17 Oct 2022
La Fédération Syndicale Mondiale exprime sa tristesse et son indignation face à l’accident mortel de la mine de charbon de Bartın Amasra en Turquie qui a coûté la vie à des dizaines de mineurs qui se sont sacrifiés pour le profit.
Selon les informations officielles, 41 ouvriers ont été tués, des dizaines sont blessés et 11 ont été hospitalisés. Ce nouvel homicide sur le lieu de travail a eu lieu 8 ans après le massacre de Soma qui a coûté la vie à 301 mineurs en Turquie. Il semble qu’aucune amélioration n’ait été apportée aux conditions de travail au cours des 8 années qui ont suivi le massacre de Soma.
La mine de charbon où s’est produit l’homicide sur le lieu de travail n’est pas exploitée par le secteur privé ; elle est gérée par l’État lui-même. Ce fait prouve que la cupidité pour plus de profits est plus prioritaire que la vie des travailleurs non seulement du secteur privé mais aussi du secteur public en Turquie. Ainsi; les travailleurs innocents sont sacrifiés pour plus d’exploitation et de profits du capitalisme.
Cet homicide en milieu de travail a été absolument un incident prévisible. Il est indiqué dans un rapport préparé par la Cour des comptes turque en 2019 que le risque d’explosion dans la mine de charbon a augmenté en raison de la profondeur de production de 300 mètres. Malgré cela, aucune précaution n’a été prise et 41 travailleurs ont perdu la vie à cause d’un coup de grisou.
Comme on s’en souvient, après le massacre de Soma, Tayyip Erdoğan, président de la Turquie, a déclaré : « Mourir est dans la nature de ce travail ». Erdoğan a de nouveau utilisé des explications similaires après le massacre professionnel dans les mines de charbon de Bartın qui a entraîné la mort de 41 mineurs. Il a dit : « Nous sommes le peuple qui croit au plan du destin. Comme nous croyons au plan du destin, ces accidents se sont produits, se produisent et se produiront dans le futur ». C’est-à-dire qu’il attribue ces types de délits professionnels au « destin », bien que ces accidents qui entraînent la mort de nombreux travailleurs puissent facilement être évités en prenant de simples mesures de protection. De cette manière, les homicides sur le lieu de travail en Turquie sont naturalisés et présentés comme s’il s’agissait de cas ordinaires. De ce fait, la Turquie a été classée premier pays où le plus de mineurs sont tués dans des crimes professionnels.
L’un des aspects les plus importants de cet accident mortel est la réalité du syndicalisme jaune en Turquie. Les syndicats jaunes qui s’organisent dans les mines ont participé à ces homicides au travail en ignorant le manque de mesures de protection adéquates.
Nos pensées vont aux familles des travailleurs qui ont perdu la vie en essayant de gagner leur vie. La FSM exige la conduite d’une enquête indépendante et la punition des responsables, une indemnisation complète et la mise en œuvre immédiate de mesures de protection adéquates dans toutes les mines et lieux de travail en Turquie. Nous exprimons notre solidarité avec la classe ouvrière de Turquie qui pleure une fois de plus ses enfants.
source : https://www.wftucentral.org/declaration-de-la-fsm-sur-laccident-mortel-de-la-mine-en-turquie/?lang=fr