Édité par Francisco Rodríguez Aranega
2022-04-24 19:24:31
Par: Guillermo Alvarado
‘Tuer le messager’ est une phrase qui est née de la coutume des rois ou de généraux de l’Antiquité consistant à punir et même à exécuter le porteur de mauvaises nouvelles. Actuellement, lorsque certaines autorités sont en colère en raison de la publication de nouvelles désagréables ou inopportunes de la part d’un média ou d’un journaliste, cette vieille coutume est appliquée.
C’est également le titre d’un film réalisé en 2014 sur la vie du journaliste états-unien Gary Webb, qui a fait l’objet d’une persécution acharnée après avoir révélé une opération de la CIA. C’était ni plus ni moins une opération de trafic de cocaïne pour acheter des armes destinées aux contrerévolutionnaires nicaraguayens.
Après avoir été renvoyé et discrédité par le système, le corps de Gary Webb a été retrouvé avec deux balles dans la tête. Un médecin légiste a conclu à un suicide. Il est ainsi devenu probablement la première personne dans l’histoire qui, pour se priver de la vie, tire deux fois sur son crâne.
L’empire n’aime pas les mauvaises nouvelles, surtout celles qui révèlent ses affaires les plus sales et bien sûr qu’il déteste ceux qui osent rendre publiques ce type d’affaires.
À présent, nous assistons à un nouvel épisode lorsque la justice britannique, toujours serviable et complaisante avec les desseins de Washington, a autorisé l’extradition vers les États-Unis du journaliste australien Julian Assange, fondateur du portail ‘Wikileaks’.
Comme tout le monde connaît, le site a publié en 2010 plus de 700 mille documents, des vidéos et des courriels électroniques qui ont révélé les méthodes utilisées par la première puissance pour imposer son hégémonie, par tous les moyens.
Il y a des images d’un groupe de civiles, y compris deux journalistes espagnols, tués en Irak par un hélicoptère de combat du Pentagone, ainsi que d’autres atrocités perpétrées en Afghanistan.
Un complot a été immédiatement articulé pour tuer le messager, c’est-à-dire, Julian Assange, qui a été tout d’abord accusé de viol en Suède, ce qui l’a conduit à se réfugier à l’ambassade de l’Equateur à Londres, sous la protection du président de l’époque Rafael Correa.
Dans un acte de soumission abjecte, Lenin Moreno, le successeur de Rafael Correa, l’a remis à la police britannique. Bien que la Suède ait retiré sa plainte, Julian Assange n’a pas été libéré puisque les États-Unis exigent son extradition afin de le poursuivre pour espionnage et piratage informatique.
Wikileaks n’a rien inventé, n’a pas menti, personne ne peut nier ce que les documents publiés montrent. Il a plutôt fait usage de sa liberté d’expression, dont Washington se vante tant, lorsque cela lui convient, bien sûr.
Si Julian Assange est jugé il risque une peine de 170 ans de prison, c’est-à-dire de prison à vie, pour parler plus exactement. Cela, s’il ne subit pas le même sort que Gary Webb. On pourrait alors se poser la question: Liberté d’expression aux États-Unis? Pas du tout vrai.
source : https://www.radiohc.cu/fr/especiales/comentarios/292825-liberte-dexpression-aux-etats-unis