Le Premier Secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, et les chefs d'État du Venezuela, de la Bolivie et du Nicaragua, respectivement Nicolas Maduro, Luis Arce et Daniel Ortega ont partagé la présidence
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• Chaque fois qu'ils se rencontrent, il semblerait que les forces et les passions concentrées dans Notre Amérique se déchaînent. C'est ce qui s'est produit à nouveau le 14 décembre à La Havane, lorsque les représentants de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique-Traité de commerce des peuples (ALBA-TCP), se spnt exprimés, à l’occasion de la célébration du 18e anniversaire de ce mécanisme, lors de la sixième session extraordinaire de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, dans sa 9e Législature.
Le général d'armée Raul Castro, leader révolutionnaire et inspirateur, avec Fidel et toute la génération historique cubaine, des mouvements émancipateurs de la région au cours des dernières décennies, était présent à cette émouvante journée, qui a clôturé des journées d'intenses débats parlementaires sur la réalité cubaine et ses défis les plus stratégiques.
Le Premier Secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, et les chefs d'État du Venezuela, de la Bolivie et du Nicaragua, respectivement, Nicolas Maduro, Luis Arce et Daniel Ortega ont partagé la présidence
Les premiers ministres de la Dominique, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et de la Grenade, respectivement Roosevelt Skerrit, Ralph Gonsalves et Dickon Mitchell, ainsi qu'Everly Chet Greene, ministre des affaires étrangères d'Antigua-et-Barbuda, et Wayne Girard, ministre des finances de Sainte-Lucie, étaient également présents sur l'Île pour cette occasion, qui comprenait un sommet de l'organisation.
« C'est un honneur pour l'Assemblée nationale de commémorer, lors d'une session extraordinaire, le 18e anniversaire de la création de l'ALBA, une déclaration conjointe de Fidel et Chavez, qui a marqué le début d’années de coopération et d'accord politique, avec des résultats concrets pour le développement social des peuples dans les domaines de la santé et de l'éducation, entre autres », a déclaré le président du Parlement, Esteban Lazo Hernandez, avant de laisser place aux interventions des dirigeants présents.
NICOLAS MADURO : L’ALBA-TCP RESTERA UNE FORCE D’AVANT-GARDE
L'ALBA-TCP, après 18 ans d'existence, avance avec une grande force et restera une organisation d'avant-garde morale, idéologique et politique, a assuré Nicolas Maduro Moros, président de la République bolivarienne du Venezuela.
Ici, dans l'ALBA, a-t-il affirmé, nous sommes déterminés à continuer à être à l'avant-garde de la lutte pour l'égalité, pour le plein bonheur de nos peuples et notre union doit être basée sur des principes libérateurs, révolutionnaires, qui prennent en compte les droits et les besoins de nos peuples, et les solutions à ces besoins.
Il a rappelé le moment où, le 14 décembre 2004, le commandant en chef Fidel Castro et le commandant de la Révolution bolivarienne Hugo Chavez Frias avaient franchi le pas pour constituer ce qui était initialement une alternative à la ZLEA et au néolibéralisme.
« C'était la première décennie de ce siècle et une vague de changements révolutionnaires, progressistes et authentiques se levait sur notre continent et Cuba et le Venezuela ont uni nos deux révolutions, nos deux peuples et nos capacités pour dire à l'Amérique latine et aux Caraïbes : nous devons marcher ensemble, nous devons construire et unir toutes les forces d'un continent héroïque, qui a mené tant de batailles pendant des siècles pour son indépendance et son émancipation définitive », a-t-il rappelé.
Il a également souligné que la date choisie pour fonder cette idée audacieuse était précisément le 10e anniversaire de la première rencontre entre Fidel et Chavez, le 14 décembre 1994 à La Havane.
À propos de la trajectoire du mécanisme, qui s’est ensuite étendu et consolidé, il a commenté qu'elle a été marquée par différents points de rencontre, impulsions et ré-impulsions, qui ont construit une épopée très précieuse pour montrer au monde les capacités tactiques de nos révolutions.
Le président vénézuélien a également souligné la nécessité pour le mécanisme d'intégration, qui est né comme un espace anti-néolibéral et anticapitaliste, de reprendre l'élan des grands projets qui sont venus marquer la vie, non seulement des peuples fondateurs, mais de millions d'hommes et de femmes dans les coins les plus humbles de l'Amérique latine et des Caraïbes.
