaines ment.
Il mentirait s’il nie que le blocus est une violation massive, flagrante et systématique des droits humains de tout notre peuple et qu'il constitue le plus grand obstacle à notre développement.
Examinons les faits et revoyons les données.
Entre le 1er mars 2022 et le 28 février de cette année, les dommages et les préjudices causés par le blocus sont estimés, de manière conservatrice, à 4,867 milliards de dollars.
Cela représente un préjudice de plus de 405 millions de dollars par mois, et de plus de 13 millions de dollars par jour. Si le blocus n’existait pas, le PIB de Cuba aurait pu croître de 9 % en 2022.
À prix courants, les effets cumulés en plus de 60 ans dépassent 159 milliards de dollars. Si le calcul est basé sur la valeur de l'or, ils s'élèvent à un trillion 337 milliards de dollars.
Ce sont des chiffres extraordinaires pour n'importe quelle économie du monde, plus encore pour une petite économie insulaire et en développement comme la nôtre.
Que serait Cuba aujourd'hui si elle avait disposé de ces ressources ?
Depuis le second semestre 2019, le gouvernement des États-Unis a porté le siège contre notre pays à un niveau extrême, encore plus pervers et nocif, et a adopté des mesures propres à un temps de guerre pour tenter d'empêcher l'approvisionnement de Cuba en carburant, a intensifié les attaques contre la coopération médicale internationale cubaine, a augmenté le harcèlement des transactions commerciales et financières sur des marchés tiers, et a entrepris d'intimider des investisseurs et des entités commerciales d'autres pays, par le biais de l'application extraterritoriale devant les tribunaux étasuniens du Titre III de la Loi Helms-Burton.
Il existe également une Liste d'entités cubaines soumises à des restrictions qui touche la plupart de nos entreprises et, curieusement, une liste d'hébergements interdits, unique au monde, parmi de nombreuses autres interdictions et restrictions.
Dans une économie internationale mondialisée, c’est non seulement absurde, mais criminel, de continuer à interdire l'exportation vers Cuba d'articles produits dans l'un de vos pays, s'ils contiennent 10 % ou plus de composants étasuniens, et d’interdire l'importation aux États-Unis de produits fabriqués dans les pays que vous représentez, s'ils contiennent des matières premières, intangibles ou des composants cubains.
Qu’arriverait-il à d'autres économies, y compris de pays riches, si elles étaient soumises à des conditions semblables ?

Monsieur le Président,

Les États-Unis renforcent leurs mécanismes de siège contre Cuba dans le secteur bancaire et financier. Ils maintiennent l'interdiction d'utiliser le dollar et la traque des transactions financières dans d'autres monnaies, du commerce et des investissements est incessante et obsessionnelle.
Cette traque s’est encore renforcée par le biais de l'inscription arbitraire de notre pays sur la liste unilatérale du Département d'État des pays qui, soi-disant, soutiennent le terrorisme. Il s'agit d'une mesure mortelle imposée par l'administration républicaine précédente, neuf jours seulement avant de quitter la Maison-Blanche. L'actuel président démocrate aurait pu et pourrait la corriger demain, s'il le voulait, par une simple signature.
Le gouvernement des États-Unis ment et cause un énorme dommage aux efforts internationaux de lutte contre le terrorisme lorsqu'il accuse Cuba, sans aucun fondement.
Il n'existe pas un seul argument valable et raisonnable pour justifier le maintien de Cuba sur cette liste fallacieuse. Une telle action est inadmissible, notamment à l'encontre d'un pays victime du terrorisme, qui est encore aux prises aujourd'hui avec l’incitation impunie à la violence et aux actes terroristes depuis le territoire étasunien, et dont la conduite de rejet ferme et de traque de toute forme ou manifestation de terrorisme est irréprochable et reconnue.
Les effets en sont particulièrement néfastes dans les conditions d'une économie internationale de plus en plus interconnectée, interdépendante et, surtout, soumise au diktat des centres de pouvoir financiers contrôlés depuis Washington.
Sous couvert de cette accusation arbitraire, les autorités étasuniennes extorquent des centaines d'institutions bancaires et financières à travers le monde et les obligent à choisir entre la poursuite de leurs relations avec les États-Unis ou le maintien de leurs liens avec Cuba.
Entre janvier 2021 et février 2023, on a dénombré au total 909 actions de banques étrangères qui ont refusé de fournir des services à notre pays.
Des dizaines de missions diplomatiques cubaines dans des capitales de vos pays ont perdu leurs relations avec leurs banques traditionnelles et n'ont aujourd'hui ni comptes bancaires ni services financiers. Cela se produit y compris dans des pays qui développent des relations d'amitié et de coopération avec notre pays et qui rejettent constamment le blocus, mais qui sont victimes du pouvoir extraterritorial de l'hostilité des États-Unis, de leur influence nuisible et disproportionnée au sein du système financier international, ainsi que de leur volonté d'encercler l'économie cubaine.
Du fait de cette fausse qualification, le risque-pays augmente de façon exponentielle, obligeant Cuba à payer n'importe quelle marchandise le double de son prix sur le marché international.
Les entrepreneurs cubains, que le gouvernement des États-Unis affirme, avec cynisme, soutenir, se voient souvent refuser l'utilisation de plateformes de paiement et de commerce électronique telles que PayPal et Airbnb. Ils sont même empêchés d'ouvrir des comptes bancaires personnels simplement parce qu'ils sont cubains. Dans les pays tiers, ils sont confrontés à des restrictions bancaires et souffrent de discrimination en raison des effets du blocus.
La formation universitaire et scientifique n'échappe pas non plus aux effets de cette politique absurde. Evelio est un jeune Cubain de 25 ans, qui prépare actuellement un diplôme d'ingénieur en Sciences informatiques. Avec le soutien de son université, il a décidé de partager les résultats d’une recherche scientifique avec des étudiants d'autres pays et a choisi de participer, en présentiel, au Congrès mondial de recherche de premier cycle (WorldCUR), un événement scientifique international qui se tiendra du 4 au 6 avril 2023 à l'université de Warwick, au Royaume-Uni.
Il a été accepté en tant que participant pour la qualité de sa recherche. Or, peu de temps après, les organisateurs de l'événement l'ont informé qu'en raison de l'inscription de Cuba sur une liste de pays sanctionnés, le financement de sa participation en présentiel lui était retiré.
Il souhaite la levée du blocus car, comme des milliers d'autres jeunes Cubains, cette politique les exclut et les discrimine, en les empêchant d'interagir sur un pied d'égalité avec les communautés universitaires, scientifiques et étudiantes.
Les athlètes et les artistes cubains qui souffrent de discrimination, et parfois de harcèlement, devraient recevoir les revenus mérités qui accompagnent leurs médailles et leurs récompenses.

