Auteur : Guillermo Alvarado
Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, dans une position très désavantageuse dans tous les sondages d'intentions de vote pour les élections d'octobre prochain, suscite chaque jour un peu plus le rejet de la population de ce pays d'Amérique du Sud, en raison son comportement erratique.
Sa manœuvre la plus récente et la plus désastreuse a consisté à essayer de faire une "dénonciation mondiale" des présumés préparatifs d'une fraude électorale. Il a affirmé que les machines électroniques pour le dépôt et le comptage des voix sont configurées pour favoriser son rival, Luis Inacio Lula da Silva.
À cette fin, il a convoqué le corps diplomatique étranger accrédité à Brasilia, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu.
Selon le journaliste Eric Nepomuceno, le président a d'abord annoncé la présence de 150 représentants étrangers, puis a réduit ce chiffre à "un peu moins d'une centaine", puis à 50, et quelques heures avant la réunion, il a prédit la présence d'"environ 40".
Le journaliste a ajouté que les ambassadeurs ont été avertis par leurs pays de ne pas corroborer la thèse du coup d'État de Bolsonaro à aucun moment.
Les plus hautes autorités électorales ont rejeté les arguments du président et assuré qu'il n'y avait aucune possibilité de modifier les résultats.
Il est vrai que le locataire du Palais de Planalto s'est une fois de plus ridiculisé, mais il ne faut pas sous-estimer les avertissements qu'il lance quant à ses intentions de ne pas accepter le verdict des urnes, ou d'empêcher qu'elles aient lieu, si cela est possible.
Son comportement ressemble de plus en plus à celui de l'ancien président des États-Unis,Donald Trump. Ce dernier, rappelons-le, se voyant dépassé par la réalité, a fait ce que personne n'aurait imaginé auparavant. Il a mené l'attaque du Capitole pour empêcher la certification des résultats et aurait pu provoquer une grande tragédie.
Fermez les yeux quelques secondes et imaginez ce qui pourrait se passer au Brésil, avec un homme aussi débridé, ou peut-être plus que Trump, aux commandes des forces armées et des milliers de fanatiques d'extrême-droite prêts à tout pour empêcher une victoire de Lula da Silva.
La leçon me semble claire. Bolsonaro avait l'intention d'utiliser le corps diplomatique pour empêcher la communauté internationale de reconnaître les résultats s'ils lui sont défavorables, comme tout semble l'indiquer jusqu'à présent.
Il incombe donc à toutes les nations d'envoyer un message clair au président-candidat, à savoir que toute tentative de briser l'ordre institutionnel et de se cramponner au pouvoir par la force sera immédiatement ignorée.
Bien entendu, c'est le peuple brésilien, qui sera le premier à défendre la vérité et la justice.
source : https://www.radiohc.cu/fr/especiales/comentarios/294182-bolsotrump