Et il n'a pas manqué de mettre en garde contre les constantes conspirations, agressions et campagnes internes et externes contre les pays de l'Alliance. À ce sujet, il a dénoncé le récent plan interne visant à déstabiliser la Bolivie par la violence, en soulignant la sagesse, l'intelligence, la fermeté et la capacité politique du gouvernement dirigé par Luis Arce Catacora, qui a su vaincre la conspiration de l'extrême droite.
Il a également reconnu la récente victoire électorale du Premier ministre de la Dominique, Roosevelt Skerrit, lors des élections qui ont conduit à sa cinquième réélection, malgré le sabotage, les menaces internes et la violence qui a été déclenchée pour boycotter le processus électoral.
Il a dénoncé les campagnes contre le Nicaragua et a salué la victoire permanente du président Daniel Ortega et du Front sandiniste de libération nationale, puis il a rappelé les agressions constantes contre Cuba, une nation qu'il a décrite comme toujours ferme, prête, en résistance, donnant l'exemple au milieu des difficultés.
LUIS ARCE : CONTINUONS À CONSTRUIRE, À PARTIR DU POUVOIR DU PEUPLE, CE MONDE MEILLEUR QUE SOUHAITAIT FIDEL
Le président bolivien, Luis Arce, a salué, au nom de son peuple et de son gouvernement, les courageux fils de Marti et de Fidel qui étaient représentés à l'Assemblée et qui ont traversé des chaînes de montagnes, des rivières, des vallées, des hauts plateaux et toute l'Amazonie bolivienne, en blouse blanche de médecin ou avec un livret d'alphabétisation sous le bras.
« Cet altruisme, cette solidarité, ce sacrifice, cet internationalisme révolutionnaire, sachez, frères députés, qu'ils vivront à jamais dans le cœur du peuple bolivien », a-t-il déclaré.
Il a réitéré le soutien inconditionnel de l'État plurinational de Bolivie au peuple et au gouvernement cubains dans toutes leurs luttes et dans toutes leurs conquêtes, « que nous considérons comme les nôtres ».
Avec le triomphe de la Révolution cubaine, a-t-il ajouté, une nouvelle période de l'histoire des luttes des peuples de Notre Amérique pour leur émancipation a commencé, soulignant que cette année a signifié un scénario complexe pour Cuba, notamment l'intensification du blocus criminel en place depuis les années 60, les catastrophes naturelles et le terrible accident de la base de superpétroliers à Matanzas.
Notre grande patrie traverse également des moments difficiles : l'ingérence étrangère, l'instabilité politique et le non-respect de la volonté des majorités restent les principales menaces pour la région, a souligné Arce.
Il a précisé que l'État plurinational de Bolivie regarde avec préoccupation les manigances de toutes sortes qui sont échafaudées, soit pour ignorer le mandat des urnes, soit pour miner les gouvernements à caractère populaire, et a réitéré son soutien à Cristina Fernandez.
« Les gouvernements d'Argentine, de Colombie, du Mexique et de l'État plurinational de Bolivie ont exprimé conjointement leur profonde préoccupation face à ces événements, tout en demandant à tous les acteurs impliqués de donner la priorité à la volonté du peuple, de respecter les droits humains et la protection judiciaire du président Pedro Castillo, dans le strict respect des conventions internationales », a-t-il déclaré.
Il a souligné que la démocratie bolivienne, qui a été récupérée grâce à la lutte unie du peuple bolivien en 2020, demeure en danger, car il existe des groupes qui ne respectent pas le vote du peuple et cherchent en permanence à obtenir par la violence ce qu'ils n'ont pas obtenu dans les urnes.
Face à ces menaces qui pèsent sur la région, a-t-il déclaré, nous savons que nous pouvons toujours compter sur Cuba, tout comme nous savons que Cuba peut toujours compter sur nous pour faire face aux multiples agressions qui sont ourdies contre elle depuis les entrailles de l'impérialisme.
« Continuons à construire, en nous appuyant sur le pouvoir du peuple ce monde meilleur que Fidel a réclamé en 2003, convaincu non seulement qu'il est possible, mais qu'il est plus nécessaire que jamais », a-t-il conclu.
DANIEL ORTEGA : L'AMÉRIQUE D'AUJOURD'HUI RESTE SOUS LA MENACE IMPÉRIALISTE, COMME AUX SIÈCLES PASSÉS
Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a rappelé dans son intervention que l'Amérique d'aujourd'hui est toujours sous la menace impérialiste, comme elle l'était aux siècles passés, lorsque les États-Unis tentaient de faire plier la volonté de peuples tels que les peuples cubain et nicaraguayen.
