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Parti communiste de Turquie : Non à l'agression de l'OTAN !
4/5/21 2:23 PM

 

DÉCLARATION


Le danger de guerre augmente

Non à l'agression de l'OTAN !

1- La militarisation autour de la Mer Noire, de l'Ukraine et de la région baltique est inquiétante. Les forces liées à l'OTAN effectuent des déploiements plus importants dans l'Est de l'Ukraine. Les forces navales de l'OTAN effectuent à plusieurs reprises des exercices conjoints dans la région de la mer Noire. Les tensions concernant la péninsule de Crimée sont également en hausse. Le projet Nord Stream 2 fait l'objet d'un conflit sans fin, avec des menaces physiques contre la poursuite du gazoduc. Tout cela doit être lu comme l'accumulation de poudre à canon dans les armes à feu, qui finira par exploser.

2- La bourgeoisie turque a fait partie de cette militarisation, à travers l'exportation de drones et d'autres armes militaires vers l'Ukraine. L'exportation militaire ne peut pas être considérée uniquement comme un acte économique, c'est aussi un acte politique. Rappelons qu'un phénomène similaire a été observé lors de la crise dans la région du Caucase, lorsque l'AKP a soutenu les forces azéries avec ses exportations militaires.

Ces dernières années, l'AKP a suivi une politique étrangère quotidienne et tactique, évaluant chaque jour la corrélation des forces et effectuant des manœuvres en conséquence. Cela s'est traduit dans certains cas par un rapprochement avec l'axe Russie-Chine-Iran ou par des conflits superficiels avec l'UE et les États-Unis sur les questions de la Méditerranée orientale, de Chypre et de la Libye. Néanmoins, le gouvernement AKP a été un gouvernement pro-occidental et pro-américain depuis le début, représentant un continuum dans les tendances collaboratives de la bourgeoisie turque en tant qu'avant-poste de l'impérialisme dans la région.

Alors que les cercles libéraux et l'opposition bourgeoise s'attendent à quelques sanctions pour la violation des soi-disant "valeurs démocratiques", ou au moins à une certaine perturbation des relations américano-turques après que le meilleur ami d'Erdoğan, Trump, ait quitté son mandat, la réalité est tout autre. Ni Biden n'apportera une quelconque forme de démocratie où que ce soit dans le monde, ni sa présidence ne marquera un changement radical dans la politique étrangère des États-Unis. Erdoğan attend un "coup de fil" de Biden et donne des signes d'une plus grande servitude, tant pour les objectifs des États-Unis que pour ceux de l'UE dans la région. Cela est nécessaire également en raison de la dure crise économique à laquelle la Turquie est confrontée depuis 2018, de l'absence de toute ressource pour surmonter le préjudice de l'économie et d'une énorme dette extérieure de plusieurs milliards de dollars. La zone de manœuvre d'Erdoğan se réduit. Il en va de même pour les États-Unis et la Russie, compte tenu des problèmes intérieurs et du mécontentement des populations dans ces pays également. Tout cela rapproche le danger d'un conflit chaud.

3- Un débat récent lancé par le gouvernement AKP concerne la Convention de Montreux concernant le régime des détroits, du Bosphore et des Dardanelles. La Convention, qui a été signée en 1936, garantit le libre passage des navires civils en temps de paix, et restreint le passage des navires de guerre n'appartenant pas aux Etats de la Mer Noire.  Depuis son entrée en vigueur, la convention a contribué à maintenir la paix dans la région de la mer Noire, car les forces navales impérialistes avaient un accès limité à cette mer.  De ce fait, elle a été considérée comme excédentaire par les puissances impérialistes. Le gouvernement turc est apparemment en train d'évaluer la possibilité de se retirer de cette convention, ou de l'annuler, pour des raisons de profit et aussi pour exprimer un plus grand engagement envers l'OTAN, les États-Unis et l'UE.

Une alternative possible est le projet de Canal Istanbul, un canal parallèle au Bosphore, qui reliera la mer Noire et la mer de Marmara. Malgré les larges protestations de la population, des militants écologistes, des urbanistes et des scientifiques, le gouvernement prévoit de commencer la construction dans le courant de l'année. Il préparera le terrain pour que les forces maritimes impérialistes puissent contourner le Bosphore et donc la Convention de Montreux, tandis que les terres autour du canal deviendront également louables. Le capital qatari a déjà pris des mesures pour acheter des terrains autour de la zone du canal. L'un ou l'autre de ces développements possibles ne fera que servir les intentions de l'impérialisme et augmenter le risque de guerre dans la région.   

4- La bourgeoisie turque, qui a bénéficié même d'une condition aussi fatale que la pandémie, ne s'empêchera pas de profiter d'une guerre. La position du gouvernement Erdoğan chez notre voisin syrien, dix ans après le déclenchement de l'intervention impérialiste contre la souveraineté de la Syrie, le prouve suffisamment. La guerre signifierait une plus grande hystérie nationaliste, une plus grande réduction des dépenses publiques, la répression de la lutte de la classe ouvrière et plus de profits pour les monopoles capitalistes. Inévitablement, la guerre signifierait l'humiliation et la perte de vies de travailleurs.

5- Nous déclarons que nous sommes entièrement contre les engagements pro-USA, pro-OTAN du gouvernement Erdoğan. Le TKP ne participera jamais à une discussion, même avec les forces d'opposition, qui contribue à la recherche du profit des capitalistes, par le biais de la politique ou par le biais des armes. Nous continuerons à organiser les travailleurs de Turquie, à mettre en garde contre le danger croissant et à faire tous les efforts possibles pour contrer ces développements, contrer l'attaque de l'impérialisme contre les peuples, en levant la bannière de l'internationalisme.

source : https://www.solidnet.org/article/CP-of-Turkey-No-to-NATO-aggression/

Tag(s) : #TKP, #Turquie, #Communiste, #OTAN

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