Mettre fin au harcèlement de l'UE à l'égard du Belarus
20 août 2020
Si les décisions du Conseil européen sur le Belarus étaient attendues, elles n'étaient pas inévitables, mais, une fois de plus, l'Union européenne a préféré suivre la voie de la soumission aux exigences américaines. Ainsi, après les propos de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, sont venus ceux de Charles Michel, président du Conseil, annonçant que l'Union ne reconnaît pas les résultats des élections présidentielles biélorusses du 9 août. Charles Michel a déclaré au nom du Conseil que les élections n'étaient "ni justes ni libres", les qualifiant de "fraude électorale", bien qu'il se soit abstenu de présenter des preuves, et a déclaré que l'Union s'emploierait à imposer des sanctions aux membres du gouvernement biélorusse pour faciliter une "transition pacifique".
Utilisant le langage de l'hypocrisie et de la duplicité, Charles Michel a parlé de "redoubler d'efforts pour trouver une solution pacifique" au Belarus, sachant pertinemment que, dans une ingérence insolente, certains pays membres de l'UE poussent à des manifestations dans le pays, dans le but de créer un nouveau Maidan, une situation de chaos qui fera tomber le gouvernement de Loukachenko. Bruxelles et la Commission sont bien conscientes que plusieurs pays membres (Pologne, Lituanie, République tchèque) s'efforcent de créer un nouveau foyer de crise aux frontières de la Russie, pour lequel ils bénéficient du soutien d'autres pays européens et de la vigilance et du soutien politique et diplomatique des États-Unis. Ce n'est pas un hasard si, pendant que ces actions se déroulent en Biélorussie, l'appareil militaire de l'OTAN effectue des manœuvres aux frontières du pays, contribuant délibérément à faire pression sur Minsk et à augmenter la tension dans la région. Cette politique interventionniste, à laquelle l'Union européenne apporte toujours son soutien, n'a rien à voir avec la défense des droits de l'homme, et doit d'ailleurs supporter la honte d'être subsidiaire par rapport aux décisions de Washington.
Le plan de harcèlement du Belarus s'est accompagné de l'encouragement de protestations violentes, de la diffusion de fausses informations sur de prétendues grèves mises en scène pour simuler des protestations de masse des travailleurs, du soutien unanime des médias conservateurs à une hypothétique protestation de la grande majorité de la population, tandis que les manifestations de soutien au gouvernement de Minsk sont étouffées, et du soutien à l'opposition de droite ; une opposition qui a un programme néolibéral entend promouvoir les privatisations, mettre fin aux entreprises publiques, retirer le Belarus de l'État de l'Union qui l'unit à la Russie, abandonner l'Union eurasienne et l'Union douanière, parier sur l'approvisionnement en gaz liquéfié des États-Unis, en abandonnant le gaz russe ; appliquer un plan agressif de "décommunismisation" semblable à ceux approuvés par les gouvernements d'extrême droite de Pologne et d'Ukraine ; et, enfin, faire entrer le Belarus dans l'OTAN : un programme complet qui semble avoir été écrit à Washington, est également proposé par l'Union européenne.
La brutalité policière que, à cette occasion, les dirigeants de l'Union européenne ont pu constater en Biélorussie, n'a pas été perçue dans la répression sanglante en France des manifestations en gilet jaune, qui ont fait onze morts, plus de quatre mille blessés et treize mille personnes arrêtées ; ni dans l'action de la police turque auprès des réfugiés, encore moins signalée dans l'activité des garde-côtes libyens (complices, d'ailleurs, des marchés aux esclaves) qui est financée par Bruxelles. L'Union européenne qui contribue aujourd'hui au harcèlement du Belarus est la même qui a financé et soutenu les putschistes en Ukraine en 2014 ; celle qui a parrainé Juan Guaidó pour renverser le gouvernement du Venezuela ; celle qui a reconnu les liberticides boliviens qui ont déposé le président Evo Morales ; et celle qui veut maintenant se couvrir de vertu démocratique alors qu'en fait, elle suit le scénario interventionniste américain, comme l'a annoncé Mike Pompeo à Prague le 12 août en demandant que l'Union européenne applique des sanctions contre le Belarus. Une punition acceptée et annoncée par Charles Michel, qui ne fera rien pour créer un climat pacifique de concorde et de collaboration en Europe de l'Est.
Le Parti communiste espagnol appelle le gouvernement de notre pays à prendre sa propre décision, dissociée de toute mesure d'ingérence prise par Bruxelles ou Washington, et fait appel aux travailleurs, aux citoyens, aux organisations démocratiques, d'exprimer son rejet de cette nouvelle aventure interventionniste contre la Biélorussie qui s'ajoute à la longue liste des pays attaqués par l'ambition impériale des États-Unis avec l'aide des pays de l'Union, car, prisonnière de la direction impériale de Washington, l'Union européenne a une fois de plus adopté une position de suivi et de soumission aux États-Unis, adoptant une position qui conduit à l'inutilité et à la honte.
source : https://www.pce.es/basta-de-acoso-de-la-union-europea-a-bielorrusia/