Déclaration du COSATU sur les droits de l'homme
Le 21 mars 2022
Note spéciale : Joyeux 36e anniversaire au COSATU. Formé en décembre 1985
21 mars 2022
Le Congress of South African Trade Unions se joint à tous les Sud-Africains pour se souvenir et honorer la mémoire des martyrs de Sharpeville dont l'engagement, la bravoure et l'abnégation nous ont permis d'obtenir les droits de l'homme dont nous jouissons aujourd'hui.
Nous n'oublierons jamais les 69 héros et héroïnes qui ont été tués à Sharpeville le 21 mars 1960 dans leur quête pour libérer l'Afrique du Sud des chaînes de l'apartheid. Ils ont dénoncé la dictature maléfique de l'apartheid et rallié la communauté internationale à la lutte pour son démantèlement.
En cette Journée des droits de l'homme, la nation doit réfléchir à la situation critique de ceux qui sont toujours privés de ces droits. Malgré les progrès réalisés au cours des 28 dernières années, les niveaux élevés de chômage, de pauvreté et d'inégalité ne sont toujours pas résolus, et ces problèmes touchent les Noirs en général et les Africains en particulier.
Des millions de Sud-Africains n'ont toujours pas de terre et se retrouvent piégés dans des bidonvilles tentaculaires, hantés par le spectre de maladies et de décès évitables.
L'exploitation est toujours aussi grave, les droits des travailleurs et les droits de l'homme étant violés en toute impunité. Cela est encore plus vrai pour les femmes, les travailleurs sociaux, les employés de maison et les ressortissants étrangers, qui constituent la plus grande partie des sections vulnérables de la main-d'œuvre.
Les travailleurs domestiques, en particulier, restent en dehors du droit du travail sud-africain et de sa protection. Il ne suffit pas que l'Afrique du Sud ait adopté la Convention sur les travailleurs domestiques de l'Organisation internationale du travail (OIT), il faut que des mesures plus délibérées soient prises pour mettre en œuvre cette convention.
La Fédération exhorte la Commission des droits de l'homme à faire davantage pour protéger ces travailleurs. Les lois ne doivent pas se contenter d'être belles sur le papier ; elles doivent être appliquées de manière cohérente et conduire à de réelles améliorations dans la vie de la majorité de nos concitoyens.
En raison des coupes budgétaires, le ministère du Travail et d'autres institutions du marché du travail ont du mal à remplir leur mandat, qui est de faire respecter les droits des travailleurs.
Le ministère doit recevoir plus de ressources pour employer des inspecteurs du travail. La CCMA doit être dotée de ressources suffisantes pour contribuer à la protection des droits des travailleurs.
L'Afrique du Sud est louée pour sa Constitution progressiste centrée sur les droits de l'homme. Pourtant, les pauvres ne bénéficient pas encore pleinement de ces droits.
Plus de 2000 écoles disposent encore de latrines à fosse. Des milliers d'élèves doivent apprendre sous les arbres ou dans des salles de classe surchargées. Des milliers de patients doivent faire la queue pendant des heures dans les hôpitaux publics car ils ne peuvent pas se payer des soins privés. Des millions de personnes vivent dans des zones informelles sordides ou dorment dans la rue sans eau, sans installations sanitaires, sans électricité et sans dignité.
Des centaines de milliers d'ouvriers agricoles risquent de perdre leur maison lorsqu'ils sont licenciés ou renvoyés. Des millions de jeunes ne peuvent pas trouver d'emploi, encore moins un emploi décent, dans une économie où le taux de chômage est de 46% et celui des jeunes de 75%.
Des millions d'enfants, de femmes, de personnes âgées et de personnes handicapées sont victimes d'horribles crimes violents dans une nation citée comme la plus inégalitaire par la Banque mondiale et où la population augmente mais où les effectifs des SAPS diminuent.
Il est temps que le gouvernement prenne au sérieux ces véritables violations des droits de l'homme. Le public attend des actions, pas des slogans, et encore moins la commercialisation de la Journée des droits de l'homme.
Publié par COSATU
Sizwe Pamla (Porte-parole national du Cosatu)
Tél : 011 339 4911
Fax : 011 339 5080
Cellulaire : 060 975 6794
source : http://mediadon.co.za/2022/03/21/cosatu-human-rights-statement/