Le Parti communiste espagnol dénonce les tentatives du gouvernement de facto de Jeanine Áñez de consolider un régime militaire en Bolivie :
Six mois après le coup d'État militaire contre le président Evo Morales, les conséquences de cette atteinte à la démocratie bolivienne continuent de s'aggraver, créant cette fois les conditions pour que la voie militaire soit la seule option avec laquelle les putschistes gouvernent.
La crise sanitaire provoquée par la pandémie COVID-19 a servi de prétexte au gouvernement de facto d'Áñez pour militariser le pays et poursuivre la répression contre la dissidence du gouvernement putschiste.
L'incapacité du régime d'Áñez à gérer la pandémie a entraîné une grande famine dans le pays. De plus, Áñez a pu être impliqué dans des complots de corruption en achetant 170 respirateurs pour un coût initial de 10 000 dollars, mais qui ont finalement été achetés pour 27 000 dollars, soit près de trois fois le coût initial. Cela a motivé la population à poursuivre la lutte pour un gouvernement populaire, ouvrier, paysan, féministe et démocratique en Bolivie.
La thèse de la militarisation du pays est confirmée par l'une des dernières décisions d'Áñez de promouvoir les membres de l'armée de terre, de l'armée de l'air, les généraux de division et les vice-amiraux, en vertu d'un décret présidentiel qui viole la Constitution. Lorsque la nouvelle est parvenue aux médias, l'exécutif du coup d'État a choisi d'exercer une pression par le biais d'une menace directe au Congrès.
Cette menace a été consolidée le 21 mai lorsque des membres des forces armées sont entrés à l'Assemblée législative plurinationale sous le commandement du commandant général, Sergio Orellana, qui a lancé un ultimatum aux députés et aux sénateurs les avertissant que si la promotion proposée par Áñez n'était pas ratifiée, ils ignoreraient l'autorité du Parlement et appliqueraient la loi organique des forces armées (LOFA) pour atteindre leurs objectifs militaires.
Ces menaces n'ont pas diminué l'attitude des législateurs du Mouvement pour le Socialisme qui ont refusé d'accepter l'ultimatum.
Si cette décision est finalement appliquée, nous sommes confrontés à la possibilité de la disparition de la division des pouvoirs et de l'élimination du Congrès national, dont les deux tiers sont aux mains de la gauche. Ce fait éloignerait encore davantage la possibilité d'élections présidentielles immédiates dans lesquelles, jusqu'à présent, le Mouvement vers le Socialisme (MAS) se profile comme un leader dans les sondages.
Pour cette raison, le PCE :
appelle les mouvements de solidarité internationale, les organisations des droits de l'homme et la communauté internationale à dénoncer ces nouvelles tentatives de coup d'État du gouvernement de facto d'Áñez.
Il exige que l'UE dénonce cette situation en Bolivie et demande la tenue immédiate d'élections libres et équitables.
source : http://www.solidnet.org/.galleries/documents/Bolivia-en.pdf