Le «Plan Colombie», signé en 2000 par le président étasunien, William Clinton, et son homologue colombien, Andrés Pastrana, a échoué. Une commission législative a certifié l’échec du programme qui avait pour objectif supposé de lutter contre le trafic de drogue et de rétablir la sécurité.
Vingt ans après son lancement, ce projet a coûté 10 milliards de dollars aux contribuables nord-américains. Pourtant, il n'a pas réussi à arrêter la culture, la production et le transfert de drogues, a constaté un groupe technique nommé par la Chambre des Représentants en 2017.
Le Plan Colombie n'a pas non plus réussi à améliorer les niveaux de sécurité publique, surtout après la signature des accords de paix en 2016 entre le gouvernement de Juan Manuel Santos et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie - Armée du Peuple.
Au contraire, les assassinats sélectifs de défenseurs de l'environnement, de militants des droits de l'homme et d'anciens combattants se sont multipliés ces derniers mois. Les massacres et las assassinats ont lieu presque quotidiennement, sans que la police et la justice ne fassent rien pour les arrêter.
Même la pression internationale n'a pas réussi à faire réagir l'actuel président Ivan Duque à ce carnage sans fin.
Bien que la Commission législative nord-américaine ne le mentionne pas, le Plan Colombie a eu pour résultat d'accroître la présence des troupes du Pentagone en territoire colombien.
Washington a réussi à installer sept bases militaires dans ce pays, réparties stratégiquement pour atteindre des objectifs situés dans tout le sud du continent, en particulier dans le Venezuela voisin.
Cette occupation n'est pas un hasard, surtout si l'on tient compte du fait que la Colombie possède d'énormes ressources naturelles qui font l'objet de la convoitise des transnationales nord-américaines.
Ce que Washington cherche réellement, au-delà même de la lutte contre le trafic de drogue, c'est à mettre la main sur d'importants gisements de pétrole, d'or, de pierres précieuses et de matières premières stratégiques qui garantiront le fonctionnement de son industrie manufacturière.
En transformant la Colombie en une sorte de porte-avions sec, la puissance du Nord entend surveiller son hégémonie régionale à partir de là et harceler les gouvernements progressistes qui ne se plient pas à ses diktats.
Ainsi, la lutte contre le trafic de drogue, le redressement institutionnel et sécuritaire de ce pays d'Amérique du Sud ne sont qu'un écran pour cacher une stratégie de domination régionale et maintenir la doctrine Monroe vivante par d'autres moyens.
Édité par Francisco Rodríguez Aranega
source : http://www.radiohc.cu/fr/especiales/comentarios/241641-un-echec-annonce