Édité par Francisco Rodríguez Aranega
2021-11-03 09:55:38
Par Guillermo Alvarado
Ivan Duque espérait le dégel avec Washington après avoir misé sa chemise sur la victoire de Trump aux élections de novembre 2020.
Un très vieux dicton populaire, très juste comme presque tous les autres, dit qu'en politique, il n'y a pas de repas gratuit. Après avoir misé sa chemise sur la victoire de Donald Trump aux élections des États-Unis, Ivan Duque a reçu un grand froid de la part de la Maison Blanche. Au point où il n'a pas pu rencontrer le président Joseph Biden.
Les peines de Duque ont été quelque peu allégées par la récente visite éclair du secrétaire d'État, Antony Blinken, même si ce dernier ne s’est pas fait l'écho du sujet favori du président colombien: l'agression constante contre la Révolution bolivarienne au Venezuela.
Le politologue Ociel Alí Lopez a vu juste dans un article publié sur le site de Sputnik. «Ce n'est pas que Washington ait changé son discours contre le président Nicolás Maduro, mais plutôt que les priorités de la réunion étaient différentes».
D’abord, Washington s’emploie en ce moment à tenter d’endiguer les vagues de migrants, dont beaucoup proviennent du sud du continent; ensuite, il y a la question des stupéfiants. Il ne faut pas oublier que la Colombie est le principal producteur et exportateur latino-américain de cocaïne et enfin, il y la question des droits de l'homme.
Ivan Duque aurait vu un bon signe pour le dégel des relations avec Washington dans la visite d’Antony Blinquen à Bogota? En retour il a dû l'entendre dire qu'il était temps de rendre des comptes pour les graves violations commises lors de la répression des récentes manifestations, ainsi que pour la stagnation des accords de paix.
Washington se soucie des civils colombiens tués presque chaque jour? Il ne faut pas y croire. Tout semble indiquer que c'est une question de forme et que les États-Unis ont intérêt à continuer à projeter une fausse image de défenseur des garanties individuelles et collectives.
Et s'il n'y a pas de repas gratuit en politique, il n'y a généralement pas de coïncidences non plus.
Quelques heures après la visite du haut fonctionnaire des États-Unis à Bogota, les autorités colombiennes ont annoncé la capture du baron de la drogue le plus recherché depuis des mois, Dairo Antonio Usuga, alias Otoniel, chef du cartel du Golfe. Il faut croire au hasard?
Ivan Duque a annoncé la nouvelle à grand fracas. Pourtant plusieurs experts s’accordent à prévenir que cette arrestation ne va pas changer ce sombre négoce, pas plus que la mort de Pablo Escobar ou la chute de Chapo Guzman au Mexique.
Il s'agit en tout cas de coups pour l'effet, car le trafic de drogue est une entreprise transnationale, structurée dans le meilleur style capitaliste où les têtes changent, mais le corps reste le même.
On se demande légitimement que peut attendre le président Duque de ce mouvement sur l’échiquier dans cette partie avec Washington.
source : https://www.radiohc.cu/fr/especiales/comentarios/275921-donnant-donnant