Sous Barack Obama, un accord favorable avait été conclu pour que les joueurs cubains puissent évoluer en MLB sans avoir à se soumettre à de telles conditions injustes et déraisonnables ou être la proie du trafic illicite de personnes. Nous savons tous ce qui s'est passé : Trump l'a réduit en poussière et il reste poussière sous l'administration Biden
Auteur: Oscar Sanchez Serra | internet@granma.cu

Dans le baseball, il existe d'innombrables lancers et des lanceurs d'excellente qualité qui signent de véritables œuvres d’art, tout comme il existe des frappeurs qui parviennent à déchiffrer ces lancers impossibles et à faire lever les gradins lorsque la balle blanche passe au-dessus des barrières. Cuba en a eu, en a et en aura toujours.
Cette Île des Caraïbes, où le baseball est le patrimoine culturel de la nation, ne renie pas la qualité des joueurs qui y sont nés et qui brillent aujourd'hui, par leur talent, dans les Grandes ligues (MLB) des États-Unis ou ailleurs. Ce serait comme se renier. Elle les a formés et appréciés, et a toujours été fière de leurs performances, que ce soient les équipes Industriales de La Havane, Santiago de Cuba, Pinar del Rio ou Villa Clara qui évoluent dans notre Série nationale ou au sein de « l'équipe des quatre lettres », comme on appelle notre équipe nationale. De plus, aujourd'hui, leurs résultats dans la MLB, considérée comme le meilleur championnat du monde, sont très suivis sur internet.
Mais, au-delà de ces lancers et de ces frappes puissantes qui enflamment le cœur des fans de baseball, il en est d'autres qui, dans notre pays, sont sacrés, et l'un d'entre eux voyage à la même vitesse que les balles servies par nos meilleurs lanceurs. C’est cette vertu qui s’appelle dignité.
À Versailles, à Miami – cela ne pouvait pas être ailleurs –, a été créée l'Association des joueurs de baseball professionnels cubains indépendants, ce qui est légitime dans la mesure où chacun est libre de s'unir et de s'organiser autour d'une idée. Ce qui n'est pas légitime du tout, c'est que l'on tente, sous ce nom, d'usurper l'identité d'un pays et la légitimité de son existence sur le plan sportif et institutionnel dans le système des nations. Cette entité a pour but de constituer une équipe cubaine qui représenterait l'équipe nationale de baseball lors d'événements internationaux, notamment la Classique mondiale (World Baseball Classic). Chanteront-ils le sublime couplet « Mourir pour la Patrie, c'est vivre » ?
Une telle équipe serait considérée comme quasiment invincible, d'abord parce qu'elle a été formée à Cuba, où qu'elle joue, et ensuite en raison de sa qualité. Mais les garnitures de cet uniforme sont faites de décorum, de dignité et de fierté, et elles ne reconnaissent pas les concessions. Notre équipe Cuba pourrait perdre tous ses matchs, mais elle est résolue à continuer de se battre.
Il est inacceptable et d'un cynisme tout aussi viscéral que les baseballeurs qui joueraient dans cette équipe aient été contraints de signer une norme juridique du gouvernement des États-Unis, l'Acte de résidence hors de Cuba, du 4 février 2015, dans lequel, par le biais d'une déclaration sous serment, pour pouvoir évoluer dans la mlb, ils acceptaient de signer : je ne vis pas à Cuba, je ne retournerai pas à Cuba, je n'ai aucune relation contractuelle avec Cuba, je n'ai aucune relation avec le gouvernement et le Parti communiste de Cuba. En d'autres termes, ils ont été contraints à un acte de dénaturalisation. Et cela n’est applicable que, là-bas, dans le pays qu'ils veulent maintenant représenter. Effaceront-ils ce que le département du Trésor a légiféré ?
La Classique mondiale, l'événement dans lequel ils aspirent à concrétiser leur intention, est un tournoi de nations, et non de clubs, d'associations ou de franchises, et possède un système structurel régi par la Confédération mondiale de baseball et de softball, dont le président Riccardo Fraccari vient de déclarer à l'émission Bola viva de la télévision cubaine que l'organisation qu'il dirige est la seule reconnue pour le baseball et le softball au niveau international, régie par le code suisse, et que « selon ses statuts, les seules entités habilitées à former une équipe nationale, utiliser ses couleurs, son drapeau, sont les membres de la WBSC, c'est-à-dire les fédérations nationales. Elles seules ont ce droit dans n'importe quel événement de la WBSC ou reconnu par la WBSC ou sanctionné par la WBSC », a-t-il dit.
Sur le plan du baseball, Cuba a maintenu un dialogue franc avec ses ressortissants. Elle a accepté le retour des joueurs qui avaient décidé d'opter pour un autre scénario, et aujourd'hui ils évoluent dans notre tournoi et ont intégré l'équipe nationale Cuba. Cette porte reste ouverte.
Sous Barack Obama, un accord favorable avait été conclu pour que les joueurs cubains puissent évoluer en MLB sans avoir à se soumettre à de telles conditions injustes et déraisonnables ou être la proie du trafic illicite de personnes. Nous savons tous ce qui s'est passé : Trump l'a réduit en poussière et il reste poussière sous l'administration Biden.
Cuba était disposée, et continue de l'être, à discuter, sur un pied d'égalité, avec le gouvernement des États-Unis, mais sans impositions. Dans un climat de fair-play…
source : https://fr.granma.cu/deportes/2022-04-13/notre-equipe-de-baseball-reste-ferme-et-continuera-de-se-battre