Le Parti de la Gauche Européenne envoie une lettre à Trump pour demander la fin du blocus contre Cuba
MAI
05
2020
Cher M. Donald Trump,
La planète est aujourd'hui confrontée à un ennemi puissant et invisible, qui touche tout le monde de la même manière, sans distinction d'aucune sorte. Cependant, il est encore plus difficile de faire face à cette pandémie causée par COVID-19 dans les pays qui font l'objet de sanctions économiques.
C'est le cas de Cuba, un pays soumis depuis 60 ans à un blocus par 12 administrations américaines qui n'ont pas encore atteint leur objectif de renverser les gouvernements cubains. Vous savez parfaitement bien qu'il est impossible que le blocus imposé et les mesures adoptées pour le renforcer ne nuisent qu'au gouvernement. Il est temps de reconnaître que la population est touchée, multipliant les difficultés, les besoins et les privations quotidiennes au milieu de l'expansion du nouveau coronavirus.
Monsieur le Président, il n'est pas juste que Cuba soit privée de l'achat de fournitures et de technologies médicales, simplement parce que celles-ci comportent plus de 10 % de composants américains. Onze millions de Cubains sont touchés par la persécution des compagnies maritimes, des armateurs et des compagnies d'assurance qui transportent du carburant vers ce pays des Caraïbes. Nous parlons du carburant pour éclairer les hôpitaux et les maisons, pour déplacer les ambulances, pour produire des aliments... Il est inconcevable qu'au milieu de cette crise sanitaire mondiale, l'arrivée à Cuba de masques, de kits de diagnostic, de respirateurs artificiels et de ventilateurs pulmonaires soit entravée.
La politique de blocus est cruelle dans des conditions normales et, au milieu de cette épidémie, elle constitue un crime que vous avez la capacité d'éviter. Sous le faux prétexte de punir le gouvernement, les droits de l'homme de tout un peuple sont violés. La levée des sanctions contre Cuba est une question humanitaire.
Nous ne vous demandons pas de faire quelque chose d'extraordinaire, mais simplement de faire preuve de bon sens et de bonne volonté pour soulager les souffrances et les difficultés d'un peuple qui n'a pu faire preuve de sa solidarité qu'en envoyant des brigades médicales dans une vingtaine de pays pour aider à combattre cette pandémie, là où ils ont demandé votre aide.
Les mesures que les dirigeants mondiaux prennent aujourd'hui en réponse à cette crise mondiale resteront dans l'histoire de l'humanité. Vous n'avez que deux options : suivre la voie bien tracée et infructueuse de vos prédécesseurs ou lever les sanctions en tant que geste humanitaire envers le peuple cubain, au moment où il en a le plus besoin.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments distingués,
Heinz Bierbaum
Président du Parti de la Gauche Européenne
Maite Mola
Premier vice-présidente du Parti de la Gauche européenne