Édité par Reynaldo Henquen
2022-03-23 16:05:20
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Auteur : María Josefina Arce
Une semaine après leur tenue, les élections législatives sont toujours au centre de l'attention en Colombie. Des allégations de vol de voix au Pacte Historique, coalition électorale rassemblant les forces de gauche, des déclarations inquiétantes de l'ancien président Álvaro Uribe et des sièges au Sénat occupés par des auteurs du conflit armé et des partis traditionnels ont façonné le panorama de la nation sud-américaine ces derniers jours.
Le Pacte Historique avait dénoncé le fait qu'il s'était vu voler des centaines de milliers de voix, qui auraient valu un plus grand nombre de sièges au Congrès à cette coalition de gauche.
Dans plus de 29 000 bureaux de vote, aucune voix n’a été enregistrée pour le Pacte Historique. Cette manouvre était clairement préméditée, car d’après les sondages, les représentants de cette coalition se sont avérés favoris dans les intentions de vote.
Au final, le Pacte Historique a réussi à récupérer quelque 500 000 voix augmentant ainsi, comme prévu, sa présence au sein de l'organe législatif, comme en témoigne le décompte officiel du Sénat publié à la fin de la semaine dernière.
Un résultat qui n'a pas plu à la droite, qui a immédiatement intensifié ses attaques. Les déclarations d'Uribe sont inquiétantes face à la progression de la coalition des forces alternatives, progressistes et de gauche et à la défaite de son parti au pouvoir, le Centre Démocratique, lors des élections du 13 mars.
L'ancien président, fondateur du Centre Démocratique, a déclaré que les résultats étaient inacceptables et a qualifié d'illégitime le nouveau Congrès bicaméral, qui, selon lui, ne sera pas reconnu par les citoyens. Ces déclarations ont été interprétées par beaucoup comme un appel à un coup d'État.
Il a également tenté de susciter un état d'esprit contre le Pacte Historique, en le liant, sans aucune preuve, au trafic de drogue.
Les élections du 13 ont été également marquées par le manque de garanties pour ceux qui ont accédé aux 16 sièges de la paix au Sénat. Cela était prévu dans l'accord de paix signé à La Havane en 2016 entre le gouvernement du président de l'époque, Juan Manuel Santos, et l'ancienne guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple.
En fait, ces sièges sont destinés aux victimes du conflit armé, mais il y a des plaintes concernant plusieurs aspirants accédant à ces sièges, placés par les partis traditionnels
Selon certaines informations, le fils d'un paramilitaire bien connu, qui représentera désormais paradoxalement les victimes de la Sierra Nevada de Santa Marta et de la Serranía del Perijá, dans le nord de la Colombie, a également réussi à entrer au Congrès.
La droite prépare le terrain, elle ne reconnaît pas le vote de sanction des citoyens, fatigués de l’accentuation des inégalités et de la violence qui connait le pays, avec de nouvelles victimes et un grand nombre de personnes déplacées de leurs maisons, étant donné le manque de volonté du gouvernement du président Iván Duque d'appliquer l'accord de paix.
La sonnette d'alarme retentit en Colombie, car l'oligarchie ne baisse pas les bras, surtout lorsque le favori pour les élections générales du 29 mai est Gustavo Petro, candidat du Pacte Historique, précisément le grand vainqueur des élections législatives.
source : https://www.radiohc.cu/fr/especiales/comentarios/289995-les-manoeuvres-de-la-droite-en-colombie