Parti communiste du Mexique : Viva La Comuna de Paris !
3/18/21 9:13 AM
La Commune de Paris, le premier assaut du ciel.
Pour son héroïsme, ses leçons politiques, sa répercussion internationale, sa manifestation du cours révolutionnaire de la classe ouvrière et sa validité historique par rapport à la lutte pour l'émancipation du prolétariat, la Commune de Paris, qui a écrit la première page de l'histoire de la prise du pouvoir par la classe ouvrière dans le monde, représente un enseignement fondamental pour le prolétariat et le mouvement communiste international. Le 18 mars de cette année marque le 150e anniversaire de son irruption héroïque, et il existe de nombreuses leçons que la classe ouvrière peut continuer à tirer de cet assaut du ciel par le prolétariat parisien, c'est pourquoi le Parti communiste du Mexique présente un ensemble de réflexions sur le sujet :
1.- La Commune de Paris a représenté le premier gouvernement de la classe ouvrière au niveau mondial. Karl Marx y faisait référence, dans le feu de l'orientation et de la solidarité les plus étendues à travers l'Association internationale des travailleurs ( AIT ), comme " la forme politique enfin découverte pour réaliser en son sein l'émancipation économique du travail ". La Commune a mis de côté la soumission, la conciliation et le respect traditionnels de l'autorité des dirigeants en transgressant le monopole du gouvernement entre les mains des représentants de l'exploitation et de l'oppression. C'était aussi un gouvernement international, dans le sens où il exprimait les intérêts généraux de la classe ouvrière et dans le sens où il s'opposait aux agressions nationales contre les peuples.
2 - La Commune a reconnu que la classe ouvrière, en devenant la classe dirigeante, ne peut pas gouverner avec la vieille machine étatique, militaire-bureaucratique, et qu'elle doit entreprendre de l'anéantir. Cette expérience historique, qui a alimenté et enrichi la conception scientifique du marxisme. La Commune met en place la Dictature du Prolétariat : elle balaie toute la machine étatique, supprime l'armée de métier et la police et la remplace par le peuple en armes, installe l'élection de tous ses nouveaux fonctionnaires sous le salaire maximum d'un ouvrier et ajoute le principe de la révocabilité, ce qui en fait un organe exécutif et législatif à la fois. C'est cette dernière qui distingue le pouvoir des travailleurs.
La Commune de Paris, avec ses presque deux mois d'existence, et l'assaut uni des classes dominantes de France et d'Allemagne qui l'ont baignée de sang, a mis sous les yeux du peuple le véritable caractère de la démocratie bourgeoise, qui est en réalité la dictature d'une classe sur une autre : celle de la bourgeoisie sur le prolétariat et l'ensemble des exploités et des opprimés.
La Commune de Paris, une fois au pouvoir, a pris en peu de temps d'autres mesures importantes : elle a séparé l'État de l'Église et a exproprié les propriétés de cette dernière. Il abolit la subvention gouvernementale au culte religieux et annule la rétribution économique que l'État accordait, jusqu'à ce moment, aux prêtres. Elle a reconnu le caractère laïc, gratuit et massif de l'enseignement public. Elle a supprimé le travail de nuit pour certains secteurs de travailleurs, notamment les boulangers. Il décrète la remise de toutes les usines et ateliers abandonnés ou paralysés aux coopératives ouvrières afin de relancer la production et, à partir de là, d'unifier les producteurs sociaux dans une organisation nationale pour une nouvelle économie. Il a interdit la prostitution. Elle a annulé les dettes des travailleurs et interdit la spéculation sur leurs conditions de vie. Elle permettait aux sans-abri d'occuper des logements vides et interdisait l'expulsion des locataires incapables de payer leur loyer. Il a établi un mécanisme pour reproduire à l'échelle nationale la forme gouvernementale de la Commune comme forme nationale du pouvoir prolétarien.
