Salut à toutes et tous,
On fête les 150 ans de La Commune depuis ce 18 mars, qui marque le début du soulèvement... ça ne vous a probablement pas échappé ! Mais que fête-t-on au juste ? Le massacre des Communards ? La déportation des survivants ? La défaite programmée de la semaine sanglante ayant écrasé la révolte pour longtemps ? La Commune est toujours un enjeu pour notre temps. Mais La Commune a engendré des expériences qui ont révélé une grande créativité collective émanant d'un peuple trahi et plein d'entrain, avec un rôle très actif des femmes, des idées modernes d'émancipation souvent enfouies sous les cadavres... Le romantisme du sacrifice et la gloire aux martyrs, aussi héroïques soient-ils, n'a pas tellement d'autre conséquence que de consacrer l'écrasement attendu d'une telle insurrection et de finalement servir ce qui en a motivé la repression : Ne pas leur laisser penser qu'on peut s'opposer. Mais ce que La Commune recèle, en très peu de temps, c'est une somme d'expériences riches d'enseignements, des leçons de l'histoire qui peuvent être utiles aujourd'hui et dont le récit a toujours été depuis un enjeu politique, une bataille mémorielle faite de symboles qui montrent la fragile République Française... Et pour ne pas passer à côté de ces enjeux, il faut entrer dans le détail, dans la complexité des choses, dans ce qui a raté aussi, sans complaisance ni pessimisme décourageant... Et c'est notre bon vieux Henri Guillemin qui nous a donné les clefs pour entrer dans cette histoire avec lucidité, c'était il y a près de 50 ans. Ce que raconte l'historien, et qu'on oublie régulièrement, ce sont les manoeuvres des "honnêtes gens" comme il appelait, ironiquement, cette alliance des royalistes et de cette grande bourgeoisie financière et industrielle qui a trahi la France pour préserver lses privilèges. Ces traîtres qui ont préféré offrir la défaite à l'Allemagne plutôt que de laisser revenir les espoirs de liberté, d'égalité, de fraternité, s'étaient réfugiés à Versailles... Versailles, ce lieu hautement symbolique dont le président Macron se sent intimement proche, s'y étant rendu officiellement quatre fois dès la première année de son mandat. Étrange héritage revendiqué qui confime notre curiosité constante pour ces choses du passé qui éclairent notre présent et devraient nous éveiller parfois.
"Ceux qui tiennent la matraque exigent l'amnésie historique"
(Noam Chomsky, dans une variante de la formule de George Orwell)
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