Le Parti italien refondation communiste condamne le débarquement illégal de mercenaires au Venezuela
Ecrit par Joselyn Ariza le 13/05/2020. Publié dans Solidarité
Le parti italien Refundazione Comunista-Gauche européenne a publié une déclaration rejetant le débarquement illégal de groupes de mercenaires sur le sol vénézuélien.
"Ce qui s'est passé dimanche matin dernier doit être vu dans le contexte d'une guerre multidimensionnelle menée par les Etats-Unis contre le gouvernement constitutionnel du président Nicolas Maduro", dénonce le texte de l'organisation italienne.
Publié le 5 mai 2020
Dans la nuit du 3 mai, des équipes de mercenaires lourdement armés de Colombie ont tenté de débarquer illégalement en divers points de la côte vénézuélienne. Grâce à la réaction rapide des forces de sécurité vénézuéliennes et de l'"intelligence sociale", l'action a été contrariée, avec un bilan de plusieurs morts et arrestations parmi les mercenaires.
Il s'agit d'une nouvelle tentative d'infiltration de paramilitaires et de mercenaires sur le territoire de la nation sud-américaine dans l'intention déclarée de déstabiliser l'ordre public. Le but du commando était notamment d'assassiner des membres du gouvernement, de mener des attaques et de semer la confusion dans le pays afin de tenter un nouveau coup d'État. Une tentative qui a eu lieu un an après le coup d'État maladroit de Juan Guaidò, le président vénézuélien autoproclamé, avec la tentative d'occupation de la base militaire de La Carlotta à Caracas.
Ce qui s'est produit à l'aube dimanche dernier doit être vu dans le contexte d'une guerre multidimensionnelle entreprise par les États-Unis contre le gouvernement constitutionnel du président Nicolás Maduro.
Parmi les autres instruments utilisés, Washington insiste sur la guerre par procuration, menée soit en utilisant les forces armées d'autres pays comme fer de lance de l'agression, soit en la sous-traitant à des forces mercenaires qui assument la responsabilité des actions militaires.
À cet égard, le 26 mars, le ministre vénézuélien Jorge Rodríguez a dénoncé l'ancien déserteur militaire Cliver Alcalá comme responsable d'un complot utilisant 300 mercenaires qui devaient s'infiltrer au Venezuela pour générer des actes de violence contre des cibles civiles et militaires, et des membres du gouvernement. Les preuves de la présence de mercenaires entraînés en Colombie, même avec des instructeurs américains, sont nombreuses grâce à la complicité du narco-gouvernement d'Ivan Duque et de son mentor Alvaro Uribe.
Cliver Alcalá lui-même a déclaré aux médias colombiens que l'opération faisait partie d'un contrat signé entre lui-même, une société de "contractants de sécurité" américains et le député Juan Guaidò. Pour couvrir le coup d'État "étoiles et rayures", cette information a été banalisée par les médias internationaux. Au contraire, les actions d'aujourd'hui, en plus des déclarations des journalistes de l'opposition ainsi que de l'ancien militaire américain, Jordan Goudreau, confirment ce que les services de renseignement vénézuéliens ont dénoncé à plusieurs reprises. C'est-à-dire le financement et l'entraînement de groupes terroristes en vue de procéder à des assassinats sélectifs de responsables gouvernementaux.
Outre le déploiement de la 4e flotte américaine dans les Caraïbes, avant ces actions, il y avait eu un autre antécédent dans la zone maritime vénézuélienne. Le 31 mars dernier, le navire Resolute, battant pavillon portugais, a percuté un navire de la marine vénézuélienne et l'a coulé après avoir été invité à accoster dans un port vénézuélien et avoir refusé de le faire. Après l'accident, le navire portugais s'est réfugié aux Antilles, où il a probablement reçu un soutien logistique pour préparer le dernier raid paramilitaire par des péniches de débarquement.
Les actions du 3 mai, comme celles menées par l'autoproclamation de Juan Guaidò comme président en janvier dernier, font partie du soi-disant "chaos constructif". Il s'agit d'un scénario de violence, suggéré par plusieurs conseillers en sécurité de l'administration Trump, qui cherche à promouvoir le malaise social à grande échelle, avec le sabotage des services publics (eau, électricité, transport ou alimentation), pour favoriser une explosion sociale menant au coup d'État. À cet égard, nous rappelons les attaques contre le système électrique en mars 2019, qui ont laissé le pays dans le noir pendant plusieurs jours, ainsi que le sabotage continu.
Nous nous associons aux dénonciations faites par le président Nicolas Maduro des attaques répétées menées par l'administration Trump, en violation ouverte de la légalité internationale et aussi pour couvrir son incapacité dramatique à faire face à Covid-19. La piraterie internationale du Casablanca va également à l'encontre des recommandations du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, qui a appelé à la fin de tous les conflits en cette période où le monde est engagé dans la lutte contre la pandémie.
Une fois de plus, le Parti de la Refondation de la Gauche Communiste Européenne exprime sa solidarité avec le gouvernement légitime de la République Bolivarienne du Venezuela, qui a déclaré la plus haute alerte et exige la fin immédiate des actions terroristes de Trump et du blocus criminel des Etats-Unis.
Contre le blocus et les sanctions pénales. La solidarité oui, le blocus non !
PARTI DE LA REFONDATION COMMUNISTE - GAUCHE EUROPÉENNE
Rome, le 4 mai 2020