La nature de l'empire n'a pas disparu, a-t-il déclaré, les manifestations restent les mêmes depuis sa création : tenter d'intervenir dans les affaires des gouvernements souverains.
Il a également fait référence à l’événement sans précédent qui a lieu chaque année aux Nations unies : « Combien de fois avons-nous voté contre le blocus, alors que rien ne se passe ? », a-t-il demandé, avant de conclure en affirmant que « les agressions contre Cuba s'intensifient ».
Il est nécessaire de refonder l'ONU, a-t-il dit, selon le principe de la multipolarité. « Il est temps de créer un nouveau monde. Il nous faut briser ce nœud, il faut décapiter l'impérialisme. »
Il a souligné que le peuple héroïque de Cuba n'est pas seul, mais est accompagné par tous les peuples d'Amérique.
RALPH GONSALVES : « LES CARAÏBES NE SONT PAS SEULES, L'HISTOIRE EST DE NOTRE CÔTÉ. »
Le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, a rappelé dans son intervention que l'ALBA-TCP a été fondée sur les principes de solidarité, de justice sociale, de coopération et de complémentarité économique dans l'intérêt du développement des peuples.
Dans le cadre de son discours, il a identifié deux types d'intégration régionale en Amérique latine et dans les Caraïbes : l'une contre nos nations, qui privilégie les profits selon la décision de l'empire, et l'autre qui « se concentre sur les peuples et se fonde sur la solidarité internationale, la justice sociale, la coopération générale et la complémentarité économique ».
Dans le premier cas, l'hégémonie mondiale se manifeste à travers le réseau de coopération capitaliste et monopolistique, le consensus de Washington et les réglementations internationales mises en avant par le capitalisme et non par le travail.
Parallèlement, dans le cadre de la seconde, l'ALBA-TCP émerge pour « servir les peuples, et non le grand capital ; il s'agit de donner la justice et l'égalité à tous et non de pratiquer l'injustice, l'inégalité et la guerre », a-t-il déclaré.
Gonsalves a souligné que l'alternative ne cherche pas à remplacer d'autres formes d'intégration régionale, façonnées par la volonté de nos peuples d'avoir une vie meilleure, mais elle vient plutôt compléter toutes ces organisations, encourager les autres efforts d'intégration, comme cela se manifeste, par exemple, dans l'Association des États de la Caraïbe, la Communauté des Caraïbes, l'Organisation des États des Caraïbes orientales et la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes.
Malgré les efforts nuisibles et injustes de l'impérialisme et des puissances hégémoniques pour ébranler l'ALBA-TCP, celle-ci a survécu, s'est renforcée et a progressé, a-t-il souligné.
Il a reconnu les forces et les possibilités de l'Alliance, mais il a également souligné qu'il existait des limitations, d'où le devoir de tous les États membres de promouvoir ses forces et de réduire ses faiblesses.
À propos du commerce des biens et des services, il a déclaré qu'il était nécessaire de renforcer les liaisons de transport aérien et maritime et de développer un système de paiement durable, et d'apporter d'autres idées pratiques et créatives pour relever ces défis difficiles.
« L'impérialisme et l'hégémonie peuvent avoir la puissance et la force de leur côté, mais ils n'ont pas la justice et le droit international de leur côté dans leur campagne constante contre Cuba, le Venezuela et le Nicaragua révolutionnaires », a-t-il affirmé.
Le Premier ministre a fait référence à la décision unilatérale et absurde d’inclure Cuba sur la liste des États soutenant le terrorisme et a ajouté que les pays des Caraïbes ont fermement défendu le droit du peuple et du gouvernement cubains à poursuivre leur propre système d'organisation de leurs affaires en fonction de leurs propres intérêts.
ROOSEVELT SKERRIT : L'IMPÉRIALISME NE PEUT IMPOSER SES IDÉES AU PEUPLE CUBAIN
« Je tiens à vous exprimer que la Révolution cubaine peut toujours compter sur ma solidarité et celle de mon pays. Nous conserverons la même orientation, malgré toutes les positions de l'État du Nord, et nous continuerons à élever nos voix pour mettre fin au blocus injuste imposé au peuple cubain », a déclaré Roosevelt Skerrit, Premier ministre du Commonwealth de la Dominique, dans le cadre d'un message émouvant.