La Commune a avancé que la seule alternative pour les travailleurs et les couches populaires est la dictature du prolétariat. En un clin d'œil, elle a montré que ses décrets établissaient des réformes contre lesquelles la démocratie bourgeoise, sous sa forme de République ou d'Empire, était un obstacle et que la bourgeoisie ne peut les réaliser parce qu'elles sont antagonistes à son intérêt de classe. Seule la dictature du prolétariat peut résoudre favorablement ces problèmes sociaux, qui concernent le prolétariat et les secteurs populaires, et qui, jusqu'à aujourd'hui, sont conceptualisés comme étant de caractère bourgeois-démocratique.
" En réalité, l'État n'est rien de plus qu'une machine à opprimer une classe par une autre, dans la république démocratique comme sous la monarchie ; et au mieux, un mal qui se transmet héréditairement au prolétariat triomphant dans sa lutte pour la domination de classe " (Friedrich Engels, Introduction à l'édition allemande de La Guerre civile en France, 1891). Cette vénération de l'État, des personnages qui le dirigent sous l'un ou l'autre discours bourgeois (État providence, protectionnisme, austérité, progressisme, " gouvernement du peuple ", etc.) est le coin que l'opportunisme serre pour sauvegarder le mode de production capitaliste, pour mettre son expression politique au diapason des objectifs des monopoles dans le cadre de la crise ou de la guerre impérialiste, et qui est une véritable prison pour le prolétariat dans les confins de la lutte inter-bourgeoise.
5.- Contrairement aux pratiques qui distinguent aujourd'hui toutes les variantes de la domination bourgeoise, la Commune ne s'est pas montrée comme un organe infaillible et a fait connaître les échecs et les erreurs qu'elle a pu déceler en tant que pouvoir ouvrier.
La Commune de Paris était plongée dans un ensemble de contradictions. L'une d'entre elles était la prédominance ou la proximité de tendances hostiles ou étrangères au prolétariat (blanquisme, proudhonisme ou bakouninisme). Malgré cela, la Commune a triomphé comme un signe de l'émancipation sociale de la classe ouvrière et comme une forme historique de la dictature du prolétariat. Mais les mêmes difficultés, hésitations et erreurs de la Commune soulignent l'importance de l'élément idéologique révolutionnaire, du Parti révolutionnaire de la classe ouvrière en tant qu'avant-garde de la classe ouvrière. De telle sorte que le mouvement de la classe ouvrière peut être fusionné avec la notion de l'incompatibilité de ses intérêts et de ceux de la bourgeoisie, de l'indépendance de ses actions par rapport à la bourgeoisie en tant que classe hostile aux travailleurs, de la perte de la foi que la bourgeoisie mène la recherche positive d'objectifs communs à toutes les classes sociales et secteurs de la même.
7. - Le Parti communiste du Mexique, engagé dans la tâche commune de contribuer à l'élaboration d'une stratégie révolutionnaire unifiée dans le mouvement communiste international, développe un travail idéologique qui, sur tous les fronts, mène à l'indépendance politique de la classe ouvrière et à la réaffirmation du Parti communiste sur la voie du socialisme-communisme, la socialisation des moyens de production, la planification centralisée et scientifique de l'économie et le pouvoir ouvrier, souligne la validité de l'exemple, des succès et des échecs, de la Commune de Paris et des leçons qui en découlent en ce qui concerne la lutte actuelle pour la dictature du prolétariat et le renversement du capitalisme.
Il est vrai que la Commune a été vaincue, que les Communards ont été fusillés, 40.000 Parisiens prolétaires assassinés par la contre-révolution, 45.000 arrêtés, mais elle a créé un précédent vital pour la route du prolétariat mondial, de sa théorie et de sa pratique révolutionnaires pour faire naître le monde nouveau, avec d'autres assauts sur le ciel, jusqu'à la victoire finale.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
Le 7ème Plénum du Comité Central du Parti Communiste du Mexique
source : https://www.solidnet.org/article/CP-of-Mexico-Viva-La-Comuna-de-Paris/