
Le groupe de Puebla rejette les actions militaires et la tentative d'invasion au Venezuela
Écrit par Enio Melean le 11/05/2020. Publié dans Solidarité
Le groupe de Puebla rejette les actions militaires clandestines en cours pour déstabiliser le gouvernement de Nicolás Maduro, en particulier la tentative d'invasion qui a eu lieu aux premières heures du 3 mai, et exprime sa solidarité avec le peuple du Venezuela.
Cette tentative d'invasion par un groupe paramilitaire, engagé, selon la presse, par un conseiller politique de Juan Guaidó (comme cela a déjà été révélé), avait pour objectifs déclarés de pratiquer des actes terroristes dans le pays, de kidnapper le président Nicolás Maduro, d'assassiner des dirigeants du gouvernement vénézuélien, d'accroître la violence et de générer le chaos et la confusion au sein de la population, afin de faciliter une nouvelle tentative de coup d'État.
L'épisode rappelle, de manière regrettable, la tentative, également infructueuse, d'invasion de Cuba à la Baie des Cochons, en 1961, telle qu'elle a été rappelée par les médias américains.
Il est absolument inacceptable qu'au XXIe siècle, l'Amérique latine continue d'être la cible d'actions illégales, violentes et clandestines visant à promouvoir des changements dans le régime politique de certains pays.
Il est également inacceptable qu'au milieu de la plus grande pandémie de ces 100 dernières années, qui a provoqué une très grave crise sanitaire et économique dans le monde et en Amérique latine, la priorité de certains gouvernements et forces politiques soit de promouvoir des actions violentes pour déstabiliser un gouvernement, dans ce cas, celui du Venezuela.
Il s'agit d'une action qui rompt non seulement avec l'ordre constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela, mais aussi avec les principes régissant le droit public international et les relations entre les pays. Nous rappelons à cet égard que, compte tenu de l'ordre juridique international, les sanctions économiques et les actions militaires contre tout pays doivent être dûment approuvées par le Conseil de sécurité des Nations unies.
À notre avis, cette tentative n'est pas un événement isolé. Il fait partie des actions et mesures, qui auraient été coordonnées par le Département d'État américain, qui visent à accroître la pression sur le gouvernement vénézuélien, afin de provoquer un changement de régime par la force, contraire à l'ordre constitutionnel de ce pays et à l'ordre juridique international.
La poursuite du blocus commercial et économique que les États-Unis promeuvent contre le Venezuela, par exemple, a causé des souffrances indescriptibles au peuple vénézuélien, en empêchant l'achat de nourriture, de médicaments et d'équipements médicaux essentiels pour lutter contre la pandémie.
Le groupe de Puebla a appelé toutes les forces démocratiques de la région à s'engager à soutenir le dialogue démocratique et une solution pacifique au conflit au Venezuela, seul moyen viable de résoudre les problèmes politiques et économiques qui touchent ce pays.
En outre, nous exigeons la levée immédiate du blocus économique, commercial et politique que les États-Unis promeuvent contre le Venezuela, afin d'alléger les souffrances du peuple vénézuélien et de mieux combattre les effets sanitaires et économiques de la pandémie.
Nous demandons à tous de condamner et de répudier toute action militaire contre le Venezuela, qui entraînerait une instabilité géopolitique dans toute l'Amérique latine et créerait un précédent extrêmement dangereux pour les démocraties de la région.
Nous condamnons également les actions incompatibles avec le droit international et le droit humanitaire, telles que la décision du gouvernement brésilien d'expulser, au plus fort de la pandémie, des diplomates vénézuéliens et leurs familles dans un délai extrêmement court. Nous comprenons que ces mesures arbitraires et injustifiées font partie de l'intimidation dont fait l'objet le gouvernement vénézuélien.
Enfin, nous adressons notre solidarité sans réserve au peuple du Venezuela, seul acteur politique qui a la légitimité pour décider, de manière pacifique et démocratique, de la direction de cette grande nation.
Signé le 10 mai 2020
Celso Amorim
Rafael Correa
Marco Enriquez-Ominami
Fernando Haddad
José Miguel Insulza
Camilo Lagos
Guillaume Long
Clara Lopez
Fernando Lugo
Luiz Inácio Lula da Silva
Daniel Martinez
Esperanza Martinez
Aloizio Mercadante
Alejandro Navarro
Carlos Ominami
Carol Proner
Max Reyes
José Luis Rodríguez Zapatero
Dilma Rousseff
Ernesto Samper
Carlos Sotelo
Jorge Taiana
Monica Xavier
Lien : https://www.grupodepuebla.org/grupo-de-puebla-rechaza-acciones-militares-e-intento-de-invasion-en-venezuela/