La Serbie et Cuba, deux peuples amis - Analyse communiste internationale

Belgrade, Serbie.– Le maréchal Josip Broz Tito et le commandant en chef Fidel Castro Ruz sont considérés comme deux des plus grands hommes d'État du 20e siècle. Chacun, à sa manière, a marqué une époque de la politique internationale.
Fondateurs du Mouvement des non-alignés (MNA), Fidel et Tito se sont rencontrés à plusieurs reprises. La première a eu lieu aux États-Unis le 22 septembre 1959, lors du séjour légendaire du jeune guérillero à New York pour s'adresser à l'Assemblée générale des Nations unies.
Dans cette ville, il est allé voir Fidel et s'est entretenu avec lui pendant quelques minutes, dans l'attente générale, selon les comptes-rendus de l'événement. En mars 1976, le commandant en chef se rendit à Belgrade et s'entretint à nouveau avec le maréchal yougoslave, avec lequel il eut une longue conversation dans sa résidence du parc national de Brioni. Tito s'est rendu à La Havane en août 1979 à l'occasion du 6e Sommet du Mouvement des pays non alignés.
Le 14 septembre 1986, lors d'une visite d'État, à l'occasion de laquelle il fut décoré de l'Ordre de la Grande Étoile de Yougoslavie - la plus haute distinction de l'ancienne Fédération - et de la Plaque d'Or de la Ville de Belgrade, le leader historique de la Révolution cubaine, dans une interview à la télévision cubaine, a commenté :
« Nous avons eu une visite riche en expériences et en discussions. Nous avons visité des monuments importants, nous avons déposé une gerbe et j'ai vécu un moment très émouvant lorsque j'ai visité le mémorial de Tito et que j'ai vu sa tombe, si simple, là où il voulait reposer. J'ai visité sa maison ; l'un des moments forts de cette visite a été la bibliothèque, où se trouvent les archives de toutes les photographies des nombreuses relations internationales de Tito. Nous sommes tombés sur les photos de notre rencontre à Brioni et sur les photos de la visite de Tito à Cuba, à la suite du 6e Sommet des Non-alignés.
« Je disais que nous nous souvenions de lui comme d'une personnalité qui, pour nous, n'est pas morte, qui vit, qui est encore présente. Et lorsque nous sommes tombés sur les photos, il nous a semblé que Tito n'était pas mort, qu'il était là, présent. C'était en 1979, et il était en excellente santé. Il fumait un cigare cubain à l'époque. »
En 1999, lors de ses dénonciations publiques et privées et de ses efforts pour contribuer à mettre fin à l'agression injustifiée des États-Unis et de l'OTAN contre la Yougoslavie, « dont le peuple - écrira-t-il plus tard dans sa réflexion ‟Les guerres illégales de l'empire‟, le 1er octobre 2007 - est celui qui a combattu le plus héroïquement en Europe contre les hordes nazies lors de la Seconde Guerre mondiale ».
Dans sa réflexion « Le silence complice », du 10 octobre 2007, Fidel signalait : « Le monde ne peut se permettre de laisser le drame de la guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie tomber dans l'oubli à cause du silence de ceux qui ont été les principaux acteurs et complices de ce génocide brutal. »
UNE RELATION HISTORIQUE
Le commandant Ernesto Che Guevara arriva en Yougoslavie l'année même du triomphe de la Révolution. C'était le premier pays socialiste que le Che visitait. Il y arriva le 11 août et y fit un séjour officiel de six jours. Il visita les républiques yougoslaves de Serbie, de Croatie, de Slovénie, de Bosnie-Herzégovine, du Monténégro et de Macédoine.
En septembre 1989, le général d'armée Raul Castro Ruz, alors Deuxième secrétaire du Comité central du Parti communiste et vice-président du Conseil d'État et du Conseil des ministres, se rendit dans ce pays frère à la tête de la délégation cubaine au 9e Sommet des pays non alignés.
Il est revenu au leader de la Révolution de rouvrir les échanges au plus haut niveau entre les deux nations en 2015, lorsqu'il a reçu le président serbe Tomislav Nikolic en tant que chef d'État, qui est arrivé le 18 mai pour une visite officielle. Les deux hommes d'État s'étaient rencontrés au début du mois à Moscou lors des célébrations du 70e anniversaire de la victoire sur le fascisme, et en janvier 2013 lors du 1er Sommet Celac-Union européenne au Chili.
La présence à Cuba de Tomislav Nikolic, qui a été président du groupe parlementaire serbe d'amitié avec Cuba jusqu'à son élection en 2012, était la première visite sur l'Île d'un président de la République de Serbie depuis l'éclatement de l'ex-Yougoslavie.
« Nos relations sont excellentes. La Serbie apprécie grandement l'indépendance de Cuba et vous remercie d'avoir sauvegardé la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Serbie », devait-il déclarer à son arrivée à La Havane, où le général d'armée l'a décoré de l'Ordre de José Marti.
Nikolic a rencontré le leader historique de la Révolution cubaine, à qui il a remis l'Ordre de la République de Serbie, décerné par son gouvernement. « J'ai réalisé mon rêve de voir le Commandant Fidel !», s’est-il exclamé.
Jeudi 14 décembre 2017, le nouveau et actuel président de ce pays, Aleksandar Vucic, est arrivé à La Havane en réponse à l'invitation de son homologue cubain. Son programme officiel comprenait des entretiens avec le général d'armée Raul Castro Ruz, président du Conseil d'État et du Conseil des ministres, une rencontre avec le président de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, Esteban Lazo Hernandez, et une visite de l'exposition photographique « Fidel et la politique étrangère de la Révolution cubaine ».

HAVANE ET BELGRADE TOUJOURS PLUS PROCHES
Les relations entre la Serbie et Cuba sont qualifiées d'excellentes par les deux parties. Elles sont menées au plus haut niveau politique et sont basées sur le respect mutuel et les liens historiques d'amitié qui unissent les deux peuples. Le dialogue politique est considéré comme précieux, amical et visant à renforcer les relations bilatérales. Cuba a toujours réitéré à la partie serbe sa gratitude pour le soutien historique apporté à la résolution de l'ONU contre le blocus économique, commercial et financier imposé par le gouvernement des États-Unis.
Le président de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, Esteban Lazo HernAndez, a effectué une visite officielle dans le pays slave en juin 2016, où il a déclaré : « La Serbie et Cuba ont de nombreuses similitudes, surtout parce que ce sont des peuples très amicaux ». Son séjour répondait à une invitation du chef de l'État serbe, Tomislav Nikolic, et à une autre de la présidente du Congrès, Maja Goikovic, qui a qualifié la visite de Lazo d'historique, la première d'un président de la législature cubaine. Il avait alors rencontré le Premier ministre de l'époque, Aleksandar Vucic.
La Havane et Belgrade ont un vif intérêt à développer des relations économiques, commerciales, de coopération et d'investissement, et à les élever au niveau des liens politiques.
La visite entamée le 20 juin par le président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, en République de Serbie est une nouvelle preuve de l'importance que Cuba accorde au dialogue politique de haut niveau qui s'est instauré entre les deux pays dans le but de renforcer les liens bilatéraux.

source : https://fr.granma.cu/mundo/2023-06-21/la-serbie-et-cuba-deux-peuples-amis