Skerrit a attiré l'attention sur la vision claire de Fidel Castro et Hugo Chavez lorsqu’ils ont formé l'ALBA. « C'est quelque chose qui n'avait jamais existé dans le monde. Ils ont créé toute une structure de solidarité, en utilisant les ressources que chacun d'entre nous possède pour le bien et le bien-être de l'Humanité, en promouvant le libre-échange et en plaçant le bien-être des personnes au centre de ses préoccupations. »
Il a exprimé son admiration pour Chavez et pour la Révolution vénézuélienne qui, malgré toutes les adversités, est restée ferme et permanente.
À propos de cette rencontre, il a souligné qu'elle constitue « une occasion de renouveler nos engagements, car ceux qui souhaitent nous voir comme un groupe fragmenté, ne se reposent jamais, ils sont toujours à l'affût et essaient de trouver tous les moyens de nous diviser. Nous devons être vigilants en permanence », a-t-il fait remarquer.
« La solidarité de la Dominique reste inébranlable et ferme envers l'ALBA. Nous ne céderons ni aux pressions ni aux menaces de l'impérialisme, car beaucoup de nos frères et sœurs ont perdu la vie pour nous permettre d'être ici aujourd'hui. »
Il a insisté pour encourager les générations futures à maintenir leurs positions en faveur de la justice, de l'autodétermination et de l'indépendance totale des nations.
Il a également fait référence aux députés cubains présents à la 6e Session extraordinaire de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, dans sa 9e Législature, au sujet desquels il a souligné le rôle important qu'ils jouent dans le renforcement des acquis et les résultats de la Révolution cubaine, et pour faire savoir au reste du monde qui les observe qu'ils ne sont pas seuls.
Il a déclaré au peuple cubain : « Parfois, les gens se laissent emporter par des intérêts extérieurs qui les poussent à s'engager dans des actions antigouvernementales, et vous devez toujours vous rappeler que la seule raison pour laquelle l'impérialisme est contre vous, c’est que vous avez pris la décision de choisir ce qui est le mieux pour vous et pour nos pays.
« L'impérialisme ne peut pas imposer ses idées au peuple cubain. Ne nous laissons pas tromper », a-t-il déclaré.
DICKON MITCHELL : S'OPPOSER FERMEMENT AU BLOCUS IMMORAL
Il s'agit de la première visite à Cuba du premier ministre de la Grenade, Dickon Mitchell, qui a souligné le grand honneur que cela signifie pour lui et l'engagement total de son pays envers les principes de l'Alliance.
Il a souligné qu'une plus grande coopération n'a jamais été aussi nécessaire qu'aujourd'hui, à la suite de la pandémie et de l'intensification des conflits armés, qui entraînent des pénuries plus importantes et des prix élevés.
« Il se peut que nos priorités individuelles soient différentes, mais nous avons en commun la lutte pour l'égalité, la justice sociale et la lutte pour une meilleure qualité de vie pour nos peuples », a-t-il déclaré.
Il a souligné que son pays est redevable à Cuba pour le soutien offert en matière de santé, notamment pour faire face à la pandémie de COVID-19, et il a remercié le Venezuela pour les ressources médicales grâce auxquelles il a renforcé le système de santé de la Grenade.
Mitchell a rappelé que pour les pays insulaires, les défis actuels ont pour toile de fond le changement climatique, dont les ravages pourraient réduire à néant des années de travail. À cet égard, il a remercié l'ALBA-TCP pour le traitement différencié offert à ces nations.
Il l’a remercié pour son soutien en vue d'obliger les pays développés à assumer leur responsabilité dans la crise climatique et à les indemniser pour les effets du changement climatique.
Dans le domaine de la solidarité, il a déclaré que nous devons nous opposer fermement au blocus immoral de Cuba par les États-Unis. « Il ne suffit pas de plaider pour sa fin, nous devons chercher des voies d’influence collectives pour faire en sorte qu’il soit levé, par le biais de relations stratégiques », a-t-il suggéré.
Il a également rejeté l'inclusion de Cuba sur la liste des pays qui, soi-disant, soutiennent le terrorisme.
Il a également préconisé les stratégies nécessaires pour répondre aux besoins régionaux en surmontant la barrière linguistique et en se préparant à un avenir plus diversifié.
Les liaisons aériennes limitées et les prix élevés des liaisons existantes limitent les échanges au sein de la région, a-t-il dit, en faisant remarquer que la question du transport aérien doit être examinée de toute urgence afin de promouvoir le commerce entre les pays membres et de permettre à nos peuples de s'associer à la vision d'une Caraïbe et d'une Amérique latine plus unies. •
source : https://fr.granma.cu/cuba/2022-12-19/toute-lamerique-et-les-caraibes-sappuient-sur-la-force-de-lalba-tcp