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Jeudi 10 décembre 2020
Le projet du gouvernement polonais d'interdire le Parti communiste ne passera pas !


Par Nikos Mottas.
Il y a longtemps que la Pologne, sous le gouvernement d'extrême droite d'Andrzej Duda, s'est engagée dans une voie très dangereuse et antidémocratique. Avec la tolérance, voire l'encouragement de l'UE, les autorités polonaises ont lancé une "chasse aux sorcières" persistante contre les communistes du pays.

Nous avons maintes fois évoqué les persécutions et les poursuites judiciaires contre le Parti communiste (KPP) et son journal "Bzrask". Les partis communistes et ouvriers d'Europe et du monde entier, comme le KKE, ont pris de nombreuses initiatives dans les forums internationaux (par exemple au Parlement européen) au sujet de ces persécutions et restrictions anticommunistes imposées par le gouvernement polonais. 


Récemment, le bureau du procureur général et le ministère de la justice ont demandé à la Cour constitutionnelle de déclarer illégales les activités du parti communiste car, comme ils le prétendent, il "incite à la révolution dans sa charte" et "fait référence à un régime totalitaire".

Ce nouvel épisode de la "chasse aux sorcières" anticommuniste met en scène Zbigniew Ziobro, le ministre polonais de la Justice qui a présenté devant la Cour constitutionnelle une motion visant à déclarer les activités du Parti communiste "illégales" et à mettre fin à son fonctionnement. La motion de Ziobro souligne que les membres du KPP "appellent ouvertement à une révolution inspirée de la révolution d'Octobre en Russie" et ajoute que l'un des objectifs du parti est "de mener à bien la nationalisation et la collectivisation de manière forcée". Dans une déclaration publiée sur son site officiel, le KPP répond aux accusations du ministre.

Ancien membre du parti d'extrême droite, ultra-conservateur et nationaliste "Droit et Justice", Ziobro est un représentant politique de l'aile la plus réactionnaire de la politique polonaise contemporaine. Entre autres, il est contre la Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique et a déclaré le début du retrait de la Pologne de cet accord.

Le ministre Ziobro a également évoqué la possibilité d'introduire une loi qui criminalisera toute référence au rôle de la Pologne dans l'Holocauste. En fait, il s'agit d'un effort pour cibler toute référence aux célèbres collaborateurs nazis polonais qui, entre autres, ont combattu l'Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale.

Toutes ces initiatives du gouvernement polonais contre le parti communiste et les libertés civiles vont de pair avec l'émergence de groupes politiques fascistes et néo-nazis dans le pays. Sous le couvert du "patriotisme polonais", le système politique bourgeois de la Pologne est en train d'éclore et le résultat pour les travailleurs du pays va être dévastateur.

L'Union européenne porte une immense responsabilité dans cette situation en Pologne, ainsi que dans d'autres pays d'Europe de l'Est, y compris les États baltes. Nous devons nous rappeler que l'Union européenne est un promoteur constant de l'hideuse et peu historique "théorie des deux extrêmes" qui tente d'assimiler le communisme au fascisme et au nazisme. L'UE et ses organes organisent chaque année des fiestas anticommunistes provocatrices (par exemple la Journée du ruban noir le 23 août) où les anciens États socialistes sont calomniés comme des "régimes totalitaires" ! Dans le même temps, des millions d'euros provenant du budget de l'UE ont été dépensés pour la création et le fonctionnement de projets (par exemple, la Maison de l'histoire) qui visent à contribuer à la falsification de l'histoire, au "blanchiment" de l'impérialisme et, en fin de compte, à la campagne calomnieuse contre le communisme.

Comme nous l'avons écrit précédemment, l'anticommunisme en Pologne s'accompagne de la montée du fascisme et de la promotion d'idéologies réactionnaires. La prédominance de la contre-révolution et la restauration du système capitaliste à la fin des années 1980 ont été suivies par une propagande antisoviétique et nationaliste intense et persistante promue par les gouvernements bourgeois polonais, l'Église catholique et l'UE.    

Les institutions bourgeoises parlent de la prétendue "croissance" et "prospérité" de la Pologne dans la période post-socialiste. Mais la vérité est que 17 % (6,4 millions) de la population du pays vit sous le seuil de pauvreté, tandis que 4 % (1,5 million) vivent dans l'extrême pauvreté (Banque mondiale, projet Borgen). Les jeunes ont du mal à garder un emploi durable à cause des contrats dits "de pacotille" (contrats temporaires sans revenu stable) et un nombre important d'entre eux ont quitté le pays pour de meilleures opportunités à l'étranger.  

Aux interdictions d'activité du parti communiste s'ajoutent les mesures anti-travail, l'attaque du gouvernement Duda contre les droits et les acquis de la classe ouvrière. Les forces progressistes et démocratiques en Pologne, en Europe et dans le monde ne doivent pas rester silencieuses face à cette attaque contre les communistes et la classe ouvrière.

L'anticommunisme ne passera pas ! 
* Nikos Mottas est le rédacteur en chef de En défense du communisme.

source : https://www.idcommunism.com/2020/12/polish-governments-plans-to-outlaw-the-communist-party-shall-not-pass.html#more

Tag(s) : #Pologne, #Communiste, #KPP

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