Monsieur le Président,

Le blocus restreint les droits des Cubains résidant aux États-Unis, empêche le regroupement familial par le biais de visas et de mécanismes réguliers, ne permet pas l'octroi à Cuba de visas de voyageurs et entrave l'envoi d’argent. Il provoque également de l'incertitude et la recherche d'un épanouissement personnel dans d'autres pays, y compris dans des familles où les jeunes sont hautement qualifiés.
Cependant, l'augmentation de l'émigration cubaine, avec un coût douloureux pour les familles et des conséquences démographiques et économiques négatives pour la nation, est directement liée au renforcement du blocus et, également, au traitement privilégié accordé, pour des raisons strictement politiques, aux Cubains qui arrivent aux frontières des États-Unis, quelle que soit la voie empruntée pour y arriver.
Il est impossible de comprendre la nature des flux migratoires des Cubains à travers les pays de la région à destination des États-Unis sans considérer le poids de ces facteurs, qui sont utilisés à des fins de déstabilisation, vol de talents et visent à jeter le discrédit sur Cuba. Leur impact défavorable est également évident dans certains pays de notre région, lorsque les migrants cubains, une fois entrés dans le pays, deviennent des migrants irréguliers et empruntent des itinéraires peu sûrs et dangereux ou sont victimes de la criminalité organisée.

Au nom du peuple cubain, Rodriguez Parrilla a remercié les déclarations de rejet du blocus faites par 44 pays lors du débat général de cette session. Photo : TIRÉE DU COMPTE X DU MINISTRE CUBAIN DES RELATIONS EXTÉRIEURES 

Cuba plaidera toujours en faveur d'un flux migratoire régulier, sûr et ordonné. Il appartient à leur gouvernement, au gouvernement des États-Unis, de modifier les causes structurelles de la plus grande partie de la migration cubaine, tant régulière qu'irrégulière.
Toutefois, le blocus restreint paradoxalement la liberté des citoyens étasuniens de se rendre à Cuba et entrave leur droit à la liberté d'information et à la formation de leur propre opinion.
Il est également discriminatoire, il menace et refuse l’accès au système de visa automatique, connu sous le nom d'ESTA, aux citoyens d'autres pays qui bénéficient de ce privilège, pour le simple fait de se rendre à Cuba.

Monsieur le Président,

Le renforcement du siège économique s'est accompagné d'une campagne médiatique et de communication soutenue contre Cuba.
Les nouvelles technologies de l'information et autres plateformes numériques sont utilisées pour tenter de capitaliser les carences causées par le blocus et pour projeter une image absolument fausse de la réalité cubaine, afin de déstabiliser et discréditer le pays.
La croisade médiatique, principalement menée depuis des plateformes toxiques financées et basées aux États-Unis, vise à stimuler le découragement et le malaise, à donner l'impression d'une crise politique interne, à saper les institutions gouvernementales et à contrecarrer les efforts considérables déployés par le pays pour relever les défis d'une économie soumise au blocus.
Il s'agit d'une guerre non conventionnelle cognitive, à laquelle le gouvernement étasunien consacre, de manière publique et notoire, des fonds budgétaires fédéraux de millions de dollars et, secrètement, des fonds considérables.
Leur plan est pervers et incompatible avec la démocratie, la liberté et le droit à l'information qu'ils sont censés prôner.

