Bogota, 20 mai (Prensa Latina) Cuba a soutenu la paix, a déclaré Humberto de la Calle, ancien chef de l’équipe de négociation du gouvernement colombien avec l’ex-guérilla des FARC-EP, en référence à l’engagement de l’île dans le processus de paix dans ce pays sud-américain.
Le département d’État des États-Unis a inscrit mercredi dernier Cuba, le Venezuela, l’Iran, la Syrie et la République Populaire Démocratique de Corée sur sa liste de pays qui 'ne coopèrent pas complètement' à leurs efforts antiterroristes.
En vertu de cette législation, la vente ou la licence d’exportation de biens et services de défense vers ces États sont interdites. Cuba n’a pas été inscrite sur cette liste depuis 2015, date à laquelle elle a été retirée après y être inscrite pendant 33 ans.
La nation antillaise a été réintégrée en raison, entre autres, de la présence de membres de la guérilla Armée de Libération Nationale (ELN) de Colombie, qui se trouvent à La Havane depuis 2017 pour mener des pourparlers de paix à la demande du président colombien de l’époque, Juan Manuel Santos.
Dans ce contexte, De la Calle a déclaré que dans les années 90, Fidel Castro lui-même, dans son livre La Paix en Colombie, avait conseillé à la guérilla de mettre de côté la violence. Depuis longtemps, Cuba n’a pas encouragé les soulèvements sur notre sol et n’a pas épargné ses efforts pour aider à mettre fin au conflit, a-t-il insisté.
Il est donc regrettable que le Département d’État nord-américain accuse Cuba de ne pas 'soutenir les efforts de la Colombie pour assurer une paix durable', a-t-il souligné dans un article publié dans le journal El Espectador.
Le politicien a déclaré que seule une administration entre les mains de Monsieur (Donald) Trump, un ami des 'faits alternatifs', aurait osé déformer les faits de manière si vulgaire. Au cours des pourparlers de La Havane, l’attitude de Cuba a été impeccable. Neutralité et soutien sans relâche, a-t-il signalé.
Les protocoles signés pour les membres de l’ELN obéissent à une pratique millénaire sans laquelle les pourparlers entre antagonistes armés seraient impossibles. L’acte d´une faction de l’ELN contre l’École des cadets (de Bogota, où une bombe a été posée) est répugnant, mais l’attitude de Cuba d’honorer l’engagement pris envers l’État colombien ne signifie ni soutien à la barbarie ni encouragement au terrorisme, a-t-il affirmé.
J’unis ma voix à ceux qui déplorent cette attitude des États-Unis, mais qui critiquent avec plus de force l’intervention du docteur (Miguel) Ceballos (haut-commissaire colombien pour la paix) qui applaudit et apporte son soutien à cette décision, ce qui ne grandit pas notre politique étrangère et qui peut avoir des effets funestes non seulement pour toute sortie de conflit avec l’ELN, mais aussi face aux ex-FARC-EP elles-mêmes, a-t-il manifesté.
Selon De la Calle, il est inouï que Cuba soit accusée d’avoir simplement honoré la parole qu’elle a engagée auprès du gouvernement colombien. L’affirmation selon laquelle cela a été signé 'avec un gouvernement précédant' n’a aucune valeur internationale. Demain, nous dirons alors que l’ALENA (Accord de libre-échange) était aussi 'd’un autre gouvernement', a-t-il questionné.
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