Washington, 12 juin (Prensa Latina) Le président nord-américain Donald Trump a autorisé hier des sanctions et des restrictions de visas supplémentaires à l’encontre de fonctionnaires de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui enquête sur des allégations de crimes de guerre commis par le personnel étasunien en Afghanistan.
En vertu d’un décret pris par le président républicain, les personnes qui ont directement participé aux efforts de la CPI pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre du personnel nord-américain sans le consentement des États-Unis pourront être passibles de sanctions.
La mesure controversée, considérée comme une nouvelle obstruction de la part de Washington au travail de l’entité, affecterait également toute personne qui aurait 'tenté la même chose contre un allié des États-Unis sans le consentement de ce pays'.
Cette attaque de Trump contre le tribunal fait suite à l’autorisation donnée en mars dernier par la CPI d’ouvrir une enquête sur des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui auraient été commis en Afghanistan depuis mai 2003 par les Talibans, des soldats afghans et des soldats et membres du renseignement étasuniens.
Elle intervient également après que la procureure en chef de la cour, Fatou Bensouda, à qui Washington a retiré son visa d’entrée aux États-Unis en 2019, a intensifié ses efforts pour enquêter sur d’éventuels crimes commis par Israël contre les Palestiniens.
Comme l’a expliqué ce jeudi le secrétaire d’État nord-américain Mike Pompeo, les sanctions économiques approuvées par Trump seront déterminées au cas par cas, et les restrictions de visas incluraient des membres de la famille des fonctionnaires sélectionnés.
Le secrétaire de la Défense, Mark Esper, a déclaré que l’administration espérait que 'les informations sur les mauvaises conduite présumées de notre personnel seraient transmises aux autorités étasuniennes afin que nous puissions prendre les mesures appropriées comme nous l’avons fait dans le passé'.
'En ultime instance, notre système de justice garantit que nos concitoyens rendent des comptent en vertu de la Constitution des États-Unis, et non devant la Cour Pénale Internationale ou d’autres organes intergouvernementaux', a-t-il ajouté dans une intervention aux côtés de Pompeo.
Les déclarations sur la CPI sont en accord avec les attaques de Trump et d’autres hauts responsables de son administration contre des organisations internationales, tout en promouvant la politique des 'Etats-Unis d’abord'.
Peu de temps après le début de la guerre en Afghanistan, en 2002, l’ancien président républicain George W. Bush (2001-2009) a retiré la signature des États-Unis du Statut de Rome, instrument par lequel a été constituée la CPI.
Bien que les États-Unis ne fassent pas partie de la cour, les crimes auraient été commis sur le territoire de l’Afghanistan, un pays signataire du document fondateur, ce qui confère compétence à la CPI quelle que soit la nationalité des accusés.
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