Édité par Francisco Rodríguez Aranega
2022-04-07 00:33:19
Auteur: Guillermo Alvarado
Une fois de plus, les eaux de la Méditerranée, la «Mare Nostrum» de l'Empire romain, ont servi de tombeau à un groupe de migrants africains. Ils étaient partis la semaine passée des côtes libyennes, à la recherche d'une vie meilleure, et ils ont trouvé une mort atroce.
Leur bateau de fortune transportait une centaine de personnes. Quatre seulement ont survécu et ont été secourues le week-end dernier par un tanker. Les causes du naufrage, l'un des plus graves survenus à ce jour en 2022, sont encore inconnues.
Selon l'OIM, Organisation Internationale pour les Migrations, pas moins de 33 700 migrants ont péri en mer voulant gagner les côtes européennes au cours des 17 dernières années.
Il s'agit d'êtres humains qui fuient les conflits armés en Éthiopie, en Syrie, au Mali, au Soudan, en Irak et même en Afghanistan. Contrairement à ce que les medias ont montré ces dernières semaines, ces personnes ne sont les bienvenues nulle part, et leurs enfants ne sont pas embrassés par le Président d'une quelconque puissance.
Nous parlons seulement de ceux qui parviennent à atteindre les côtes africaines et à monter dans un bateau bravant les vagues, mais personne ne sait combien d'autres ont péri dans le trajet depuis le départ de leurs maisons.
À cela s'ajoute la traversée dangereuse que beaucoup doivent effectuer à travers le territoire libyen, envahi par toutes sortes de gangs, y compris des trafiquants d'êtres humains. Dans ce territoire, il y a une absence totale d'institutions, suite aux bombardements de l'OTAN, un crime dont personne n'a été tenu responsable.
Pour beaucoup de migrants, le voyage s'arrête là, victimes de la traite des êtres humains ou de l'exploitation sexuelle, ou ils ont simplement réduits à l'esclavage, dont le marché semble renaître les moments les plus sombres du Moyen Âge.
Ce n'est pas pour rien que le directeur général de l'OIM, William Lacy Swing, a prévenu il y a quelque temps qu'il ne suffisait pas de donner des statistiques sur cette tragédie, mais qu'il faut agir pour mettre fin aux décès, ce qui implique un engagement de toutes les parties.
L'Europe ne peut détourner le regard de la réalité: la pauvreté et les conflits en Afrique sont la séquelle d'un passé colonial. Le colonialisme a fait la richesse de nombreux pays du Vieux continent, ainsi que le surgissement de la traite dégradante des esclaves, pour laquelle certains pays se sont excusés, mais à ce jour, aucun n'a eu réparation.
La misère et la violence sont les motivations de beaucoup de personnes aspirant à une vie meilleure, ou parfois simplement une vie. Il faudra trouver une solution à cela, et le cœur du problème sera résolu.
source : https://www.radiohc.cu/fr/especiales/comentarios/291294-des-statistiques-tenebreuses