Prisonniers d’opinion en Côte d’Ivoire : Un obstacle à la réconciliation nationale - Par Pierre Laurent / 22 avril 2021
Question écrite n° 22486
M. Pierre Laurent attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, sur les prisonniers d’opinion en Côte d’Ivoire.
Depuis l’accession au pouvoir de l’actuel chef de l’État ivoirien en 2011 des milliers d’Ivoiriens ont connu en raison de leurs opinion, à un moment donné ou à un autre, des privations de liberté et des graves voire meurtrières violences. Les mobilisations démocratiques du peuple ivoirien ont permis de ramener jusqu’en juillet 2020 le chiffre de ce type de détenus à 58, tous en lien avec les conséquences au long cours de la crise postélectorale de 2011. Depuis l’annonce de l’actuel chef de l’État ivoirien en août 2020 de vouloir briguer un troisième mandat en contradiction avec la constitution, le chiffre des prisonniers d’opinion a augmenté de 412. Cette hausse résulte surtout de la répression implacable par le pouvoir de ceux qui manifestaient contre le troisième mandat inconstitutionnel. Cette répression s’était en effet traduite par des arrestations, des séquestrations, des violences et des tirs à balles réelles qui se sont soldés par près d’une centaine de morts dont six rien que le lundi 9 novembre 2020. La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, avait en novembre 2020 exprimé de vives préoccupations à ce sujet.
Si depuis cette date une certaine baisse de tension dans ce pays peut être relevée, force est de constater la persistance de l’existence de 375 prisonniers d’opinion, dont 325 liés à l’affaire du troisième mandat inconstitutionnel. Cette situation apparaît aux yeux de plus en plus d’Ivoiriens comme préjudiciable à une réconciliation nationale et un facteur de blocage pour le retour de tous les exilés.
Il lui demande si la France compte agir en appui aux demandes de libération exprimées par de plus en plus d’Ivoiriens de ces prisonniers d’opinion et de retour des exilés. Il est à relever concernant les exilés que l’article 22 de la constitution ivoirienne stipule qu’aucun Ivoirien ne peut être contraint à l’exil.
source : https://senateurscrce.fr/activite-des-senateurs/les-questions-au-gouvernement/les-questions-ecrites/article/un-obstacle-a-la-reconciliation-nationale