Une réunion présidée par le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, a porté sur les stratégies pour la récolte de canne à sucre 2022-2023 et celles à venir, ainsi que les principaux problèmes et défis de la principale agro-industrie nationale
Auteur: René Tamayo León | internet@granma.cu

L'agro-industrie sucrière cubaine possède une grande expérience, ce qui constitue une force pour le bond technologique et organisationnel que nous devons opérer dans ce secteur, car nous ne pouvons pas continuer à faire la même chose alors que les temps ont changé et que la vie nous montre qu'il faut adopter d'autres concepts.
Telle est l'une des prémisses évoquées par le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, lors d'une réunion avec les participants à un atelier de trois jours destiné aux cadres, techniciens industriels et producteurs de canne à sucre.
L'objectif du séminaire, qui a rassemblé plus d'une centaine de spécialistes, était d'analyser les principaux problèmes et défis du secteur. Y ont également participé des universitaires, des scientifiques et d'autres spécialistes liés à ce secteur, dont beaucoup de femmes brillantes.
L'agro-industrie sucrière, a souligné le président Diaz-Canel, dispose « d'une masse de travailleurs et d'ouvriers engagés, avec un sentiment d'appartenance, qui sont convaincus que le secteur peut encore se redresser, et c'est quelque chose qui est entre nos mains, et tout le monde qui cherche cette relance ».
Lors de la récolte 2021-2022, 480 000 tonnes de sucre ont été produites en chiffres ronds ; 36 usines ont broyé un peu plus de six millions de tonnes de canne. Il s'agit de la production la plus faible depuis plus de cent ans. L’entretien du président de la République avec les travailleurs du secteur pour évaluer ces résultats n'était pourtant pas, comme on aurait pu le penser, pour « tourner autour du pot ».
Non sans critiques et autocritiques, tant de la part des dirigeants que des spécialistes, l'atmosphère de la réunion était positive, optimiste, pleine d'espoir, comme c'est le cas en période de changement.

Les dirigeants du pays ont sans doute voulu se concentrer sur ce qui est vraiment important et exaltant : la confiance de la Révolution dans les hommes et les femmes qui travaillent dans une agro-industrie qui fait partie de la culture et de l’identité nationale et qui non seulement sera préservée, mais aussi développée pour occuper la place qui lui revient dans notre économie et dans notre culture, à une époque où la science et l'innovation doivent nous servir de guide.
Non pas la réunion elle-même, mais ce qui a été convenu lors de cette réunion, le consensus qu'elle semble avoir généré de manière définitive (et qui n'a pas été facile à atteindre, car il s'agit d'une transformation radicale d'une tradition séculaire), doit constituer un nouveau jalon dans l'histoire de la production sucrière cubaine.
L'agro-industrie s'engage dans un nouveau modèle de gestion, dans lequel la production exclusive de sucre ne peut plus être le centre de tous les calculs, les stratégies, les efforts, voire la source du revenu principal.
Le sucre ne peut plus être - et ne sera jamais - une fin en soi ; une vision émancipatrice que le chef de l'État défend chaque fois qu'il aborde les questions liées à la production de canne à sucre et qu'il hérite de la pensée la plus authentique de la nation, notamment celle du Commandant en chef Fidel Castro Ruz, lui-même fils d'une éminente et vertueuse famille de producteurs de sucre.
Ce secteur évolue vers un modèle d'entreprise dans lequel la diversification et l'économie circulaire (l'utilisation de toute la canne à sucre - et des terres où elle est cultivée - et de ce qui sort des usines) peuvent lui offrir de quoi augmenter sa rentabilité, dynamiser son développement et garantir la croissance durable du bien-être des personnes et des familles liées à l'industrie, qu'elles soient étatiques, coopératives ou privées.
Le sucre continuera à sortir des usines, mais la stratégie consiste à produire pour satisfaire la consommation nationale (domestique et industrielle) et à exporter une autre partie, plus ou moins importante, en fonction de l'évolution des engagements et du marché.
Aujourd'hui, l'objectif est de produire plus d'alcool, plus de rhum, plus d'électricité, plus de produits dérivés à vendre sur les marchés nationaux et étrangers ; plus de nourriture, plus de tout ce qui peut être fait, et toujours avec une philosophie et un comportement respectueux de la nature.
Il s'agit aussi d'une « autonomie réelle des entreprises, pour que les responsables, leurs conseils d'administration et leurs travailleurs prennent leurs propres décisions et n'aient pas à consulter 'en haut' », a insisté le vice-Premier ministre Jorge Luis Tapia Fonseca, qui a participé à la réunion avec le membre du Bureau politique et vice-président de la République, Salvador Valdés Mesa, et le membre du Secrétariat du Comité central et chef de son Département agroalimentaire, Félix Duarte Ortega.
« Les directeurs des entreprises agro-industrielles sucrières doivent penser comme des hommes d'affaires et développer des idées qui leur permettront d'augmenter leurs revenus », a souligné Tapia Fonseca, afin qui le modèle de gestion de ces entités soit basé sur l'entreprise elle-même, ses responsables et ses travailleurs.
Julio Garcia Pérez, président du Groupe d’entreprises du sucre (AzCuba), a évoqué tout le potentiel offert au secteur par les différentes décisions prises par les dirigeants du pays pour favoriser le secteur des entreprises (avec ses 43 mesures), le secteur agricole (63) et le secteur agro-industriel du sucre lui-même (avec ses 93 mesures).
source : https://fr.granma.cu/cuba/2022-06-27/le-secteur-sucrier-ne-peut-plus-se-resumer-a-la-seule-production-de-sucre