Trafic illicite de stupéfiants - Par Pierre Laurent / 4 novembre 2020
VERSION PROVISOIRE
Ne perdons pas de vue les conditions concrètes de la coopération proposée avec un régime hindouiste raciste et extrémiste, qui foule au pied les droits fondamentaux des citoyens musulmans et chrétiens.
La France intensifie ses relations avec l’Inde en passant sous silence la nature détestable de ce régime.
Le trafic de stupéfiants est un fléau mondial. L’Inde en est une plaque tournante, par laquelle transitent 10 % des opiacés en direction de l’Europe. Elle est aussi le premier producteur mondial des médicaments génériques dont un sur dix est falsifié - la moitié lorsqu’ils sont achetés sur internet - et au coeur du trafic d’éphédrine et de tramadol.
Les liens entre ces trafics et les réseaux criminels de toute nature, y compris terroristes, sont documentés. Les Européens dépensent 24 milliards d’euros par an en drogues et stupéfiants, selon le rapport 2019 de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies.
Si la coordination internationale est indispensable, la coopération avec l’Inde interroge, au moment où le régime de Modi foule au pied l’État de droit, où les milices hindouistes perpètrent des massacres. Dans ces conditions, peut-on fermer les yeux sur le possible recours par ce régime à la peine de mort ?
Notre vote contre en commission alertait sur ces enjeux. Le Gouvernement s’est voulu rassurant, indiquant que si l’accord ne contient pas de clause de non-application de la peine de mort, il instaure néanmoins des garde-fous. Mais ces garanties nous semblent très fragiles. Mon groupe optera pour une abstention vigilante.
source : https://senateurscrce.fr/activite-des-senateurs/la-discussion-et-le-vote-de-la-loi/affaires-etrangeres-et-defense/article/la-france-intensifie-ses-relations-avec-l-inde-en-passant-sous-silence-la