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Sur l'appel à la grève lancé par certaines associations de juges et de procureurs
PCE Actualidad 11 mai 2023

Le droit de grève des juges et des procureurs n'existe pas, tout comme le droit de grève d'un général ou d'un ministre n'existe pas.

11 mai 2023
Les associations conservatrices de juges et de procureurs font de la politique partisane depuis des années. Plus elle est naissante et notoire, plus la politique du gouvernement est éloignée des intérêts de ces associations ; ou du moins des intérêts des dirigeants, qui reçoivent les faveurs de la promotion professionnelle plus ils sont proches des intérêts du Parti Populaire et des élites économiques qui font des affaires avec le démantèlement du secteur public. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, de la conception de la justice comme un service public qu'il convient de renforcer et d'améliorer, et non de l'utiliser comme un contrepoids aux pouvoirs exécutif et législatif.

Le PP et les associations conservatrices se nourrissent et militent pour les politiques les plus réactionnaires, faisant un usage détourné de la séparation théorique des pouvoirs, si essentielle pour faire d'un État de droit social et démocratique une réalité.

Ils ont exercé une pression forte et coordonnée contre les lois émanant du pouvoir législatif, telles que la loi "Seul le oui est oui", et ont même pris en otage le Conseil général du pouvoir judiciaire, afin d'empêcher les renouvellements et les nominations au cours du mandat d'un gouvernement de coalition progressiste.

La dernière attaque politique contre le gouvernement de coalition progressiste, qui pour eux ne doit pas être réélu ou élu démocratiquement, est cet appel à une "grève" appelée à tort et à travers. Nous affirmons donc que nous sommes confrontés à une attaque organisée contre l'État de droit, par ceux qui ont l'obligation de le sauvegarder. Mais nous insistons une fois de plus sur le fait que nous parlons des dirigeants de ces associations conservatrices, et non des juges dans leur ensemble, ni de leurs associés.

Et appuyons-nous sur des données pour étayer cette affirmation :

Les données objectives indiquent, d'une part, qu'ils appellent à la grève ce qui est clairement un chantage sans support juridique, car les juges n'ont pas le droit de faire grève, et encore moins de s'ériger en législateurs d'une "grève à la carte", dans laquelle, curieusement, les salaires ne sont pas déduits pour les jours non travaillés, Ce sont les mêmes qui ont interprété jurisprudentiellement que l'exercice du droit de grève par les travailleurs ordinaires entraîne la déduction non seulement du salaire du jour, mais aussi de tous les salaires générés annuellement en proportion, y compris même la non-contribution des entreprises au système de sécurité sociale.

D'autre part, les données objectives indiquent que cette "grève à la carte" a été proposée par les directions des associations convocatrices, sans même consulter leurs membres. Il serait intéressant de savoir combien de membres de l'Association professionnelle de la magistrature sont d'accord avec la proposition du gouvernement d'augmenter leur salaire de plus de 6 000 euros par an (500 euros par mois), que leurs représentants ont rejetée ; ou combien considèrent qu'ils ont le droit de faire grève, alors que la loi ne leur reconnaît pas ce droit. Il n'est même pas prévu dans leur statut professionnel.

Nous affirmons et maintenons que le droit de grève des juges et des procureurs n'existe pas, tout comme le droit de grève d'un général ou d'un ministre n'existe pas.

Nous félicitons et nous nous associons à la position adoptée par les associations de procureurs telles que l'UPF, qui a signé l'accord avec la proposition du gouvernement, une fois que tous ses membres se sont réunis et ont voté pour accepter l'offre avec 94,81 %. En revanche, les procureurs conservateurs n'ont pas rencontré leurs élites et n'ont pas non plus donné leur avis sur ce "rejet" de l'augmentation salariale proposée par le gouvernement.

Par conséquent, si ceux qui appellent à la "grève" et rejettent la proposition du gouvernement n'ont pas réuni leurs représentants, et que ceux qui ont réuni leurs associés acceptent la proposition avec un soutien de près de 95 %, quelle est la raison de l'appel à la grève ?

Il n'est autre que celui par lequel nous avons commencé ce communiqué : le motif est exclusivement politique, et pas dans la meilleure version du terme (propositionnel et pour l'amélioration du service public), mais avec une vocation partisane claire en faveur de la droite et de l'extrême droite, et pour user l'actuel gouvernement de coalition, dans une année marquée par des élections. Il s'agit d'une utilisation sans éthique et sans déontologie d'un pouvoir d'Etat, et sans compter sur ses composantes pour le faire. Il s'agit donc d'un appel politique, sectaire, et dans le seul but de faire campagne pour obtenir des voix contre le gouvernement progressiste. C'est un non-sens, une atteinte à la séparation des pouvoirs et à l'État de droit, un discrédit pour le pouvoir judiciaire et un avertissement au pouvoir législatif pour qu'il envisage d'articuler des mécanismes efficaces pour freiner l'arbitraire entre les mains de minorités qui n'hésitent pas à les utiliser contre les intérêts du public, de ce qui est un bien pour l'ensemble de la société.

source : https://pce.es/sobre-la-llamada-a-la-huelga-de-algunas-asociaciones-de-jueces-y-fiscales/

Tag(s) : #PCE, #Espagne

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