Monsieur le Président,

L'actuel gouvernement étasunien poursuit la politique inhumaine mise en place sous la présidence de Donald Trump et, paradoxalement, il l'a faite sienne.
En pratique, il a gardé intactes et applique avec toute la sévérité voulue les lois et règlements qui soutiennent et concrétisent cette politique, y compris les plus hostiles et les plus inhumains.
Le blocus, intensifié à l'extrême, reste l'élément central qui définit la politique des États-Unis à l’encontre de Cuba.
L'impact extraterritorial du blocus porte atteinte à la souveraineté de tous les pays que vous représentez, chers délégués ; il enfreint vos législations nationales, vous soumet aux décisions des tribunaux étasuniens, nuit aux intérêts de vos entreprises, sanctionne vos hommes d'affaires et restreint la liberté de vos citoyens. Tout cela en violation du Droit international.
Plus de trois décennies se sont écoulées depuis que cette Assemblée a commencé à exiger, chaque année, la fin du blocus contre Cuba.
Cependant, la volonté exprimée par la communauté internationale n'est pas respectée, elle est ignorée par le gouvernement de la plus grande puissance économique, financière et militaire.
Il n'est ni admissible ni acceptable que les résolutions successives de cette Assemblée, la plus démocratique et la plus représentative des Nations unies, soient ignorées en toute impunité.
Au nom du peuple cubain, je remercie les déclarations de rejet au blocus réalisées par les chefs d'État, de gouvernement et les hauts responsables de 44 pays lors du débat général de cette période de sessions, dont 21 ont explicitement condamné l'inscription arbitraire de Cuba sur la liste unilatérale et frauduleuse des États soutenant le terrorisme.
J'exprime notre profonde reconnaissance et notre gratitude aux nombreuses délégations qui ont exprimé cette position lors des réunions d'hier et de ce matin.
Je suis également très reconnaissant pour les déclarations et les soutiens fraternels de nos compatriotes, du vaste mouvement universel de solidarité avec Cuba et des nombreux amis dans diverses parties du monde.
Nous sommes encouragés par le soutien croissant des personnes de bonne volonté qui, dans le monde entier, réclament la fin du blocus.
Malgré l'hostilité du gouvernement, nous continuerons à construire des ponts avec le peuple étasunien, comme nous le faisons avec tous les peuples du monde.
Nous renforcerons de plus en plus les liens avec les Cubains vivant à l'étranger et, prochainement, nous accueillerons la 4e Conférence « La nation et l'émigration », qui contribuera à approfondir le dialogue entre le gouvernement cubain et nos compatriotes.

Monsieur le Président,

Les défis colossaux ne nous découragent pas. Le peuple cubain n'abandonnera pas sa détermination à honorer, renforcer et défendre la Patrie libre et souveraine.
Nous poursuivrons notre effort transformateur et révolutionnaire, dans la recherche de moyens de sortir du siège que nous impose l'impérialisme étasunien et de progresser vers la prospérité et la justice sociale, d’appuyer la transformation de nos communautés, et de soutenir et d'étendre les programmes sociaux.
Nous continuerons à garantir la participation croissante de nos jeunes et de tous les citoyens aux processus politiques, économiques, sociaux et culturels de la nation.
Aucun autre peuple n'a dû entreprendre un projet de développement dans de telles conditions, sous une agression à ce point systématique et prolongée de la part d'une superpuissance.
Mais Cuba continuera à se renouveler, dans la construction d'une nation souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et durable.

Monsieur le Président,

Excellences,

Mesdames et Messieurs les délégués,
En exerçant votre droit de vote dans un instant, vous ne vous prononcerez pas seulement sur une question d'intérêt vital pour Cuba et pour chaque famille cubaine.
Votre vote en faveur du projet de résolution présenté sera également une déclaration en faveur de la raison et de la justice, et un acte de soutien à la Charte des Nations Unies et au Droit international.
Au nom de notre peuple noble, digne et solidaire, qui a décidé depuis longtemps d'être maître de son histoire et de son avenir ?
Au nom des millions de Cubains et de Cubaines qui résistent et qui créent chaque jour face au système de mesures coercitives unilatérales le plus cruel et le plus durable jamais appliqué contre un pays et qui doit être aboli une fois pour toutes, pour le bien de tous, je vous demande respectueusement de voter en faveur du projet de résolution
A/RES/78/L.5, intitulée « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d'Amérique ».

Bien mieux sans blocus ! Sans blocus génocidaire !

Laissez Cuba vivre sans blocus !

Je vous remercie.

source : https://fr.granma.cu/mundo/2023-11-07/laissez-vivre-cuba-sans-blocus

Tag(s) : #Cuba

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