La Paz, 6 août (Prensa Latina) La Central Obrera Boliviana (COB) et la Federación de Mineros ont annoncé hier qu’elles radicaliseraient les barrages routiers et autres manifestations de protestation, face à la persistance officielle de reporter les élections générales au mois d’octobre.
À la suite d’une réunion avec le Tribunal Suprême Électoral (TSE), les deux organisations ont convenu que cette instance n’était pas disposée à maintenir la date antérieure du 6 septembre et l’ont tenue pour responsable de ce qui pourrait se passer à partir d’aujourd’hui.
La rencontre s’est conclue par la ratification par l’organe électoral du 18 octobre pour la tenue des élections, malgré l’aggravation de la crise politique nationale par les blocus et autres actes de protestation, et la décision des organisateurs de les poursuivre.
'Nous vous avons y compris fait connaître la proposition d´organiser les élections ni le 18 ni le 6, qu’ils proposent une date avec des garanties d’organisations internationales, y compris l’Église catholique, mais ils n’acceptent pas. Malheureusement, il n’y a pas de volonté du TSE', a déclaré le leader de la COB, Juan Carlos Huarachi.
Les représentants syndicaux ont été 'pendant plus de cinq heures en train de justifier la demande du peuple, la revendication sociale et certains arguments juridiques ont également été évoqués, mais nous regrettons l’attitude des membres du TSE', a-t-il ajouté.
Ils ne veulent pas changer la date. Pour nous, c’est une raillerie pour le peuple bolivien, a regretté Huarachi, tout en précisant que les prochaines protestations seront décidées par les bases des secteurs sociaux.
Pour sa part, le dirigeant de la Confédération syndicale unique des travailleurs paysans de Bolivie, Jacinto Herrera, a indiqué que ces bases décisionnelles sont maintenues dans plus de 80 points de blocus installés dans le pays.
'Nous informerons tous les départements des résultats de cette réunion. Ils décideront s’ils vont continuer ou donner un autre intermédiaire', a-t-il signalé.
Un autre leader minier, Orlando Gutiérrez, a averti que les autorités 'infiltrent le mouvement et envoient étrangement maintenant par la route les récipients d’oxygène (pour les malades du Covid-19)', en référence aux barrages qui laissent passer les véhicules avec des fournitures médicales.
Ces foyers de réaction anti-gouvernement installés sur les routes de tout le pays depuis lundi ont également pour instructions d’autoriser l’accès aux ambulances et autres véhicules sanitaires.
La COB et d’autres organisations se sont conformées à l’ultimatum lancé le 28 juillet au gouvernement d’entamer les manifestations et les blocus dans les 72 heures si le TSE maintenait le report des élections. C´est la troisième fois que celles-ci sont reportées depuis le coup d´État de novembre dernier.
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