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Notre tâche actuelle : unifier les luttes, dans la clarté, sans opportunisme, vers le socialisme (communiqué paru dans l'organe central du PCB-CPB, "Drapeau Rouge - Rode Vaan")
Commencé en juin 2018 et après plus d’une année de travaux, les délégués notre parti adoptaient avec une très large majorité les thèses du 36e Congrès. Celles-ci ont permis au Parti Communiste de Belgique de tourner le dos à 70 années de réformisme depuis la ligne de capitulation adoptée en 1954 par le Congrès de Vilvoorde. Beaucoup reste à faire et de nombreux textes sont encore à affiner mais le 36e congrès nous a donné un cadre dans la reconstruction du Parti pour organiser les travailleurs vers le socialisme. Si lors du congrès, nous sommes parvenus à reprendre en main le contrôle du parti et à écarter l’ancienne direction droitière et liquidatrice qui souhaitait transformer directement le Parti Communiste en une succursale du Parti de la Gauche Européenne (PGE), il est vite apparu qu’une autre minorité de délégués, qui avait pourtant voté les textes, a agi de manière fractionniste par lettres ouvertes contre le congrès et contre le Comité Central élu démocratiquement, remettant ainsi en cause le centralisme démocratique, mode de fonctionnement réintroduit précisément en avril 2019. Ce courant opportuniste voulait en réalité garder l’identité du Parti Communiste comme force d’appoint de la social-démocratie, en rejetant les concepts du marxisme-léninisme considérés selon lui comme obsolètes. C’est une lutte entre deux lignes, comme cela est arrivé dans tant d'autres partis communistes, conduisant soit à la capitulation, soit à un redressement idéologique et politique marxiste-léniniste. Ces fractionnistes ont ajouté à l'ignominie de leur capitulation l'utilisation des lois bourgeoises pour confisquer le journal du Parti et le site internet et ainsi semer le trouble en se présentant comme PCB. C’est poruquoi nous relançons le journal historique bilingue fondé par Joseph Jacquemotte, fondateur du PCB, « Drapeau Rouge - Rode -Vaan » et un nouveau site web https://www.pcb-cpb.com/
La pierre d’achoppement entre la ligne actuelle du parti et la ligne opportuniste était le congrès de Vilvoorde qui avait entre autres balayé « la dictature du prolétariat », notion que nous avons réintroduite au XXXVIe Congrès parce qu’en retournant aux fondamentaux, nous réaffirmons qu’on ne pourra renverser la dictature effective et sans fard du capital que par celle du prolétariat, c’est-à-dire le pouvoir révolutionnaire de la classe des travailleurs. La minorité, qui aujourd’hui n’est plus membre du Parti Communiste, s’est employée à saboter l’action du parti et à contester une série de conclusions du Congrès, notamment le rôle d’avant-garde que les communistes doivent jouer dans les luttes. Très vite, l’objectif de lutter dans les syndicats pour l’affiliation à la fédération syndicale mondiale et orienter la lutte des classes a été perçue par la fraction comme une remise en cause du Congrès de Vilvoorde.
Parallèlement, cette minorité de gauche indéfinie, aux intérêts contradictoires, a rejeté l’analyse à propos de l’Union européenne adoptée lors du congrès : à savoir que la lutte principale que nous devons mener est celle contre le capitalisme, pour le socialisme. Si nous devons évidemment lutter contre l’Union européenne et ses politiques antiouvrières et antipopulaires, nous devons mettre en garde la classe ouvrière sur l’illusion que constitue le retour à un État national bourgeois souverain qui, forcément, mènerait les mêmes politiques contre les droits et les conquêtes des travailleurs.
La minorité s’est, par opportunisme, contentée de la décision de quitter le Parti de la Gauche Européenne mais dans la pratique, elle a refusé de participer à la mobilisation du Parti contre la résolution anticommuniste du Parlement européen. Cette action et le travail mené par la direction actuelle, restée fidèle aux conclusions du 36e Congrès, a permis de replacer le Parti Communiste de Belgique sur la scène internationale. Il est ici nécessaire de rappeler que cette résolution européenne a été votée par toute la social-démocratie. Celle-ci a aussi participé au nom du moindre mal et pendant un siècle aux gouvernements bourgeois. Elle a ainsi contribué ces dernières années à la casse des services publics, aux attaques contre les travailleurs précaires, aux privatisations et à la liquidation des outils de production. La social-démocratie n’a jamais non plus remis en cause la participation de la Belgique aux alliances impérialistes que sont l’OTAN et l’Union Européenne, allant même, jusqu'à à les célébrer servilement !
De-là, s’imposait une conclusion : la lutte ne peut être que classe contre classe, autre tactique remise en cause par la minorité qui s’est activé à attaquer la direction actuelle en la qualifiant de dogmatique, de gauchiste, de sectaire, sans être capable de justifier politiquement leur prise de position. En fait, cette minorité a elle-même fait preuve de dogmatisme. Ainsi en dehors de toute analyse matérielle de la situation actuelle que nous venons d’évoquer, à savoir que la social-démocratie a toujours trahi et est encore prête à le faire aujourd'hui en s’associant aux nationalistes flamands dans un gouvernement qui appliquera la politique de la FEB et du VOKA, la minorité qui s’est mise en marge du parti considère que les partis socio-démocrates ne sont pas des ennemis de la classe ouvrière. Elle a ainsi justifié le rejet de la ligne « classe contre classe » par le fait que la dernière ligne adoptée par la 3e Internationale était celle du front populaire. Elle a ainsi totalement occulté le contexte qui a poussé Dimitrov et les dirigeants du Komintern à mener des alliances avec la social-démocratie : la menace immédiate du fascisme et la nécessité de protéger et défendre le premier État socialiste, l’Union soviétique.
On voit bien que dans la lignée du Congrès de Vilvoorde, la minorité s’est démasquée et agit uniquement à l’aune des résultats électoraux la poussant à appeler à l’unité d’un front d’appareils et non des masses pour s'intégrer, se diluer, dans le système bourgeois. Nous, nous travaillons au contraire sur le terrain avec les travailleurs précaires, sans emploi, les syndicalistes de combat, les étudiants, les associations de défense populaire à la construction d’un front unique à la base (autre notion tactique rejetée par Vilvoorde) avec des mots d’ordre clairs, contre l’opportunisme : pour un front anti anticapitaliste, antiimpérialiste, antifasciste pour le socialisme et la paix.
Et le journal que nous sortons aujourd’hui est précisément un outil pour atteindre cet objectif.
source : http://www.solidnet.org/article/CP-of-Belgium-Notre-tache-actuelle-unifier-les-luttes-dans-la-clarte-sans-opportunisme-vers-le-socialisme-communique-paru-dans-lorgane-central-du-PCB-CPB-Drapeau-Rouge-Rode-Vaan/